Aller au contenu principal

UE/Mercosur : un accord possible fin juin

Dans une lettre au président de la Commission européenne, les dirigeants français, irlandais, polonais et belge mettent en garde contre l’octroi d’importantes concessions de l’UE au Mercosur pour les produits agricoles sensibles. Les négociations de libre-échange entre les deux parties pourraient être bouclées à la fin du mois.

L’offre actuelle de l’Union européenne au Mercosur pour la viande bovine «pourrait menacer ce secteur fragile dans 
nos pays, compte tenu en particulier de l’impact potentiellement dramatique d’un Brexit désordonné sur les marchés de l’Union européenne», indiquent les signataires de la lettre.
L’offre actuelle de l’Union européenne au Mercosur pour la viande bovine «pourrait menacer ce secteur fragile dans
nos pays, compte tenu en particulier de l’impact potentiellement dramatique d’un Brexit désordonné sur les marchés de l’Union européenne», indiquent les signataires de la lettre.
© François d’Alteroche



Aucune offre supplémentaire des contingents tarifaires d’importation pour les produits agricoles sensibles - bœuf, volaille, porc, sucre et éthanol - ne doit être faite au Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), insistent le président français, Emmanuel Macron, et les chefs de gouvernement irlandais, Leo Varadkar, polonais, Mateusz Morawiecki, et belge, Charles Michel, dans une lettre adressée au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Une réunion au niveau ministériel entre l’Union européenne et le bloc sud-américain, précédée par des discussions techniques, devrait se tenir les 27 et 28 juin à Bruxelles, pour tenter de boucler les négociations de libre-échange entre les deux parties.
Selon les signataires, qui devaient par ailleurs se retrouver à l’occasion du sommet européen des 20 et 21 juin à Bruxelles, le «moindre des deux maux» serait de réduire les droits de douane pour des contingents d’importation limités mis en œuvre sur une longue période, «plutôt que d’augmenter les contingents avec des droits plus élevés». Ils prônent aussi, pour le bœuf, une «segmentation du contingent entre les viandes à haute valeur ajoutée et les autres, assurant que les importations de viandes de haute qualité soient maintenues à un niveau minimum».

Mécanisme de sauvegarde
La certification et le contrôle des contingents d’importation octroyés au Mercosur doivent être réalisés par l’importateur (l’Union), tandis que la conformité aux normes sanitaires, phytosanitaires et environnementales doit être garantie «afin d’avoir des conditions de production équitables pour tous les produits alimentaires vendus dans l’Union européenne, en particulier la viande bovine de qualité», soulignent, par ailleurs, les dirigeants français, irlandais, polonais et belge dans leur lettre au président de la Commission européenne.
Ils réclament aussi des «réassurances pour que l’éventuel impact négatif sur les secteurs agricoles soit strictement contrôlé et atténué, au moyen, par exemple, d’un mécanisme de sauvegarde ad hoc».

Viandes et normes environnementales
L’offre actuelle de l’Union européenne au Mercosur pour la viande bovine «pourrait menacer ce secteur fragile dans nos pays, compte tenu en particulier de l’impact potentiellement dramatique d’un Brexit désordonné sur les marchés de l’Union européenne», ajoutent les signataires, qui qualifient aussi les secteurs de la volaille et du sucre de «particulièrement sensibles».
Enfin, la France, l’Irlande, la Pologne et la Belgique, dont la démarche a été soutenue par les Pays-Bas et la Hongrie à l’occasion du Conseil agricole de l’Union européenne, le 18 juin, à Luxembourg, appellent à une plus grande cohérence «entre les objectifs politiques de l’Union et ses responsabilités face au changement climatique, en assurant que les importations de viande bovine et autres viandes respectent totalement les normes environnementales européennes».

Le bloc sud-américain doit modérer ses attentes
«Si les circonstances s’y prêtent», il y aura un accord entre l’Union européenne et le Mercosur, lors de la réunion ministérielle des 27 et 28 juin, a déclaré à la presse Phil Hogan à l’issue du Conseil agricole à Luxembourg, qui était consacré à la prochaine Pac. «Des progrès ont été faits ces derniers mois», a reconnu le commissaire européen à l’agriculture, mais il y a «toujours des questions difficiles qui sont habituellement laissées pour la fin», telle l’agriculture.
«De nombreuses demandes et attentes des pays du Mercosur [...] ne reflètent pas les sensibilités qui font partie du mandat de l’Union européenne, en particulier sur le bœuf, le sucre, l’éthanol et la volaille», a-t-il souligné, qualifiant le «type de chiffres et de volumes recherchés» par le bloc sud-américain, de «pas réalistes en termes de ce que l’Union européenne peut accepter».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

échanges transport de betteraves Cristal Union Tereos optimisation
Logistique betteravière : Cristal Union en veut à l’un de ses concurrents

La coopération entre sucriers pour optimiser les transports de betteraves a pris du plomb dans l’aile lors de la dernière…

Xavier Flinois Safer Hauts-de-France décès hommage
Xavier Flinois, président de la Safer Hauts-de-France, est décédé

Xavier Flinois était une figure marquante de l'agriculture dans les Hauts-de-France, reconnu pour son engagement au service du…

Lefrançois Yves disparition travaux agricoles travaux publics
L’entreprise de travaux publics et agricoles Lefrançois en deuil

Yves Lefrançois, fondateur des établissements Lefrançois TP à Clenleu, s’est éteint à l’âge de 83 ans, le 30 mai.

fermage expulsion huissier justice
Le non-paiement de fermages tourne au vinaigre

Dans le département de l’Orne, l’expulsion d’agriculteurs de parcelles agricoles ordonnée par la justice a viré à l’…

Eppeville sucrerie village d'énergie Saint Louis Sucre
Un projet de reconversion pour l'ex-sucrerie d'Eppeville

Le groupe Saint Louis Sucre a signé un compromis de vente de l’ancienne sucrerie d’Eppeville (Somme) avec Energipole…

Safer Hauts-de-France foncier Xavier Flinois Benoît Thilliez
Un jeune agriculteur à la tête de la Safer Hauts-de-France

Benoît Thilliez, 38 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la Safer Hauts-de-France où il succède à Xavier Flinois,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde