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Spectacle
Valloires, l’abbaye lumière en ses jardins en met plein les yeux

Chaque soir jusqu’au 28 août, l’abbaye de Valloires à Argoules s’illumine. Pour sa deuxième édition, le spectacle nocturne «Valloires, l’abbaye lumière en ses jardins» mis en scène par le célèbre Bruno Seillier est encore plus époustouflant. Il est réalisé au profit des œuvres sociales de l’association de Valloires, notamment auprès d’enfants. 

«L’édition 2021 de Valloires, l’abbaye lumière était une aventure folle. Bruno Seillier, le metteur en scène n’était jamais monté plus haut que la Tour Eiffel. Le spectacle a été monté en trois mois, contre un an normalement. Mais le résultat était incroyable», s’étonne encore Jérôme de France, vice-président de l’association de Valloires. Bruno Seillier est en fait tombé amoureux du patrimoine et des Hommes qui y œuvrent. 

«Pour accepter de monter un spectacle, il faut que le lieu et que la qualité humaine de ses acteurs me séduisent. Ici, j’ai littéralement plongé en 2021, malgré un emploi du temps très chargé», confie le spécialiste du mapping vidéo.

Après la Tour Eiffel, le Mont-saint-Michel, le château de Versailles ou encore le viaduc de Milau, il met donc en lumière l’Abbaye de Valloires, à Argoules. L’édition 2021 – «tour de chauffe» – a déjà rencontré un vif succès, avec 11 000 spectateurs accueillis. Les moyens sont doublés cette année, avec un spectacle plus grand, grâce à l’accès aux jardins et le partenariat avec Syndicat mixte Baie de Somme grand littoral picard (SMBDSGLP). Objectif 20 000 spectateurs, pour 486 000 € de budget.

Différent de 2021

Chaque soir, depuis le 20 juillet et jusqu’au 28 août, lorsque la nuit est tombée, les illuminations révèlent l’histoire du lieu. À travers un parcours d’1 km environ, des jardins à l’abbaye, les spectateurs déambulent de séquence en séquence. «Cinq nouveaux espaces ont été créés par rapport à l’année dernière. Le spectacle a changé à 70 %. C’est l’un des plus longs de France», assure l’artiste. Pas de risque de redondance pour les visiteurs 2021, donc. 

La principale contrainte, pour le metteur en scène, est le lieu en lui-même. «On ne peut pas bouger les pierres ! Or, il faut penser à la fluidité du parcours pour le public, avec des temps forts et des temps de respiration.» Bruno Seillier est venu cinq ou six fois faire connaissance avec le monument, avant de pouvoir assembler les pièces du puzzle qui lui emplissaient la tête. «En moi, il y a l’âme d’un enfant de sept ans plein d’imagination qui a un coup de cœur, et puis celle d’un homme de quarante-huit ans plus terre à terre, qui a un budget, une capacité de main-d’œuvre et un nombre de personne à accueillir à gérer.»

Premier tableau au bout des jardins, face à l’abbaye, où des images sont projetées sur un surprenant rideau d’eau. On y découvre l’histoire de la vallée d’Authie, autrefois frontière entre le royaume de France et les possessions des Habsbourg d’Autriche et d’Espagne, où les moines cisterciens s’installèrent au XIIe siècle. Les jardins, pour lesquels SMBDSGLP a laissé l’accès, sont sublimés par un jeu de lumières, grâce aux projecteurs spéciaux qui avaient illuminés la Dame de fer. L’hommage est ensuite fait au célèbre poirier, symbole de l’abbaye. Planté au XVIIIe siècle, il est le plus vieux poirier de France. La renaissance des arbres au printemps et de celle des monuments y sont célébrés. 

La deuxième partie du spectacle est une immersion sans l’histoire de l’abbaye. Le temps fort du spectacle est la projection sur la façade de l’Abbatiale. Dans le cloître, l’artiste rend hommage aux entités qui ont emprunté ses allés. Il termine par Thérèse Papillon, infirmière, figure emblématique de l’abbaye qui avait protégé de nombreux enfants pendant la Seconde Guerre mondiale. 

150 enfants accueillis

Pour l’abbaye et son territoire, le spectacle est une aubaine. «Je suis un passeur. J’ouvre une petite fenêtre, et ensuite, les gens ont envie de s’intéresser au lieu», raconte Bruno Seillier. «Beaucoup de visiteurs s’étonnent d’apprendre que la culture ne représente en fait que 5 % de l’activité de l’abbaye», note Jérôme de France. Ses missions sont avant tout médico-sociales avec, notamment, une maison d’enfants à caractère social, spécialisée dans l’accueil de mineurs de zéro à dix-huit ans, au titre de la protection de l’enfance. Cent-cinquante enfants en détresse sont accueillis. Son établissement Valloires domicile prodigue aussi un accompagnement précieux à quatre-cents personnes âgées. Les bénéfices du spectacle, s’il y en a, seront au profit des œuvres sociales et patrimoniales de l’association de Valloires. 

 

Entrée à partir de 21h en juillet et 20h30 en août. Début du spectacle à la tombée de la nuit (environ 1h30). 

Restauration sur place possible à partir de 19h.

18 € plein tarif, 13 € pour les six à dix-sept ans, gratuit pour les moins de six ans. Tarif famille.

Réservation en ligne fortement conseillée sur www.Valloires.fr

 

Incroyable histoire  

L’élaboration du spectacle a été l’occasion pour Bernard Prunier, président de l’association de Valloires, de réviser son histoire. «J’ai appris beaucoup de choses. J’en apprends tous les jours. C’est une incroyable histoire», confie le passionné. Comme lui, le lieu vit grâce à un groupe de bénévoles dévoués, et à trois-cents salariés. L’association a fêté ses cent ans en juillet 2022, «mais ce siècle s’appuie sur les huit-cents années qui ont précédé.»
L’histoire commence en 1137, lorsque le comte de Ponthieu, Guy II, fit appel aux moines de Cîteaux qui s’installèrent en 1158 à Valloires. L’abbaye connut d’abord une période de grande prospérité, avec un domaine rural de plusieurs milliers d’hectares répartis en une dizaine de granges, dont quelques-unes demeurent. Du XIXe au XVIIe siècle, l’histoire du Ponthieu, avec guerres et pillages, accompagnés d’un certain désordre spirituel et moral, entraînèrent sa décadence. Plusieurs incendies ravagèrent le monastère, mais l’histoire a ses surprises.
La commende, généralement peu favorable aux abbayes, fut ici salutaire. Tous les commendataires de Valloires furent des ecclésiastiques. Sous Jean Martineau, les bâtiments monastiques et ceux de la cour d’entrée furent reconstruits à peu de choses près dans l’aspect qu’ils gardent encore.  Si l’abbaye existe encore, c’est qu’elle fut acquise à la Révolution par Jourdain de l’Éloge, châtelain d’Argoules, qui voulait la garder dans le but d’y réinstaller des moines.
Une communauté laïque belge occupa les lieux, suivie par les frères de St-Vincent de Paul qui y installèrent un orphelinat agricole. L’abbaye fut classée monument historique le 29 septembre 1907. Il s’ensuit une période d’abandon et de pillages puis l’abbaye fut transformée en hôpital militaire belge durant la Première Guerre mondiale. C’est en 1922 que Mademoiselle Papillon, infirmière de la Croix Rouge Française, fonde l’association de Valloires : préventorium, dispensaires, accueil des enfants, colonies de vacances… sont créés. La vocation sociale perdure depuis.
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