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Moisson 2024
Un potentiel dégradé en céréales à paille pour la France

Pluies et manque d’ensoleillement ont grevé le potentiel des céréales à paille ; le rendement de l’orge d’hiver est déjà attendu en baisse de 5,1 % sur un an, celui du colza de 0,2 %. Quant au maïs, malgré les retards de semis, pas encore d’inquiétude à l’échelle nationale.

En raison des mauvaises conditions climatiques, au semis puis au printemps, le potentiel de rendement des céréales à paille  est dégradé.
En raison des mauvaises conditions climatiques, au semis puis au printemps, le potentiel de rendement des céréales à paille est dégradé.
© Pixabay

Les premières estimations de rendements sont tombées pour la moisson 2024, pour l’orge et le colza. Grevé par un «net impact des conditions météorologiques», le rendement de l’orge d’hiver est attendu, au 1er juin, à 67,3 q/ha, en baisse de 5,1 % par rapport à 2023, indique le service de statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste), dans sa note de conjoncture parue le 11 juin. Conjuguée à celle des surfaces (- 5,9 %), cette baisse tire la production vers le bas, à 8,6 Mt (- 10,7 %). À l’échelle régionale, des disparités apparaissent, avec une stabilité du rendement dans le Grand-Est (+ 0,3 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,5 %), et une baisse dans les autres régions, dont Centre-Val de Loire (- 6,9 %).

Du côté du colza d’hiver, le rendement est attendu à 31,6 q/ha, en baisse de 0,2 % par rapport à 2023 et de 3,3 % par rapport à la moyenne 2019-2023. Avec des surfaces en légère baisse (- 1 %), la production est attendue à 4,2 Mt
(- 1,2 %/2023 ; + 11,5 %/2019- 2023). Des disparités importantes apparaissent selon les régions par rapport à 2023 : le rendement progresse en Grand Est (+ 3,6 %) et dans les Hauts-de-France (+ 5,3 %), tandis qu’il diminuerait en Normandie (- 0,3 %) et Centre-Val de Loire (- 3,1 %).

 

Invasion graminée

Du côté des céréales d’hiver, les tendances se profilent. En raison des mauvaises conditions climatiques, au semis (pluies, inondations), puis au printemps (pluies, faible ensoleillement), le potentiel de rendement des céréales à paille s’est «dégradé», a indiqué Abir Mahajba, chargée d’études Céré’Obs, à l’issue d’un conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer le 12 juin. Seulement 62 % des surfaces de blé tendre seraient dans un état bon à très bon, contre 87 % l’an passé, le chiffre descend à 41 % en Nouvelle-Aquitaine, région la plus touchée par les intempéries. Les mauvaises conditions de semis ont notamment aggravé le développement des mauvaises herbes graminées (vulpin, ray-grass). «Presque toutes les parcelles sont touchées, certaines sont envahies, parfois méthanisées, d’autres ont quelques tâches, peu sont très propres», a indiqué le président du conseil spécialisé, Benoit Piétrement, qui s’inquiète de la persistance des graines dans le sol et du manque d’outils de lutte. En maïs, moins d’inquiétude : malgré onze jours de retard dans les semis (chiffre médian comparé aux cinq années précédente), le conseil spécialisé ne relève pas de «facteur limitant significatif à ce jour». «Même semé tard, le maïs a une capacité de récupération, je n’ai pas trop d’inquiétude lorsqu’il a pu être semé dans de bonnes conditions», a précisé M. Piétrement.

 

Les estimations de récoltes 2024 restent en hausse en Europe

La récolte totale de céréales dans l’UE (Royaume-Uni inclus) devrait atteindre 296 millions de tonnes (Mt) en 2024, ce qui reste en hausse par rapport aux 292,8 Mt récoltés en 2023, estime le Coceral (commerce européen des grains) dans son bulletin prévisionnel du 11 juin. L’association avait déjà observé cette hausse par rapport à 2023 dans ses prévisions de mars, où la récolte totale de céréales pour 2024 était estimée à 295,5 Mt. Dans le détail, la récolte de blé (hors blé dur) devrait atteindre 134,5 Mt pour 2024, une estimation similaire à celle de mars (134,1 Mt), qui reste en baisse par rapport à la récolte de 2023 (139,9 Mt).
Pour l’orge, la prévision de récolte totale pour 2024 est de 59,9 Mt, en baisse par rapport aux 61,2 Mt estimées en mars, mais toujours en hausse par rapport à la récolte de 2023 (54,4 Mt). La récolte de maïs pour 2024 devrait désormais atteindre 64,8 Mt (contre 64,3 Mt prévues en mars), en hausse par rapport à la 2023 (63,8 Mt). Enfin, pour le colza, les prévisions pour 2024 descendent à 19,4 Mt (contre 20,2 Mt prévues en mars), en baisse par rapport aux 21,4 Mt produites en 2023.

 

Chute des prévisions de récolte mondiale de blé, la Russie en tête

Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a revu en nette baisse ses prévisions de récolte mondiale de blé pour la campagne 2024-2025, sous l’effet de moindres productions attendues en Russie, en Ukraine ainsi que dans l’Union européenne. Dans son rapport mensuel, le Wasde (World Agricultural Supply and Demand Estimates), l’USDA anticipe une production mondiale de 790,75 millions de tonnes, soit 7,4 millions de tonnes de moins que sa première estimation, le mois dernier. Dans le détail, le ministère a raboté de 5 millions de tonnes sa projection de récolte en Russie, et de 1,5 million de tonnes chacune pour l’Ukraine et l’Union européenne. Le sud-ouest de la Russie, principale région de production du blé dans ce pays, souffre de sécheresse depuis plusieurs mois. À ce phénomène est venue s’ajouter une vague de froid en mai, qui a frappé les cultures alors qu’approchait la récolte. Le cabinet spécialisé SovEcon a abaissé son estimation de production russe de 94 à 80,7 millions de tonnes. Quant à l’Union européenne, elle a pâti de précipitations trop abondantes, notamment en France. La révision marquée des prévisions de récolte de l’USDA a été compensée par une hausse de l’estimation des stocks de début de période et une baisse de la consommation attendue.

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