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Une pomme de terre de qualité pour pérenniser les contrats

Une augmentation moyenne de 6,6 % pour les prix de contrats pour les adhérents du Gappi en 2016 face aux besoins croissants de McCain.

Bertrand Achte, nouveau président du Groupement d’agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l’industrie (Gappi).
Bertrand Achte, nouveau président du Groupement d’agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l’industrie (Gappi).
© AAP

Les producteurs de pommes de terre sont au rendez-vous ce jeudi 21 janvier 2016 à Fresnes-les-Montauban où la salle de réunion du restaurant l’Aquarium est comble. Suite au passage de relais d’Éric Delacour, c’est avec son nouveau président, Bertrand Achte, que l’assemblée générale du Gappi débute. «Mon intention est de m’inscrire dans la continuité de ce qu’Éric a pu mettre en place pendant ses 8 années de présidence. C’est pourquoi j’ai souhaité continuer avec le bureau existant. J’ai également étoffé mon équipe avec un producteur de la Somme, Yves Lanckriet, et un autre de Seine Maritime, Jean-Baptiste Paumelle», explique Bertrand Achte aux adhérents du Gappi.

Les volumes sous contrats augmentent en France
Force est de constater que les besoins en pommes de terre de McCain ne diminuent pas : de 11 186 hectares en 2015, les volumes passent à 11 933 hectares en 2016. Côté variétés, les Markies et Innovator bénéficient d’une forte augmentation quand la Bafana accuse une baisse de moitié, essentiellement due aux problèmes de jambe noire. Les volumes de Bintje seront également en baisse pour 2016. Afin de réaliser des tests dans le cadre du programme «Be good. Do good», McCain est aussi à la recherche de nouvelles variétés qui pourraient être plus résistantes à la sécheresse et nécessiteraient moins d’intrants. Les conditions de réception et les prix des plants, quant à eux, restent inchangés par rapport à la récolte 2015.
«Nous avons la chance, dans cette période difficile, de bénéficier d’une croissance de 5 % en 2015. Sur l’année fiscale en cours, la situation est bonne également. La croissance des ventes à l’export vers les pays du Moyen Orient de l’Afrique, amplifiée par le partenariat avec le port de Dunkerque, est une des principales raisons de cette croissance, explique Jean Bernou, président Europe continentale McCain. Les challenges à relever cette année sont la qualité et l’augmentation de la production.» Pour ce faire, McCain prévoit la fermeture de son site de Grobbendonk (Belgique) et le transfert de la production à Leuze-en-Hainaut, plus proche de la frontière, et renforce sa capacité à Harnes avec la mise en place de lignes ultra modernes. «La rénovation des lignes de production de l’usine de Harnes permettra une augmentation de 12 000 tonnes de frites soit plus de 20 000 tonnes de pommes de terre», précise Bertrand Achte. «Au niveau de la France, les volumes sous contrats augmentent, la partie marché et les importations diminuent. Notre relation avec le Gappi a permis de contractualiser avec le grand port de Dunkerque où des containers sont dirigés vers l’export. C’est un avantage significatif au niveau des distances par rapport au port d’Anvers ou de Rotterdam. Outre l’impact positif sur l’environnement, cette situation favorise le travail et l’emploi dans la région», se félicite Jean Bernou.

Une hausse moyenne des prix de contrats de 6,6 % pour 2016
Face à une proposition tarifaire de McCain de stabilité, voire de baisse des prix, le Gappi a œuvrer à revaloriser les contrats en mettant en valeur un retour à un marché relativement équilibré et la hausse des coûts de production pour les producteurs. «Nous avons en moyenne une hausse des prix de contrats de 6,6 % pour 2016. Nous serons pourtant dans l’incapacité à partir de janvier de répercuter cette hausse vis-à-vis de nos clients. Cette année, nous allons nous focaliser sur les variétés pour la restauration rapide, car une forte demande résulte de l’achat de Quick par Burger King qui veut se développer en France», explique Jean Bernou.

La certification GlobalGap devient la condition sine qua non de la contractualisation
Malgré des délais de plus en plus longs des mises à jour des certifications, du fait de l’encombrements des demandes auprès des organismes certificateurs, l’accent est mis par McCain sur la nécessité pour les producteurs d’obtenir une certification GlobalGap. «Aujourd’hui, sans certification, vous serez désavantagés par rapport à vos concurrents et nous par rapport à nos clients», alerte Jean Bernou. Ainsi, si les producteurs certifiés n’ont plus accès aux primes de qualité pour cette campagne, la certification sera la condition sine qua non pour obtenir un contrat sur les sites de Harnes et de Matouges pour la récolte prochaine. «L’objectif n’est pas de pénaliser les producteurs mais de développer la région face à la concurrence : augmenter le revenu des producteurs du Gappi, favoriser l’emploi dans le Nord-Pas-de-Calais – Picardie, exporter des produits manufacturés et changer l’image de la région. Nous devons faire le maximum pour expliquer aux autres que notre région est efficace, productive, a du cœur, ne rejette personne et attaque les problèmes sociaux», assure Jean Bernou.

La recherche comme facteur de compétitivité

«Toutes les pommes de terre qui transitent par le groupement financent la recherche. A terme, c’est très important car la recherche sera notre facteur de compétitivité au niveau national mais aussi au niveau international», souligne Eric Delacour. Les travaux d’Arvalis, ont par exemple, permis de voir qu’une remise à niveau des bâtiments de stockage était nécessaire du fait du changement climatique. L’année 2015 fut l’occasion d’un voyage en Angleterre initié par l’UNPT et partagé avec le Gappi et Arvalis. «En Angleterre, l’ensemble de la filière contribue à la recherche : producteurs, transformateurs et distributeurs, explique Eric Delacour. Par ailleurs, de nombreux lieux sont dédiés à la recherche : stockage, conservation, maîtrise de la production sont étudiés afin d’être optimisés. A titre d’exemple, les calculs des défauts à l’intérieur des pommes de terre sont analysés par spectrographie.» D’ailleurs, aujourd’hui, McCain travaille à l’automatisation de la réception de pommes de terre au niveau de ses centres. Une automatisation qui peut laisser perplexe quant à la lisibilité correcte de la marchandise : en effet, la qualité des pommes de terre évolue entre le début et la fin de saison et demande une tolérance que l’œil peut permettre mais qu’une machine pourra négliger… «Une personne du Gappi participera à toute la phase d’étude de la mise en place de cette réception automatisée», rassure Bertrand Achte. Enfin, le centre européen de recherche de McCain dédié au développement de tous les nouveaux produits, spécialités de pomme de terre et frais, sera inauguré en mars 2016 à Villeneuve d’Ascq. Un atout non négligeable pour la région.

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