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Eleveurs bovins (10/10) : Un bâtiment adapté au bien-être animal… et de l’éleveur

Ils sont éleveurs bovin par choix, et leur professionnalisme leur permet de vivre de leur métier. Fin de notre série à la rencontre de ces passionnés de la Somme. Les Testu, à Mons-Boubert, ont misé à long terme en investissant dans l’élevage laitier.

Mickaël et Pauline ont à cœur de transmettre leur métier. Deux apprentis travaillent chez eux, et leur nièce (photo) et leurs trois enfants y passent leur temps libre.
Mickaël et Pauline ont à cœur de transmettre leur métier. Deux apprentis travaillent chez eux, et leur nièce (photo) et leurs trois enfants y passent leur temps libre.

Soixante-dix vaches laitières, une trentaine de Blondes d’Aquitaine et trois-cent-cinquante brebis qui produisent des agneaux AOP des prés-salés de la Baie de Somme. Chez les Testu, ont est éleveur à 100 %. Mickaël a repris l’exploitation familiale en 2004 et s’est associé avec son épouse, Pauline, installée depuis le 1er avril 2019. «Nous avons longuement réfléchi à l’évolution de notre exploitation, confie Pauline. L’atelier lait, surtout, faisait partie des questionnements.» Fallait-il arrêter de produire du lait ? Ou au contraire, développer l’activité pour qu’elle soit viable ? Il s’avère que la deuxième option était la bonne. 

Des investissements d’ampleur ont été nécessaires pour l’aménagement et l’extension du bâtiment des allaitantes pour y installer les laitières, qui y sont depuis un an. Le couple a multiplié les visites dans les exploitations d’élevage pour définir le projet qui leur correspondrait le mieux. Il fallait aussi prendre en compte leurs contraintes : un terrain très en pente, avec peu de place, ou en tout cas pas assez pour la création d’une fumière. 

 

De la fonctionnalité 

Résultat : un bâtiment de 1 700 m2, avec robot de traite, logettes en conduite lisier caillebotis intégral, couloirs de circulation, table d’alimentation… Les génisses et les veaux y ont aussi pris place, dans des aires bien distinctes. «Nous avons dû jouer avec les niveaux pour que le bâtiment soit le plus fonctionnel possible», commente Mickaël. Le tout représente un budget de 600 000 €, qu’ils amortiront dans quinze ans, et rendu possible grâce à 40 % de subventions obtenues dans le cadre du PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). 618 000 l de lait ont été produits en 2020 (722 000 l de quotas), et les éleveurs comptent bien sur leurs efforts pour augmenter ce volume. 

Le robot, le tout nouveau Delaval V300, leur a déjà permis une augmentation de 1 600 kg de lait en un an. «Nous ne regrettons pas ce choix, car nous sommes soulagés de l’astreinte de la traite matin et soir.» Les éleveurs apprécient le rythme désormais plus adapté à chaque animal. «On remarque que certaines vaches on plus besoin de se faire traire que d’autres.» Mais un robot ne signifie pas moins d’heures consacrées aux laitières, au contraire. La surveillance est quotidienne. Des caméras permettent même de jeter un œil au troupeau la nuit. «Les vaches sont nos bébés. On est bien si elles sont bien», confie Pauline. 

 

Peaufiner le confort

Le bien-être animal, indispensable à la productivité, était le critère principal dans le choix du matériel. «Nous avons par exemple opté pour des logettes “confort“, semis-souples avec un épais matelas, sur lequel on dispose des paillettes de paille pour absorber l’humidité.» Trois jours après l’emménagement, toutes les vaches étaient couchées dans ces logettes. 

«Les vaches sont nos bébés. On est bien si elles sont bien»

 

Pour pousser plus loin le confort, Mickaël et Pauline ont eu recours une nouvelle fois au PCAE cette année. Ils souhaitent installer un filet brise-vent sur un côté, pour améliorer la circulation de l’air en évitant les courants d’air, ainsi qu’un repousse-fourrage. Celui-ci mélange puis repousse la ration. «Il nous permettrait de gagner 1 kg de lait par vache», assure Mickaël. Des clôtures doivent également être installées pour permettre aux VL de profiter des
5 ha derrière le bâtiment aux beaux jours. «Ce sera plus une aire de promenade, mais c’est bénéfique pour les pattes.»

 

La vente directe développée

Le développement de l’atelier lait a permis l’installation de Pauline sur l’exploitation. L’éleveuse a aussi mis en place la vente directe de la viande bovine. Entre dix et douze génisses allaitantes sont désormais vendues en caissettes, ainsi que deux à trois veaux par an. Les agneaux déclassés AOP sont aussi commercialisés de la sorte. «Ça nous permet de créer du lien avec les habitants du coin, et puis c’est une plus-value non négligeable, même si c’est du temps de travail en plus.» Pendant le premier confinement, la demande a explosé. «Aujourd’hui, ça s’est tassé. Mais on remarque que les gens se tournent de plus en plus vers le local.»
 

Des cultures fourragères inédites  

En plus de l’élevage, Mickaël et Pauline Testu cultivent 145 de lin, blé, orge, betteraves sucrières, et surfaces fourragères. Parmi les parcelles, une trentaine d’hectares sont des «petites terres sableuses», dans le secteur de Saint-Valéry-sur-Somme. «C’est la ramasse en blé. Alors pour les valoriser, j’ai choisi d’y cultiver du méteil, récolté en juin, derrière lequel je sème du sorgho.» Le tout est apporté à la ration des moutons et des vaches allaitantes. En 2020, il s’agissait de la première récolte de sorgho. Cette graminée de la famille des poacées, originaire d’Afrique de l’Est, nécessite un apport d’eau pour lever, puis des températures chaudes pour se développer. «L’année dernière, je l’ai semé début août et récolté en octobre. C’était finalement trop tard. J’espère avoir un meilleur résultat en semant plus tôt.» Car le sorgho s’avère intéressant : «la valeur alimentaire des sorghos fourragers est particulièrement bonne lorsqu’on utilise des plantes jeunes en pâturage ou en affouragement en vert (0,70 U.F./kg, digestibilité 70-72 %, 120-150 g M.A.D./kg de M.S.)», explique-t-on chez Arvalis-Institut du végétal. Des qualités appréciées par les animaux des Testu. «C’est très appétant !»
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