Une campagne rondement menée à l’usine SLS de Roye
La campagne betteravière doit se terminer avec un peu d’avance ce 31 janvier, à la sucrerie Saint Louis Sucre de Roye. Bonne régularité de l’usine et betteraves en quantité marquent cette année.
La campagne betteravière doit se terminer avec un peu d’avance ce 31 janvier, à la sucrerie Saint Louis Sucre de Roye. Bonne régularité de l’usine et betteraves en quantité marquent cette année.
Avec 92 t à 16° (betterave entière), le rendement prévu à la sucrerie Saint Louis Sucre de Roye donne le sourire aux équipes. «Nous retrouvons un chiffre dans la moyenne cinq ans, hors année 2020, et ça fait du bien», se réjouit Thomas Nuytten, directeur betteravier. La campagne a débuté le 28 septembre et devrait se terminer ce 31 janvier, avec trois ou quatre jours d’avance, «grâce à la bonne régularité de l’usine».
Tous les feux sont donc au vert. «Nous pouvons tout d’abord être satisfaits de la campagne betteravière, après une année 2020 très impactée par la jaunisse.» Un épisode de gel en avril a dû être accusé, et Saint Louis Sucre (SLS) accompagnait les planteurs obligés de resemer avec une garantie de semis. La forte pression cercosporiose, surtout début septembre, a ensuite dû être prise au sérieux. Le manque de luminosité et la pluviométrie ont, eux, induits un niveau de richesse plutôt moyen. «Mais il faut savoir apprécier le résultat tout à fait honorable», rappelle Thomas Nuytten.
L’usine samarienne de SLS peut ensuite se targuer d’une très bonne campagne industrielle, due «à sa maintenance optimisée et à la préparation d’intercampagne». Des investissements importants ont été réalisés ces dernières années : rénovation de l’atelier de cristallisation du sucre, nouveau lavoir pour un process facilité, nouvelle cour à betteraves… «En 2021, l’investissement majeur a été dédié à la partie évaporation. Nous avons ainsi réalisé une économie d’énergie de 25 %.» La décarbonation du site royen se poursuit. Cette campagne était la dernière à nécessiter de lignite (charbon) pour la déshydratation des pulpes. «En 2022, cet atelier fonctionnera entièrement au gaz.»
Nouveau contrat…
Enfin, les niveaux de prix du sucre à la hausse réjouissent toute la filière. Une conjoncture idéale pour l’entrée en vigueur, dès 2022, des nouveaux contrats de betteraves de Saint Louis Sucre, pour une «sécurisation et une meilleure visibilitédu revenu betteravier». «Il s’agit de faciliter la trésorerie des planteurs», assure Thomas Nuytten. Pour rappel, 100 % des betteraves seront désormais payées au prix minimum garanti, fixé en fonction du prix du sucre. «Nous basons notre calcul sur le prix moyen d’octobre N à février N+1 inclus, communiqué par l’UE pour la Région 2.» Pour un prix de référence du sucre de 400 €/t, le prix minimum garanti payé aux planteurs est donc fixé à 25,31 €/t à 16° forfait collet, soit 23,54 €/t à 16° betteraves entières (BE).
Les paiements seront effectués selon le schéma suivant : un acompte en campagne de 14,50 €/t à 16° BE est versé le 10 du mois suivant la livraison, soit 15,60 €/t à 16° en forfait collet. Un deuxième acompte de 9,04 €/t à 16° BE est versé le 15 mars, «ce qui correspond au paiement de 100 % du prix minimum garanti (soit 9,71 €/t à 16° en forfait collet), dont les pulpes et indemnités», est-il précisé. Le solde sera versé le 30 juin. «Celui-ci sera négocié chaque année en commission de répartition de la valeur», précise le directeur betteravier.
… et plus de surfaces
Avec ce nouveau contrat, SLS espère bien séduire les planteurs et pouvoir développer ses surfaces dès 2022. «Après une restructuration, nous engageons un nouveau développement industriel, avec des investissements importants à court et moyen terme», annonce Thomas Nuytten.
2 000 ha de plus pourraient être emblavés dès 2022 pour les sucreries de Roye et d’Étrépagny. «Nous avons un objectif de 135 jours de campagne, et nous pouvons augmenter nos capacités journalières.»