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Agroécologie
Un éleveur de l’Oise à la conquête de la plus belle prairie fleurie

Patrice Bastien, éleveur laitier bio à Orvillers-Sorel, participe au concours national des pratiques agrécologiques avec une prairie remarquable de son exploitation.

Patrice Bastien et ,au fond, la pâture du moulin,, difficile d’accès en cette saison.
© D. L.-C.

Ce lundi 10 février, ce n’est ni la saison ni la bonne météo (ciel bâché et pluvieux) pour se rendre compte de la particularité de cette prairie de 4 ha qui a été retenue d’abord à un concours local avant de représenter les Hauts-de-France au concours général agricole dans la catégorie pratiques agroécologiques.  «J’ai toujours aimé les prairies qui font la beauté des paysages de cette région et particulièrement quand des vaches y pâturent», confesse l’éleveur de presque 60 ans. Installé depuis 2013 à la suite de ses parents, il s’est converti au bio et développé l’autonomie de son troupeau grâce à la remise en herbage de parcelles de terre. 
Sa prairie préférée, il la loue au propriétaire du château de Sorel et son emplacement la rend remarquable. Elle est bordée d’un côté par l’ancien mur d’enceinte du château dont les pierres accueillent volontiers lézards, insectes et oiseaux. Ensuite, elle surplombe les alentours et, constamment exposée au vent, est moins sensible aux pluies abondantes.. «Elle s’appelle la pâture du moulin, signe qu’il y a toujours de l’air.» Enfin, les bois voisins et les arbres qui s’y sont développés apportent la fraîcheur nécessaire au troupeau l’été. «Pourtant, quand je l’ai récupérée, il y avait du travail pour la remettre en état, mais comme elle accueillait déjà une flore incroyablement diversifiée, je lui ai apporté les soins nécessaires», détaille l’éleveur. D’abord, il a retiré les nombreux pommiers morts qui jonchaient le sol, puis a bouché les trous d’obus en apportant de la terre (on est presque sur la ligne de front de la Première guerre mondiale). Ces trous gardaient une eau saumâtre et les vaches laitières ont connu des problèmes de parasitisme comme la douve. Il a fallu aussi s’occuper des ronciers, mais laisser quelques arbres creux qui servent de refuge aux chouettes. 

Une prairie bichonnée

Après plusieurs années de remise en état, Patrice Bastien entretient l’herbe : du compost de fumier (20 à 30 t/ha) à l’automne, un hersage au printemps pour éliminer les taupinières et les bouses et la fauche régulière des refus. Dès que la portance le permet, les laitières, des croisées Holstein montbéliardes et abondance, parcourent les 1,5 km qui séparent le corps de ferme de la pâture du moulin. Avec l’aide du chien de troupeau, le parcours n’est pas trop compliqué. «Je mets des cloches à certaines, cela plaît beaucoup aux habitants, c’est comme un sourire dans la plaine, mais les vaches plus âgées ont parfois du mal à faire l’aller-retour», convient l’éleveur. Le troupeau et les taries pâturent au printemps, puis une fauche est réalisée, pour du foin ou de l’enrubannage.
Amoureux des paysages bucoliques, l’éleveur a poussé des collègues à participer au concours local organisé par le Pays des sources et des vallées qui gère la ressource en eau, suite à un audit réalisé par Bio en Hauts-de-France sur les pâtures. «Nous étions quatre sur les rangs : Gaëtan Rollet, Jean-Paul Maupin, Régis Bomy et moi-même. Le jury a choisi ma pâture qui accueille plus de cinquante variétés de fleurs, dont des orchidées, et de nombreux papillons.»

Un environnement accueillant

Patrice Bastien est fier de la richesse faunistique et floristique de la pâture du moulin. Autour du château qui accueille des mariages, il y a un gîte rural dans l’ancienne ferme du château, un camping et un restaurant. De nombreux chemins de randonnée sillonnent le secteur et, avec ses jolis herbages, l’éleveur est heureux de participer à l’attrait touristique du lieu tout en assurant la ration de son troupeau. Maintenant, il ne lui reste plus qu’à défendre les couleurs de la région à Paris. 

Concours au Sia
Le Concours général agricole des pratiques agroécologiques récompense chaque année des agriculteurs qui, par leurs façons d’élever leurs troupeaux ou de cultiver, apportent une contribution active à la préservation de la biodiversité. Deux catégories distinctes existent : prairies et parcours, agroforesterie. Les prix seront remis le 26 février au Salon de l’agriculture.

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