Une récolte de miel "catastrophique"

Pour produire du miel, les abeilles ont besoin du nectar des fleurs. Et pour produire du nectar, les fleurs ont besoin de soleil. Autant dire que cette année n’est pas favorable à l’activité apicole. «Tous mes collègues apiculteurs s’accordent à dire qu’il s’agit de la pire récolte de notre carrière», confie Philippe Bequet, à la tête de la miellerie de l’Halluette, à Toutencourt.

C’est un zéro pointé en miel d’acacia, car la plante n’a rien donné.

Au début du printemps, la floraison était prometteuse, mais le gel tardif a fait des ravages. «Je fais partie de ceux qui s’en sortent le mieux, car mes abeilles ont bénéficié d’une fenêtre d’une semaine pour butiner. Les ruches ont donné un peu moins de 20 kg de miel de printemps, au lieu de 30 kg en bonne année. Et c’est un zéro pointé en miel d’acacia, car la plante n’a rien donné.» Le miel d’été n’a pas été mieux. «Je récolte à peine 5 kg de miel de châtaignier par ruche au lieu de 30 kg, et le miel de tilleul est variable, avec une moyenne de - 10 kg par ruche.»

Qui prendra la place dans les rayons ? 

2021 fait suite à la récolte 2020 elle aussi en demi-teinte, à cause de la sécheresse. «Heureusement que 2018 et 2019 étaient très bonnes. La philosophie de la profession est de mettre de la trésorerie de côté pour passer les années difficiles.» La crainte repose surtout sur la commercialisation. «Il n’y aura pas de stock de miel français, mais les rayons, eux, seront plein. D’où viendra le miel ? Qui prendra la place ?», s’inquiète l’apiculteur.