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Un tiers des produits laitiers consommés en France provient d’importations

Bien que deuxième puissance laitière européenne, la France reste déficitaire en matière grasse. En conséquence, seuls 71 % des produits laitiers consommés en France sont fabriqués à base de lait français. Des importations largement tirées par l’industrie.

91 % des produits laitiers achetés France par les ménages sont fabriqués à base de lait français.
91 % des produits laitiers achetés France par les ménages sont fabriqués à base de lait français.
© j.-c. gutner

Pas moins de «99,7 % du lait transformé en France est d’origine française», témoigne Gérard You, économiste à l’Institut de l’élevage dans le cadre des quatrièmes entretiens de l’Observatoire de la formation des prix et des marges. Mais si la France n’importe que marginalement du lait entier en vue de sa transformation, ce sont près d’un tiers des produits laitiers consommés dans l’hexagone qui sont importés ou élaborés à base de matières premières importées. La part des importations atteint 40 % pour le beurre, 34 % pour la crème, 26 % du lait en poudre, et presque la moitié des autres ingrédients laitiers.
La raison ? Un déficit en matière grasse laitière compensé par les importations. En effet, «la France consomme plus de matière grasse que de matière protéique», explique l’économiste. Aussi, le pays a importé, en produits laitiers, l’équivalent de six milliards de litres de lait en 2017 pour couvrir ses besoins. La même année, les agriculteurs français avaient livré 23,9 milliards de litres de lait.

Les ménages achètent français
«91 % des produits laitiers achetés France par les ménages sont fabriqués à base de lait français, assure Gérard You. Mais plus les produits sont élaborés, plus la part de l’import augmente.» Ainsi, si les importations à destination des ménages plafonnent à quelque 2 % pour le lait conditionné et les yaourts ou desserts lactés, cette part grimpe à 5 % pour le beurre, 6 % pour la crème. Elle atteint même 14 % pour les fromages, où la situation reste assez disparate.
Seuls 1 % des fromages à pâtes molles achetés par les ménages français proviennent d’importations. Mais la part de l’import monte à 15 % pour les pâtes pressées cuites, comme le gruyère, et à 25 % des fromages à pâtes pressées non cuites, comme la tomme. Assez logiquement, ce sont les fromages à pâtes filées, historiquement italiens, qui sont le plus importés, à 50 %.

Les importations majoritaires dans les achats industriels
En restauration hors domicile (RHD), 73 % des produits laitiers achetés sont d’origine France. Seuls les yaourts et desserts ne sont que peu importés (5 %). Toujours à cause du déficit en matière grasse, un tiers de la crème et un quart du beurre sont sourcés à l’étranger. Les fromages représentent 26 % des achats de fromages de la RHD et respectent la même hiérarchie que pour les achats des ménages : les pâtes filées sont les plus importées et les fromages à pâtes molles les moins importés.
Du côté de l’industrie, le constat est sans appel. «Les produits laitiers importés sont prédominants dans l’agro-alimentaire», dévoile Gérard You. Selon ses calculs, «seulement 45 % des produits laitiers achetés par les industries agro-alimentaires sont à base de lait français». Sur ce segment encore, les laits conditionnés et les yaourts échappent aux importations massives, mais le déficit de matière grasse français contraint les industriels à sécuriser leurs approvisionnements en dehors des frontières. Aussi, la crème est quasi exclusivement importée. Le beurre est acheté à l’étranger pour 61 % et les fromages à 58 %. «Principalement des fromages à pizza», justifie l’économiste.

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