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Un silo pour stocker l’aliment d’une année

Une nouvelle campagne de récolte s’annonce pour les fourrages conservés. Vous souhaitez réfléchir à votre dispositif de stockage pour faciliter les chantiers et limiter les pertes ? La Chambre d’agriculture de la Somme vous apporte quelques conseils pratiques pour mieux appréhender votre projet de construction. 

Le silo couloir reste le meilleur rapport qualité et prix pour un stockage de qualité.
Le silo couloir reste le meilleur rapport qualité et prix pour un stockage de qualité.
© D. R.

Le silo couloir est privilégié dans les exploitations

Quel type de silo choisir ? Il en existe quatre : le couloir, la taupinière, le silo tour et le boudin. Le choix se fait suivant le type de fourrage à conserver, le volume, sa consommation quotidienne et son emplacement sur l’exploitation. Le type de fourrage à stocker (herbe, maïs ou méteil) et sa quantité permettent déjà d’éliminer certains silos de la liste du fait de leur coût et leur gestion. Ensuite, la vitesse d’avancement du front d’attaque est à vérifier afin de calculer la largeur du silo. Le silo doit avancer d’environ 10 à 15 cm l’hiver et de 20 cm l’été pour éviter les pertes et la mauvaise conservation du fourrage. Enfin, l’emplacement du silo doit faciliter le chantier le jour de l’ensilage mais aussi être pratique au quotidien. Le silo couloir reste une très bonne alternative, qualité de conservation et prix, néanmoins le tassage et la couverture restent contraignants, mais a contrario la reprise quotidienne s’en trouve facilité. Son coût avoisine les 100 à 120 €/m² tout compris pour le dallage et les parois de 2,5 m de hauteur, soit 40 à 50 € HT le m3 stocké. Plus économique, le silo taupinière est recommandé pour gérer des excédents de récolte ou en silo tampon. Sa reprise en période hivernale reste problématique. Le dallage reste la priorité pour éviter l’apport de terre dans le silo. Le silo tour, peu répandu en France, permet de stocker une grande quantité de produit sur une surface restreinte. Le débit de chantier est faible, par contre, il ne nécessite aucune opération de tassage et de bâchage. Enfin, depuis quelques années, nous voyons émerger le silo boudin. Celui-ci, le plus souvent utilisé pour des petites quantités, reste très coûteux, de l’ordre de 500 E€/ha de maïs, mais la densité supérieure de 30 % au silo couloir et le boudin hermétique lui confère une excellente conservation du fourrage. Il est recommandé pour le stockage de coproduits ou encore le maïs grain humide.

 

Avant de construire, quelques prérogatives

La construction de silos est soumise aux mêmes règles que les bâtiments d’élevage, notamment au niveau des distances par rapport aux voies de circulation et aux habitations. Néanmoins, suivant leur conception (emprise, hauteur), les autorisations d’urbanisme (permis de construire, déclaration de travaux) ne sont pas toujours requises. Il convient d’intégrer les différents circuits (propres / sales, déjections, alimentation, animaux et éleveur), mais aussi une orientation la plus au nord possible pour le front d’attaque et ainsi éviter l’échauffement du produit en période estivale. Il faut également prévoir les agrandissements futurs des bâtiments d’élevage et des silos proprement dit et laisser 12 à 15 m devant pour les manœuvres. Quel que soit le type de silo choisi, lors de son élaboration, il est important de sélectionner des matériaux de qualité qui influenceront pour beaucoup la conservation et la qualité du fourrage (dalles en béton, bâches, pneus...). 

Après un décapage de la terre végétale, il faut prévoir un remblai compacté d’au moins 30 cm, une armature treillis ST 10 20 x 20 et un dallage béton de minimum 15 cm de type XA03 (agressivité sévère par l’acidité). Y installer des joints de dilatation tous les 5 à 6 m de large ou par sciage sur le tiers de la profondeur. Un surfaçage à la règle vibrante et une finition à la truelle mécanique. Enfin une humidification ou produit de cure est recommandé pour éviter les fissurations. Suivant les opportunités, l’enrobé peut être utilisé, à condition d’y associer un traitement anti-acide type «Rurcol». Dans tous les cas, une pente vers l’avant ou transversale de 1 % minimum est primordiale pour évacuer les eaux de ruissellement. Enfin pour les parois, différents procédés existent sur le marché (cf. encadré ci-dessous). Gardons en tête, que la qualité des unités de stockage utilisées n’est pas le seul garant d’avoir un produit optimum lors de la reprise de l’aliment. La mise en silo, le tassage et la couverture rapide et homogène jouent un rôle essentiel dans la conservation du produit au final. Des aides dans le cadre du PCAE existent sous certaines conditions d’accès, n’hésitez pas à vous rapprocher des conseillers bâtiments à la chambre d’agriculture.

 

Quelle dimension doit-on prévoir ? 

Pour un ensilage de maïs, il faut prévoir environ 50 m3 par hectare et pour la largeur et la longueur, celle-ci dépend des quantités consommées quotidiennement. Prenons un exemple, pour un troupeau de 60 vaches laitières et une ration basée sur du maïs (15 kg de MS/jour) et un avancement de 10 cm/jour en hiver et 20 cm/jour en été, et une densité de 230 kg de MS/m3 en moyenne, il vous faudra :
Hiver : 60 VL x 15 kg de MS = 900 kg de MS/ 
Soit 3,9 m3/0,10 m (avancement) = 39 m² de silo/jour
Donc 39 m²/2,50 (hauteur) = 15,60 m de largeur 
Été :
Soit 3,9 m3/0,20 m (avancement) = 19,5 m² de silo/jour
Donc 19,5 m²/2,50 (hauteur) = 7,8 m de largeur 
Dans cet exemple, deux silos de 8 et 15-16 m de large sont conseillés, mais en pratique le choix portera plutôt sur deux silos de 10 à 12 m, pour ne pas se retrouver avec le grand silo l’été, en cas d’excédent de stock de fourrage. 
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