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Vague de froid : quelles conséquences sur la culture du lin ?

Les températures négatives de la semaine dernière ont favorisé la restructuration des sols, ce qui est bénéfique pour les lins de printemps qui seront semés d’ici quelques jours, au retour de conditions favorables. En revanche, ces très basses températures ont pu avoir des conséquences catastrophiques pour certaines parcelles de lin d’hiver.

© Arvalis - Institut du végétal


On a pu enregistrer en station météo des températures avoisinant les - 8°C avec des journées où les températures maximales n’excédaient pas les 0°C.
Le bassin de production linier est aujourd’hui excédentaire en cumul de pluviométrie sur la période hivernale (du 1er janvier au 15 mars 2018). On constate tout de même une hétérogénéité entre les secteurs, avec le secteur de la plaine de Caen et les départements du Pas-de-Calais et du Nord, avec un écart à la médiane tout de même excédentaire, mais moins important que les autres secteurs liniers.
Durant la semaine du 26 février, nous avons pu enregistrer de valeurs avoisinant les - 10°C à - 4°C dans le bassin de production linier, avec des journées de gel continues. Ces températures ont pu avoir des effets bénéfiques comme négatifs.

Conséquences sur les lins d’hiver
Les conditions climatiques douces et humides de l’automne et de l’hiver ont permis un développement rapide de la culture. En effet, la plupart des parcelles étaient au stade 10-15 cm la semaine dernière. Les conditions de végétation étaient donc réunies pour que cette vague de froid se répercute sur la culture : des sols bien pourvus en eau ; l’absence d’acclimatation des linières aux températures gélives ; des linières bien développées avec des lins supérieurs à 10 cm et en phase de reprise de végétation.
Ainsi, on commence à observer l’expression des premiers symptômes dans les parcelles les plus exposées au froid. Le premier symptôme remarquable est le jaunissement du lin avec un aspect brûlé au niveau des feuilles. On note également le développement de ramification axillaire.

Observation des lins touchés
Afin de diagnostiquer les conséquences du froid sur les lins d’hiver, il convient d’observer l’état des tiges et des racines par prélèvement de plantes. Des lins gelés encore verts aujourd’hui peuvent brunir ou noircir au fil du temps.
Si les tiges et les racines sont saines et blanches, il n’y pas eu de conséquences du froid. Si les tiges sont vertes et les racines sont brunes ou les tiges et les racines sont brunes et flasques, alors les racines sont fortement endommagées, et il ne pourra pas y avoir de reprise de végétation.
Au niveau des feuilles, si des brûlures sont visibles sur la tige principale, ces symptômes ne sont pas graves si les racines sont saines et si de nouvelles ramifications prennent le relais.

Quelle décision prendre en cas de gel
Si votre linière est fortement touchée, il convient d’estimer correctement le peuplement restant dans les dix prochains jours (attendre la reprise de croissance). Si vous avez un peuplement supérieur à 900 pieds/m², il convient de conserver votre linière en l’état, tout en sachant que le rendement ne sera pas optimal. Nous conseillons donc de ne pas envisager d’intervention dans les jours à venir.

Influence sur la future culture de lin de printemps
Cette période de froid a été plutôt bénéfique pour la destruction des couverts d’interculture. Aujourd’hui, les volumes de biomasses présentes sont faibles, ainsi que les résidus de destruction. Concernant les destructions chimiques des couverts, il convient d’attendre trois semaines avant enfouissement des résidus, afin de permettre la dégradation des produits phytosanitaires et de ne pas impacter la croissance du lin.
En raison des cumuls de pluie de ces derniers jours, les sols sont totalement saturés en eau actuellement. Il convient d’être patient avant d’envisager une préparation de sol. Nous vous rappelons que les linières sont extrêmement sensibles à la préparation du sol, puisque l’enracinement du lin nécessite une bonne structuration du sol. Ainsi, les obstacles mécaniques, tels que les semelles de labour, sont à éviter.
Concernant la fertilisation azotée des linières, les reliquats sont actuellement assez faibles. Il convient d’effectuer vos reliquats pour la culture du lin fibre de printemps début mars, afin d’avoir une valeur la plus réelle de votre situation de départ.

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