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Trop sec puis trop humide : une récolte exténuante et coûteuse

Plus de 400 ha restaient encore en terre dans le Nord de la Somme à la mi-novembre.

Il faut remonter aux années 2000 et 2001 pour retrouver des conditions de récoltes aussi difficiles.
Il faut remonter aux années 2000 et 2001 pour retrouver des conditions de récoltes aussi difficiles.
© AAP

Lors du comité de liaison qui s’est tenu le 16 novembre dernier à l’usine Roquette de Vecquemont, la surface en pommes de terre restant à arracher a été estimée à 650 hectares pour les deux coopératives féculières. Il faut remonter aux années 2000 et 2001 pour retrouver des conditions de récoltes aussi difficiles. La particularité de 2012 est le passage de conditions très sèches en septembre à des conditions très humides dès octobre. Le secteur de Doullens-Bernaville est le plus touché avec près de 450 hectares encore en terre à la mi-novembre. Néanmoins, au cours de la première décade de novembre, ce sont plus de 1000 ha qui ont pu être arrachés sur l’ensemble des zones de production. Mais les chantiers ont à nouveau été stoppés le week-end du 11 novembre avec plus de 20 mm de pluies cumulés par endroit. Depuis, sans vent ni soleil, l’humidité du sol persiste et reste entretenue par le brouillard ou des pluies éparses. Du coup, les chantiers sont très lents et nécessitent des moyens importants : tracteurs puissants, arracheuse récente, pneumatiques adaptés. La tare terre est parfois proche de 50 %.

Aucun camion refusé
Quelle que soit la zone de production, les planteurs ont eu recours à des moyens inhabituels pour parvenir à récolter leurs pommes de terre : arrachage sur une face, deux tracteurs pour tirer l’arracheuse, récolte avec deux machines en parallèle pour le déterrage. Les automotrices ont rendu de bons services dans certaines situations moyennant une location de plusieurs centaines d’euros à l’hectare mais les disponibilités sont rares. Des automotrices à betteraves ont également été utilisées la semaine dernière. Ces arrachages tardifs vont souvent nécessiter une reprise des silos avec déterrage notamment en vue de la conservation sous contrat de stockage.
En début de campagne, pour tenir compte de la sécheresse, Roquette a prolongé jusqu’au 5 octobre soit pendant cinq semaines au lieu d’une seule, l’application des conditions de pré-planning à savoir neutralisation du point neutre de 10 points et déplacement de 10 points des seuils de pénalité et de refus sachant que, quoiqu’il arrive, aucun camion ne serait refusé. Début novembre, Roquette a pris la décision d’annuler les pénalités camions pour la tare totale.

Une excellente richesse féculière
Les rendements sont bons et se situeraient légèrementau-dessus de la moyenne des cinq dernières années grâce à une excellente richesse féculière qui dépasse 21,5 % en moyenne pour la coopérative féculière de Vecquemont alors qu’elle est d’un point supérieur pour la coopérative de Vic-sur-Aisne.
Au global, la collecte devrait être excédentaire d’une dizaine de milliers de tonnes qui seront réceptionnées en usine avant l’enlèvement des pommes de terre en longue conservation. Les premières réceptions de ces tas conservés sous-abri seront, de fait, repoussées au 31 décembre voire au 1er janvier 2013 alors qu’elles étaient programmées à partir du 26 décembre. La fin de campagne devrait intervenir vers le 17 ou 18 février.
Ces prévisions restent conditionnées à la bonne conservation en silos. Jusqu’à présent, la qualité sanitaire des tubercules, y compris ceux encore en terre, est bonne mais la situation est sous surveillance notamment pour les récoltes de novembre. L’entraide et le soutien des agriculteurs concernés par les difficultés d’arrachage restent d’actualité !
Le mercredi 5 décembre, l’assemblée générale de la coopérative à Bernaville sera l’occasion de revenir sur les faits marquants de la campagne en cours avant d’aborder les campagnes suivantes.

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