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Un plan stratégique pour sauver la filière porcine

Pour éviter un nouveau scénario volaille dans le porc, le ministère de l’Agriculture a réuni la filière porcine à Paris.

Jean-Michel Serres, président de la FNP : «Nous ne voulons pas d’un énième rapport sur l’état de la filière. Ce qu’il faut aujourd’hui, ce sont des actes, du concret».
Jean-Michel Serres, président de la FNP : «Nous ne voulons pas d’un énième rapport sur l’état de la filière. Ce qu’il faut aujourd’hui, ce sont des actes, du concret».
© AAP

Est-on à la veille d’une nouvelle casse industrielle dans le secteur porcin, comme dans la volaille ? Les pouvoirs publics semblent le redouter. Après le plan de Bruno Le Maire ancien ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll actuel ministre de l'agriculture et Guillaume Garot, son ministre délégué à l’agroalimentaire ont annoncé le lancement d’un nouveau plan stratégique pour la filière porcine, fin janvier 2013. L’annonce en a été faite, le 30 octobre lors de la réunion qui a associé les représentants de la filière porcine sous l’égide du ministère de l’Agriculture. Il y a en effet urgence. Alors qu’elle s’était stabilisée depuis 15 ans, la production porcine devrait diminuer de 3 % en 2012 et la tendance devrait s’accélérer l’an prochain. Les professionnels évoquent un chiffre de 5 à 6 %. D’où des surcapacités d’abattage, notamment dans l’ouest de la France, qui pourraient se traduire peu ou prou par des fermetures de sites dans les mois qui viennent. Un diagnostic partagé par les professionnels qu’ils expliquent par différentes causes.
Coté production, les éleveurs se plaignent de l’accumulation des contraintes réglementaires et environnementales auxquelles ils doivent faire face et qui bloquent tous les projets d’investissements «Nous avons besoin de stabilité réglementaire» a insisté Jean-Michel Serres qui reproche aux pouvoirs publics d’en rajouter en permanence. Sans parler des difficultés devant laquelle se trouve la filière toute entière de répercuter l’augmentation des coûts de production. S’il donne quitus aux pouvoirs publics de leur soutien à la mise aux normes des bâtiments d’élevage (5 millions de plus ont été débloqués récemment), il souligne que cette mise aux normes se réalise à minima, sans modernisation des équipements.
Coté entreprise, les abatteurs souffrent des distorsions de concurrence sur le coût de la main d’œuvre. Notamment avec l’Allemagne. Si la question est soulevée depuis longtemps, leur situation financière se dégrade chaque jour davantage quand les abattoirs tournent à 60 % de leur capacité. Sans parler de la transformation, désormais fragilisée dans ses relations avec la grande distribution.

Scepticisme
Pour préparer son plan stratégique, le gouvernement a décidé de créer quatre groupes de travail, sur la production, l’abattage et la découpe, la transformation et les stratégies marketing pour reconquérir le marché intérieur et développer l’export notamment vers les pays tiers. Le pilotage des travaux a été confié à Alain Berger, le délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l’agro-industrie qui devra présenter son plan pour la fin du mois de janvier. «Tous les sujets importants ont été évoqués, on attend maintenant des décisions» a déclaré Jean-Michel Serres à l’issue de la réunion. Tout en se montrant sceptique sur certaines orientations que pourrait prendre le gouvernement. La FNP n’est pas sure d’être entendue sur l’environnement et sur la façon que le ministère de l’Agriculture entend concilier l’écologie et l’économie en production porcine. Les relations avec la grande distribution sont renvoyées à la table ronde qui réunira l’ensemble des filières agricoles et les grandes enseignes, le 21 novembre prochain.

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