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Toujours pas d’amélioration des marges en élevage porcin

Malgré une bonne technicité, les résultats technico-économiques ont stagné au premier semestre 2012.

40% des éleveurs devront réaliser la mise aux normes bien-être des bâtiments truies avant le 31 décembre.
40% des éleveurs devront réaliser la mise aux normes bien-être des bâtiments truies avant le 31 décembre.
© AAP

Face au recul du cheptel truie en France et en Europe, une baisse de production était annoncée, le prix du porc payé aux éleveurs aurait donc dû normalement augmenter. Par effet de retour, nous aurions dû alors constater une amélioration des résultats technico-économiques des élevages au cours de ce premier semestre 2012. Mais force est de constater que les évolutions de la conjoncture, principalement le prix du porc et le prix de l’aliment, sur lesquelles les éleveurs n’ont aucune maîtrise ont fait basculer ceux-ci vers une sixième année de stagnation des résultats économiques.

Des résultats techniques en progression
Même si le prix du porc perçu par les éleveurs reste en-deçà du niveau auquel il devrait être pour palier les différentes charges, l’évolution des résultats techniques est toujours de rigueur dans les élevages régionaux. Il s’agit là du seul levier d’action possible à la disposition des éleveurs pour maintenir, ou plutôt comme on le constate, éviter une nouvelle détérioration de la marge/truie.
Depuis maintenant plus de dix ans, nous avons assisté à une constante évolution de ceux-ci, mais le premier semestre 2012 marque un ralentissement de leur évolution (graphique 1). Faiblesse passagère ou signe de difficultés plus profondes, l’avenir nous le dira.
Le nombre de porcs vendus par truie présente et par an s’est amélioré de 0,36 porc/truie présente annuellement depuis 2002, avec une légère chute en 2012 de 0,45 porc/truie.
La productivité reste le critère le plus important. Elle explique à elle seule 30% de l’écart de marge entre le groupe de tête et le groupe de queue. Pour le premier semestre 2012, l’écart de productivité entre le groupe de tête et le groupe de queue est de 4,9 porcs vendus/truie/an.
L’indice de consommation global est passé de 3,07 à 2,95 en dix ans, baissant ainsi de 0,012 point/an. L’indice de consommation sevra­ge-vente s’est amélioré de 0,01 point/an passant de 2,70 à 2,60 en standardisé 8-115 kg.
La réduction de l’indice de consommation n’a donc pas permis de palier l’augmentation du prix d’aliment. Le coût alimentaire qui représentait 60% du coût de production en 2002, représente aujourd’hui 75% de celui-ci, soit presque 1,00 €/kg de carcasse produite pour 2012.
La technicité des éleveurs n’est certainement pas à remettre en cause, leurs efforts sont certains, mais la conjoncture des marchés leur est défavorable.

Une conjoncture peu favorable
Le cours du porc charcutier (prix payé aux éleveurs) s’est établi au cours du premier semestre 2012 à 1,508 €/kg soit une augmentation de 21% depuis 2002. Comme le montre le graphique 2, celle-ci est très loin d’être linéaire, des baisses significatives ont eu lieu en 2007, 2009 et 2010.
Dans le même temps, après avoir stagné pendant cinq ans, de 2002 à 2006, en-dessous de 180 €/t, le prix moyen de l’aliment atteint en 2012 une moyenne de 260 €/t soit une augmentation de 44,5 % (graphique 2).
Pour contrebalancer une augmentation de 10 €/t du prix moyen de l’aliment, il faut une augmentation du prix moyen du kilo de carcasse payé aux éleveurs de 4 cts €. Le prix au kilo de carcasse devrait donc être en 2012 de 1,564 €, mais uniquement pour couvrir l’augmentation des charges alimentaires sans parler des autres charges (EDF, vétérinaire, etc.) qui ont connu elles aussi des augmentations sensibles. Comme nous le montre le graphique 3, l’augmentation des charges autres qu’alimentaires (différence marge sur coût alimentaire et marge brute) ont connu une hausse de 46% passant de 174 €, à 255 €/truie présente en dix ans.

Embellie de courte durée
Une grande variabilité demeure entre les élevages : la technique explique plus de 48 % des écarts de marge entre le tiers supérieur et le tiers inférieur des éleveurs selon les résultats de GTE centralisés par l’IFIP. Le troisième trimestre 2012 avait vu enfin une hausse significative du cadran breton qui atteignait 1,73 € en semaine 37. Mais, l’embellie fut de courte durée puisque le 25 octobre dernier, le cadran affichait une nouvelle baisse atteignant 1,523 €. La moyen­ne depuis le début de l’année s’établit donc à 1,487 €/kg, le marché des matières premières ne connaissant pour le moment pas de baisses significatives.
Difficile dans ces conditions pour les éleveurs qui peinent à couvrir leurs charges d’envisager sereinement l’avenir et de prévoir les investissements indispensables à réaliser pour pérenniser leur outil de travail, avec pour plus de 40% d’entre eux la mise aux normes bien-être des bâtiments truies à réaliser avant le 31 décembre.

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