Aller au contenu principal

Transport de voyageurs : des cars à succès, mais attention aux conditions de ventes

Il y a pratiquement deux ans, le gouvernement décidait de «libéraliser» le transport de voyageurs par autocar dans les régions. Tour d’horizon.

L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir demande à tous les acteurs du transport de voyageurs par autocar de clarifier leurs conditions générales de vente.
L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir demande à tous les acteurs du transport de voyageurs par autocar de clarifier leurs conditions générales de vente.
© Ouibus


La libéralisation du marché du transport de voyageurs, dite loi Macron ou encore autocars Macron, est intervenue en 2015. En 2016, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) a recensé, en France, 6,2 millions de voyageurs transportés par la nouvelle offre de cars. Un succès donc, confirmé en 2017 avec, par exemple, une hausse constatée de 25 % pour le premier trimestre 2017. La progression est même constante, selon certains observateurs depuis le lancement, même si ce moyen de transport est soumis à une forte saisonnalité. Autre témoignage du succès, en volume, c’est l’intérêt que la SNCF porte à ces nouvelles pratiques en s’installant elle aussi sur ce segment de marché avec des trains pour concurrencer les bus Macron. Sa dernière initiative le prouve : le géant du transport ferroviaire propose, depuis, le 16 décembre, des trains intercités entre Paris et Lyon dits «100 % éco», «c’est-à-dire où l’ensem­­­­ble des places sont à petit prix, en l’occurrence entre 15 euros et 45 euros l’aller». Le trajet Paris Lyon est l’un des plus pratiqués en France, quel que soit le mode de déplacement et les réseaux de type de bus FlixBus, Isilines ou Ouibus s’y sont déjà positionnés. D’autres destinations existent com­­­­­­­­me Paris-Toulouse, Paris-Nantes, Paris-Bordeaux et Paris-Strasbourg.

Conditions générales de ventes
Devant la montée en puissance de ces nouveaux usages de transport, l’UFC-Que Choisir a décidé d’analyser les conditions générales de vente (CGV) appliquées par les professionnels à ce mode de transport. Pour l’association, «loin d’être équilibrées, les CGV recèlent une myriade de clauses qui apparaissent comme pouvant être qualifiées d’abusives et/ou d’illicites au regard des législations nationales et de l’Union européenne : pas moins de 28 pour Ouibus et 43 pour Flixbus».
Premier motif d’insatisfaction, l’information préalable : «En cas de retard ou d’annulation du voyage les transporteurs doivent informer les consommateurs dans les meilleurs délais. Or, les clauses contenues dans les contrats tendent à délier les transporteurs de cette obligation», explique le défenseur des consommateurs avant de préciser que «la société Ouibus n’indique pas non plus clairement au voyageur le montant des frais qui peuvent lui être appliqués en cas d’annulation ou de billets achetés auprès des points de vente. On note également une méconnaissance des obligations d’information en matière de données personnelles».
Les pratiques en matière d’horaires ou de correspondances sont également critiquées : les deux transporteurs scrutés par UFC-Que Choisir s’arrogent la possibilité de modifier unilatéralement les horaires ou les correspondances. «Or, ces éléments peuvent constituer des éléments essentiels pour le voyageur. La Cour de Cassation a d’ailleurs jugé que la ponctualité revêtait le caractère d’une obligation de résultat pour les transporteurs».
Concernant la responsabilité des transporteurs et contrairement au règlement européen, les professionnels limitent fortement les droits voyageurs en cas de retard ou d’annulation de voyages, notamment les modalités d’indemnisation. Une responsabilité limitée également pour les dommages subis aux bagages, les prestations à fournir, les incidents liés à l’utilisation de leur site ou application.
Enfin, l’association cons­­tate des «conditions contractuelles qui mènent le consommateur dans le brouillard : non seulement les transporteurs imposent aux voyageurs de nombreuses conditions générales qui sont incompréhensibles par l’utilisant de termes tel «pour des motifs valables» sans bien sûr les préciser. Pire, elles sont également parfois rédigées en langue étrangère», chez Flixbus notamment.
A la veille des vacances de Noël, l’association alerte donc les consommateurs «sur le cadre contractuel bien contestable entourant ce mode de transport et demande au juge de se prononcer sur les clauses qu’elle estime être litigieuses puis d’ordonner aux sociétés concernées «de les supprimer sous astreinte».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

chips Roger & Roger pommes de terre
L’industriel belge Roger & Roger va s’approvisionner dans le Sud-Ouest

Un partenariat a été conclu entre le fabricant belge de snacks et de chips et la coopérative Maïsadour, basée dans le Sud-…

Sebastien Bocquillon, président de la CA59-62 est décédé

Sébastien Bocquillon, président de la chambre d’agriculture du Nord – Pas-de-Calais et maire d’Humières, est décedé ce 24…

Les bons rendements des escourgeons laissent espérer une belle récolte

Dans la Somme, les moissonneuses sont de sortie depuis le 25 juin. La récolte des escourgeons est même presque terminée, alors…

Pour la coopérative Sana Terra, le silo de Flesselles est le plus gros chantier  engagé depuis dix ans.
Les silos poussent au rythme des moissons dans la plaine samarienne

Pour cette moisson 2025, de nouveaux silos et plateformes de collecte ont ouvert dans la Somme. L’un des plus importants…

Des pratiques commerciales abusives à nouveau dénoncées

Dans un communiqué du 16 juillet, l’UNPT (producteurs de pommes de terre, FNSEA) dénonce de nouvelles pratiques…

Pour Nicolas Defransure (à g.), directeur de Lin 2000, le chanvre textile a des atouts agronomiques exceptionnels. Il est déterminé à trouver un moyen de valoriser cette production.
Lin 2000 en quête de rentabilité pour le chanvre textile

Face aux contraintes climatiques qui fragilisent la culture du lin de printemps, la coopérative linière Lin 2000 et la Chambre…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde