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Une diversification méthanisation réussie : ils partagent leur expérience

Ces 26 et 27 octobre, Fabien et Anne-Sophie Niquet ouvrent leurs portes aux professionnels de l’agriculture puis au grand public pour présenter leur méthaniseur, entré en fonctionnement il y a deux ans. 

Le méthaniseur de Fabien et Anne-Sophie Niquet assure une complémentarité à leur activité d’élevage laitier. 
Le méthaniseur de Fabien et Anne-Sophie Niquet assure une complémentarité à leur activité d’élevage laitier. 
© D. R.

L’idée d’un méthaniseur trottait dans la tête de Fabien et Anne-Sophie Niquet depuis un moment. Le couple, installé en Gaec à Belloy-sur-Somme, y trouvait l’avantage de valoriser ses effluents d’élevage. «En 2016, la crise du lait et les mauvaises récoltes ont été un déclic. Il nous fallait un moyen de diversifier notre exploitation. Nous avons étudié d’autres pistes, comme la transformation du lait, mais la méthanisation était ce qui nous correspondait le mieux», explique Anne-Sophie. 1,5 M€ d’investissements et de pénibles démarches administratives plus tard, leur installation est entrée en fonctionnement en novembre 2019, avec la création de la SAS Vallée Cailloux. Ces 26 et 27 octobre, ils ouvrent leurs portes pour présenter leur nouvelle activité. 

Le méthaniseur est un modèle AgriKomp, en cogénération, qui produit désormais 195 kWh d’électricité, revendue à EDF, avec un prix minimum garanti par contrat pour une durée de vingt ans, ou un nombre d’heures qui équivaut à une quinzaine d’années. L’amortissement sera réalisé en sept ans. «Nous sommes partis sur cette marque parce qu’elle est désormais bien installée en France. Tous les agriculteurs-méthaniseurs AgriKomp que nous avons rencontrés nous ont rassuré. Avec le recul, nous réitérerions.» 

L’ensemble est composé d’un local pour le moteur, d’un digesteur, d’un stockage couvert, d’une cuve pour la récupération du digestat liquide, d’une plateforme pour le digestat solide et d’une benne programmée, qui fait entrer progressivement la matière dans le digesteur. En moyenne, deux heures de travail sont nécessaires chaque jour pour vérifier le bon fonctionnement, charger la benne programmée et, une fois par mois, vidanger de la pompe, réviser le moteur… «Une personne à mi-temps est dédiée à ce poste.» 

 

80 % d’effluents d’élevage

La matière ? Le méthaniseur avale entre 18 et 20 t par jour. «Au moins 80 % est du fumier d’élevage», assure Anne-Sophie. 250 animaux, dont 100 vaches laitières, produisent des effluents en quantité. «Tout ce qui est raclé dans les couloirs quotidiennement part au méthaniseur. Nous faisons du fumier un peu toutes les semaines pour alimenter en fumier frais. C’est l’idéal ! Notre fumière est presque toujours vide.» Une pratique qui permet aux Niquet de bénéficier de la prime effluents d’élevage (2,6 c€/kWh si la proportion est supérieure à 60 %, précise le ministère de l’Agriculture). 

Les exploitants complètent avec leurs couverts d’interculture, des mélanges d’espèces au pouvoir méthanogène intéressant, avec quelques Cive (Cultures intermédiaires à valorisation énergétique), les tontes des pelouses de la commune à la belle saison, quelques issus de céréales, et tous les déchets de l’exploitation. «Les refus des vaches, les coins de silos, les pulpes de betteraves impropres à l’alimentation… Tout part au méthaniseur. Plus rien ne se perd, tout est valorisé», se réjouit l’exploitante.

 

Valoriser la chaleur produite

Pour boucler la boucle, les Niquet mènent désormais un projet de valorisation de la chaleur générée par l’installation. «Elle permet déjà de chauffer la maison et le chauffe-eau, ainsi que celui du bâtiment d’élevage. Cet hiver, les veaux devraient aussi avoir du chauffage puis, plus tard, la salle pédagogie et l’atelier (Anne-Sophie accueille des scolaires dans le cadre du Savoir Vert, ndlr), en cours de construction.» Surtout, un séchoir apportera un vrai plus à l’exploitation. «Une partie sera un séchoir à plat, pour le séchage des céréales, du maïs grain ou encore du bois. Nous pourrons réaliser de la prestation. L’autre partie sera un séchoir pour foin en balles. Toutes nos vaches sont nourries au foin de luzerne. Nous n’aurons plus le stress de la récolte humide, et nous allons gagner en qualité.»

Portes ouvertes de la SAS Vallée Cailloux (52, rue Marcelle Genevois, 80310 Belloy-sur-Somme) ces vendredi 26 novembre (9h30 – 17h), plutôt à destination des professionnels et samedi 27 novembre (10h – 17h), ouvert à tous. Sans inscription, mais pass sanitaire exigé. Foodtruck avec repas chauds et boissons fraîches tout au long de ces deux journées.

 

 

La méthanisation s’explique en vidéo

Malgré tous ses avantages, la méthanisation soulève encore des interrogations, notamment sur l’acheminement des matières organiques, les odeurs, les risques d’explosion ou encore l’intégration dans le paysage. Dans ce contexte, les Chambres d’agriculture des Hauts-de-France avec le soutien financier de l’Ademe, la Région et le ministère de l’Agriculture ont réalisé une série de vidéos sur la méthanisation agricole à destination des collectivités, territoires et élus.
Cette série est composée de sept vidéos, de quelques minutes chacune, qui répondront à de nombreuses questions. Elles fournissent des explications théoriques, avec des séquences animées et donnent la parole aux élus et acteurs locaux.
Elles sont disponibles sur la chaîne YouTube «Chambres d’agriculture Hauts-de-France» et seront également diffusées à travers les réseaux sociaux et lors du grand salon de la méthanisation agricole du 22 mars : Meth’agri day sui se tiendra à Arras (https://methagriday.fr)
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