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Uplp : encourager les jeunes à s’installer en production laitière

Le syndicat des producteurs de lait de la Somme (Uplp) a tenu son assemblée générale dans la perspective de l’adaptation des exploitations laitières à l’après quotas.

Une cinquantaine de producteurs de lait étaient présents à l’assemblée de l’Uplp.
Une cinquantaine de producteurs de lait étaient présents à l’assemblée de l’Uplp.
© AAP


«Le rôle du syndicalisme évolue et va continuer à évoluer avec la fin des quotas». C’est ce qu'a déclaré d'emblée Olivier Thibaut, secrétaire général de l’Union des producteurs de lait de Picardie (Uplp), lors de l'assemblée générale du syndicat des producteurs de lait. Il remplaçait le président, Dominique Dengreville qui, accidenté, n'avait malheureusement pas pu être présent ce 1er avril à Pont-Rémy. «Désormais, ce sont les conseils d’administration des coopératives et les organisations de producteurs pour les entreprises privées qui vont gérer les volumes et les prix. Nous devons donc rester vigilant face aux décisions prises par les laiteries», a poursuivi Olivier Thibaut. Une charte a été rédigée au niveau du bassin pour préparer la gestion des volumes après le 1er avril 2015. «A travers cette charte, nous souhaitons un traitement équitable entre les producteurs du bassin. Et plus largement, nous voulons des producteurs de lait et des jeunes qui s’installent en production laitière», a plaidé Olivier Thibaut.
La préparation de la fin des quotas est donc l'un des principaux sujet de préoccupation du syndicat. Les producteurs ont ainsi sollicité Annabelle Guilbert-Feuvrier, ingénieur conseil à la chambre d’Agriculture de la Somme, pour présenter les travaux réalisés sur la flexi-sécurité en collaboration avec l’Institut de l’Elevage (voir ci-dessous).
La question prix du lait a bien entendu été évoquée. Les cours sont bons et pourtant les entreprises n’ont pas réussi à passer les hausses en adéquation avec la distribution. «Nous devons raisonner filière et être uni pour se battre contre les grandes surfaces. Ce sont elles le principal point noir», a clamé Olivier Thibaut. Le prix est d’ailleurs un des éléments qui poussera les jeunes à s’installer en production laitière, tout comme la modernisation des élevages. «Il y a encore beaucoup d’investissements à réaliser dans les bâtiments et les salles de traite au cours des années qui viennent. Il reste encore à définir les aides du second pilier pour la réforme de la PAC. Le volet modernisation des élevages est une priorité. Nous ne pouvons pas passer à côté de cette modernisation, nous devons être prioritaires», a insisté Olivier Thibaut.

ZOOM

Après-quota : comment piloter son exploitation dans un contexte ouvert ?

Les quotas, créés en 1984, vont disparaître en 2015.
Mais le processus est déjà en route : des contrats ont été signés entre producteurs et laiteries et les prix sont plus volatils aussi bien pour le lait que pour les matières premières. «C’est la fin des certitudes, les producteurs doivent s’adapter à un monde changeant et plus incertain», a commenté Annabelle Guilbert-Feuvrier. "Mais des occasions se présentent : ceux qui le souhaitent pourront produire plus. Ceux qui ne le désirent pas pourront rester tels qu'ils sont. Chacun va donc devoir se poser la question : qu’est-ce que je fais ?" Avant de prendre une décision, a-t-elle expliqué en substance, l'exploitant doit connaître avant tout la solidité de son exploitation, son efficacité économique. Celle-ci est mesurée par le rapport entre l’excédent brut exploitation (EBE) avant main-d’œuvre et le produit de l’exploitation.
Ce rapport doit se situer entre 35 et 45%. Au-dessous de 40%, il est préférable d'améliorer l'efficacité économique avant d’envisager d'accroître les volumes.
Tout en sachant qu’il n’y a qu’une faible corrélation entre le volume produit et le coût de production, par conséquent ce n’est pas parce que l’on produit plus que les coûts de production baissent.

Adapter le volume à la demande
«Avec la fin des quotas, de nouveaux modes de pilotage de l'exploitation vont se développer, a poursuivi la conseillère de la chambre. Les éleveurs laitiers vont devoir adapter le volume à la demande. C’est la flexibilité du système. Etre capable d’ajuster son système d'exploitation à la volatilité des prix de manière à sécuriser au mieux son revenu. Ces deux notions combinées définissent la flexi-sécurité des systèmes d'exploitations laitières».
Pour définir sa stratégie d’entreprise, l’éleveur laitier devra comprendre le marché laitier et connaître sa laiterie. Il devra également évaluer le potentiel structurel de son exploitation tout en modulant sa production de lait à court et moyen terme grâce à des leviers opérationnels. Ces analyses lui permettront d’élaborer un projet robuste et souple, cohérent sur le long terme et en adéquation avec ses aspirations.

L'outil Capacilait
Un outil a été mis en place : Capacilait. Annabelle Guilbert-Feuvrier l’a présenté pour sensibiliser les producteurs à l'observation de chacun des critères. Cet outil permet de rechercher le facteur de production limitant.
Le producteur estime la capacité de production de son exploitation à court terme (six à 18 mois), analyse et hiérarchise les facteurs limitants et enfin élabore une stratégie de développement à moyen terme (trois à cinq ans).
Capacilait analyse différents critères : la main-d’œuvre et le travail, la distribution des fourrages et des concentrés, le logement des animaux, le système fourrager, l’installation de traite, la réglementation environnementale.
Deux exemples ont été présentés. Ils montrent clairement qu’avant d’investir dans un projet, il est indispensable de prendre en compte chacun de ces critères car dès lors que l'un d'eux limite la production, le projet ne peut pas aboutir.

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