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Betteraves
Une fin de campagne betteravière marquée par le gel

Toutes les betteraves plantées en 2023 dans la Somme sont désormais arrachées, prêtes à être livrées dans les usines de la région. 

 

Après la pluie du début de campagne, la fin des réceptions est désormais marquée par un épisode de gel.
© ITB

L’eau puis le gel… Quelle que soit le moment de la campagne betteravière 2023-2024 que l’on considère, celle-ci restera marquée par des conditions météo plutôt particulières. En ce début de semaine, c’est avec un certain soulagement que les producteurs de betteraves de la Somme terminaient leurs arrachages. « La météo du début de semaine a permis de solder les arrachages », constatait Jean-Jacques Fatous ce mercredi 17 janvier. Fin de semaine dernière, une trentaine d’hectares restaient à arracher dans des conditions incertaines. Mais le gel, s’il pénalise la conservation des betteraves, permet chez certains planteurs de se sortir de situations délicates. Conséquence de ces conditions pour l’ensemble des volumes récoltés, des chamboulements dans les plannings d’enlèvement et un taux de tare-terre important, s’affichant en moyenne à 14 % allant jusqu’à frôler les 20 % sur la fin des chantiers d’arrachage.

 

Richesse décevante

Du côté des usines, la campagne n’est pas encore terminée puisqu’elle devrait, selon la CGB 80, se poursuivre jusqu’à la fin du mois de janvier, voire début février. Le rendement moyen des betteraves récoltées dans la Somme pourrait atteindre 82 t à 16, « ce qui est légèrement mieux que l’an dernier (79 t) », constate le syndicat betteravier. La richesse en sucre est toutefois décevante et ce ne sont pas les betteraves réceptionnées dans les prochains jours qui permettront de l’améliorer.

Pour Jean-Jacques Fatous, la campagne 2023-2024 restera sans aucun doute marquée par sa durée, « même si l’on s’y attendait ». Quatre réunions organisées par la CGB 80 – le jeudi 25 janvier (9h30) à Estrées-Deniécourt, le vendredi 2 février (9h30) à Quesnoy-sur-Airaines puis à Amiens (14h30, Maison des agriculteurs) et une autre réservée aux planteurs livrant l’usine Saint Louis Sucre de Roye – permettront de revenir en détails sur cette campagne.

 

Les enseignements techniques de la campagne 2023-2024

La saison de semis 2023 s’est étendue sur une période inhabituellement longue de plus de deux mois, principalement en raison de perturbations causées par des précipitations intermittentes. «On a jamais connu une période aussi longue», précisait Yohan Debeauvais, responsable régional de l’ITB lors du comité technique de l’ITB Oise-Somme. La majorité des semis a été réalisée le 9 avril, tandis que les derniers ont été observées au début du mois de mai. Heureusement, l’humidité du sol a favorisé une germination rapide et efficace, avec des populations de plantes atteignant des niveaux optimaux seulement 20 jours après le semis. Cependant, le temps froid et humide ont par la suite favorisé l’activité de divers bioagresseurs, comme les limaces, les blaniules et les tipules, entraînant une perte significative de plants. La nécessité de resemer a toutefois été rare, sauf dans les cas de graves infestations de limaces noires.

Des richesses décevantes

Selon les observations de l’Institut technique de la betterave (ITB) depuis 2021, les rendements en sucre des cultures de betteraves sont en deçà des attentes. «Un phénomène attribuable à plusieurs facteurs», selon Yohan Debeauvais. Un excès d’azote dans le sol conduit à une croissance exces- sive des feuilles au détriment de la teneur en sucre. De plus, les conditions climatiques de la fin de l’été, caractérisées par une humidité et une chaleur élevées, favorisent une minéralisation tardive de l’azote». Un ensoleillement insuffisant en début d’été limite également la synthèse du sucre. Des températures nocturnes élevées en fin de saison entraînent une consommation accrue du sucre produit durant la journée. «Enfin, la défoliation causée par la cercosporiose impacte négativement la richesse en sucre des betteraves.»

Dans la suite de son propos, le responsable de l’ITB est revenu sur les conditions favorables à des semis réussis : une surface de sol bien nivelée, fermement tassée et sans mottes, est essentielle pour améliorer le contact entre la graine et le sol, ce qui facilite également le réglage précis du semoir. «Garder la profondeur de semis autour de 2,5 cm est vital, car une profondeur excessive peut ralentir la croissance des betteraves et augmenter le risque d’attaques parasitaires.» Reste la richesse, toujours dépendante des conditions climatiques, sur lesquelles il est difficile d’agir. «Une application adéquate d’azote, qui suit les doses conseillées, et une lutte proactive contre la cercosporiose peuvent jouer un rôle significatif dans le maintien d’un niveau élevé de richesse», a conclu Yohan Debeauvais.

P. P.

 

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