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Un chasseur risque prison, amendes et retrait de permis pour s’être défendu contre un ours

Les 18 et 19 mars 2025 s’est tenu à Foix (09) le procès des 16 chasseurs impliqués dans la mort de Caramelles, une ourse tuée en 2021 au cours d’une battue aux sangliers en Ariège.

Ours
L'ourse Caramelles et sa descendance.
© Generalitat de Catalunya

C’est le 6 mai que le tribunal de Foix rendra son jugement pour les 16 chasseurs impliqués dans la mort de l’ourse Caramelles. Cette dernière avait été tuée le 20 novembre 2021 au cours d’une battue aux sangliers à Seix (Ariège). 

Un chasseur, aujourd'hui âgé de 81 ans, avait été attaqué par l’ourse et avait dû tirer mortellement sur l’animal pour avoir la vie sauve. Le procureur a requis contre lui quatre mois de prison avec sursis et 600 euros d’amendes pour destruction d’une espèce protégée. Il encourt également un retrait du permis de chasser pendant deux ans, et l’interdiction de détenir des armes pendant la même période. 

Amendes et suspensions de permis pour les autres chasseurs

Le procureur a également requis contre les 15 autres chasseurs des amendes allant de 400 à 1 800 euros ainsi que des peines de suspension des permis de chasser et permis de conduire. Certains d’entre eux avaient pénétré de quelques centaines de mètres dans la réserve naturelle du Mont Valier, une zone où la chasse est normalement interdite. Et où la présence de l’ours est avérée. Mais de l’aveu même des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), les limites de cette réserve étaient « mal matérialisées ».

Comme d’autres autres organisations, l’association de défense des animaux (Aspas), anti-chasse notoire, s’est portée partie civile dans ce procès. A l’issue de l’audience, en attente du jugement, l’association a contesté « l’insuffisance des connaissances des chasseurs concernant les ours, mais surtout le caractère dangereux et absurde des battues à l’aide de chiens courants dans des zones de montagne très sauvages et escarpées, où les dégâts agricoles sont inexistants et où les sangliers et autres ongulés devraient être laissés en tranquillité. » Elle demande par ailleurs « à ce que tout acte de chasse en zone à ours soit conditionnée à la validation, par les chasseurs, d’une formation obligatoire sur la biologie des ours et la conduite à tenir en cas de rencontre imprévue avec le grand plantigrade ».

A l’occasion de la Journée mondiale des ours, le 23 mars, l’ASPAS a réaffirmé les grands axes de son combat au profit du grand plantigrade. Parmi les mesures préconisées, l’association milite pour la « mise en place de mesures de protection comme condition préalable à toute indemnisation des éleveurs » ou encore « des troupeaux domestiques plus petits et plus faciles à gardienner (sic). »

Procès de la présence de l’homme dans les montagnes

La veille du procès, la Chambre d’agriculture de l’Ariège s’est quant à elle rangé du côté des chasseurs en adressant un message de soutien à la Fédération des chasseurs du département. Dans ce courrier, la Chambre d’agriculture déclare regrette que le procès qui s’est tenu les 18 et 19 mars soit « le procès de la présence de l’homme dans nos montagnes ». 

« Nos montagnes ont depuis des siècles été des espaces ouverts, aménagés. C’est ce qui les rend aujourd’hui accessibles, pastoraux, économiques, aptes à accueillir les touristes, riches d’une biodiversité exceptionnelle. Sans la présence de l’homme, ces espaces seraient restés sauvages, fermés, hostiles. Nous tenons à exprimer la solidarité de la profession agricole aux chasseurs et tout particulièrement au chasseur qui été marqué dans sa chair par la sauvagerie de l’ours qui l’a attaqué. Sa place ne devrait pas être devant un tribunal », a défendu la Chambre d’agriculture ariégeoise. 

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