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Climat
Une sécheresse pire qu’en 1976 ?

Dans la Somme, après les bassins de l’Avre et de la Bresle, celui de la Maye est placé en vigilance sécheresse depuis ce dimanche. Des mesures de restriction d’eau ont été prises.  En France, pas moins de 90 départements sur les 96 métropolitains ont restreint les usages de l’eau.

Selon la race, une vache boit entre 40 et 120 l d’eau par jour. Un volume qui peut doubler sous de très fortes chaleurs.
Selon la race, une vache boit entre 40 et 120 l d’eau par jour. Un volume qui peut doubler sous de très fortes chaleurs.
© iStock

«La Somme fait l’objet d’un déficit pluviométrique depuis plusieurs mois, qui conduit à une dégradation de la situation hydrologique sur le territoire, et en particulier sur les zones de la Maye, de l’Avre et de la Bresle», annonce la préfecture dans un communiqué du 24 juillet. Les deux derniers secteurs sont d’ailleurs placés en vigilance sécheresse depuis le 13 juin 2022.

Pour la rivière la Maye, elle précise que «les derniers relevés en date du 15 juillet 2022 indiquent que le débit est inférieur au seuil de vigilance (1,27 m3/s au lieu de 1,5 m3/s), tout comme le niveau de la nappe phréatique (25,18 m alors que le seuil de vigilance est établi à 25,39 m).» Les relevés effectués sur le secteur de la Bresle, eux, «montrent une fragilisation des niveaux d’eaux, désormais inférieurs au seuil de l’alerte renforcée (débit de 4,3 m3/s pour un seuil d’alerte renforcée de 4,4 m3/s).» 

Conséquences pour les agriculteurs : par arrêtés préfectoraux du 22 juillet, la préfète de la Somme a placé les bassins versants de la Maye en vigilance sécheresse, ce qui signifie «une gestion volumétrique collective activée pour les professionnels agricoles ainsi qu’une interdiction d’irrigation par aspersion sur les cultures en vigueur le dimanche de 12h à 18h.» Par ailleurs, il est demandé à chacun une gestion économe de l’eau. 

Le bassin de la Bresle est, quant à lui, en alerte renforcée sécheresse en coordination avec les départements de la Seine-Maritime et de l’Oise. «Un renforcement des mesures de surveillance, de limitation et d’interdiction provisoires des usages de l’eau est mis en œuvre.» Les autres secteurs hydrographiques du département ne présentent pas à ce stade de tension particulière, excepté l’Avre qui est maintenu au niveau de vigilance sécheresse depuis le mois de juin. «En cas d'aggravation de la situation, des mesures supplémentaires encadrant les usages de l'eau pourront être activées», prévient-elle.

 

Presque toute la France concernée

La situation est inquiétante au niveau national. Pas moins de 90 départements sur les 96 métropolitains ont restreint les usages de l’eau. Le 26 juillet, seuls les départements de l'Aisne, de l'Ariège, de la Corrèze, des Hauts-de-Seine, de Paris et de la Seine-Saint-Denis n’imposaient aucune restriction. Les départements les plus en tension pour les eaux de surface sont ceux de l’Ouest de la France en particulier ceux du bassin de la Loire et à proximité : Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine, Mayenne, Sarthe, Deux-Sèvres, Vendée, Vienne. Une partie du sud-est est également impacté par le manque de précipitations comme l’Isère, la Drôme, le Var. 

Les préfets des départements en crise ont déclaré l’arrêt des prélèvements «y compris à des fins agricoles». Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité et sécurité des centrales nucléaires) sont autorisés. L’impact se fait d’ores et déjà sentir sur les cultures dont les rendements accusent des baisses notables, sur les grandes cultures notamment. Le bétail souffre également des chaleurs parfois excessives, augmentant le besoin en hydratation. 

 

3e mois le plus chaud jamais enregistré 

Le site Propluvia.fr qui dépend du ministère de la Transition écologique pointe de très nombreuses sous-régions en crise tant pour les eaux de surface que pour les eaux souterraines. Il faut dire que le printemps 2022 était le troisième le plus sec derrière 2011 et 1976, enregistrant un déficit de précipitation de 45 % par rapport à la normale. Selon Météo France, il serait même le plus chaud depuis 1900. En France, le mois de juin a également été le troisième mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Jean Jouzel, expert du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) subodore que 2022 a déjà battu 1976. «Les températures moyennes de 2022 seront certainement au-dessus de 1976, on le saura à la fin de l’été (…). Les extrêmes enregistrées pendant la canicule de 1976 ont approché les 40 °C, là on les a dépassés.»

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