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Lait
Vent d'optimisme sur la production laitière

Les perspectives de production sont favorables en France mais les producteurs restent encore frileux.

"Oui, la France veut quitter les quotas laitiers et se projeter vers une autre dynamique ", affirme Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl.
"Oui, la France veut quitter les quotas laitiers et se projeter vers une autre dynamique ", affirme Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl.
© AAP

 

A  la veille de la suppression des quotas, un vent d'optimisme souffle sur l'avenir des marchés laitiers en Europe. Lors de l'assemblée de la Fnpl (Fédération nationale des producteurs de lait) à Besançon, le 20 mars, professionnels et experts se sont accordés pour dessiner un avenir positif à la production laitière dans les années qui viennent. C'est le cas, notamment de la Commission européenne qui est relativement optimiste pour les dix ans qui viennent. Matthias Brune, responsable marketing d'Arla Foods, le numéro un des coopératives laitières en Europe, est sur la même longueur d'ondes. Cette coopérative implantée en Europe du nord, base sa stratégie sur le développement des marchés dans les pays tiers, en Asie et en Russie, notamment. «Cela permettra d'échapper à la guerre des prix en Europe», précise-t-il. Philippe Chapuis, directeur de l'agroalimentaire au Crédit agricole, abonde : «La filière se prépare, on est assez confiant en la capacité de la France à faire face à la fin des quotas, et même à en bénéficier».

Un pacte de responsabilité pour la filière lait
Les éleveurs se sont dits prêts pour affronter la dérégulation du secteur, avec la fin des quotas en avril 2015. Ils comptent même en profiter, estimant avoir des atouts pour ça. Mais dans la filière lait française, les relations commerciales restent exécrables entre producteurs, distributeurs et industriels. La Fnpl va donc proposer à la rentrée un pacte de responsabilité à ses partenaires pour tenter de changer ce climat. «A l'automne au plus tard, je souhaite que nous puissions créer un événement qui formalise les engagements des acteurs laitiers et de nos dirigeants dans un monde sans quota», développe Thierry Roquefeuil, le président de la Fnpl. «Respectez les contrats, respectez les producteurs», a-t-il lancé à l'adresse des industriels. Pour ça, il faut que tous les acteurs aillent dans le même sens. Ce qui est, aujourd'hui, loin d'être le cas.

OP par bassin
Après la dérégulation de la production de lait en Europe et l'abolition des quotas laitiers, les organisations de producteurs sont amenées à jouer un grand rôle dans la gestion des volumes et la négociation du prix du lait. Aujourd'hui, un consensus semble se dégager au sein des organisations syndicales sur la forme qu'elles doivent prendre : pour être efficaces les producteurs doivent s'organiser par bassin de production et non pas verticalement, par entreprise.
Katrine Lecornu, présidente d'European Dairy Farmers Europe, une association qui regroupe des éleveurs laitiers européens considère que la France pourrait être «le modèle de développement» de la production laitière à l'avenir. Notre pays est envié par les Irlandais qui veulent augmenter leur production de 50 % mais «qui ne peuvent pas faire d'ensilage de maïs». Les agriculteurs danois superendettés, observent que les Français «ont un taux d'endettement de rêve».

Avantages comparatifs
Les Allemands déplorent que la production de maïs, dans leur pays, soit détournée vers la production de biogaz, ce qui renchérit le foncier. Les Anglais aimeraient «être soutenus comme les Français par les pouvoirs publics». Quant aux Néerlandais, ils jalousent nos espaces, alors que chez eux les terres sont saturées.
Les producteurs français ne partagent pas cet optimisme nordique. Ils dénoncent les contraintes environnementales qui les empêchent d'investir. Comme la tendance bien française de l'administration à «surtransposer» les directives européennes. Sans parler de la frilosité des entreprises de transformation qui n'offrent pas de perspectives aux éleveurs qui voudraient développer leur production.

 

 

Gestion de crise et reconnaissance des Gaec
La Fnpl a entériné la fin des quotas, elle milite pour une «politique laitière» et pour un mécanisme anti-crise. Elle veut que la priorité soit donnée à l'élevage pour le versement des 2% de l'enveloppe d'aides couplées de la Pac réservée à la culture des protéines végétales.
La Fnpl demande que les mesures agroenvironnementales de la PAC soient simples en termes administratifs ; que le plan de modernisation du second pilier de la PAC soit cadré nationalement afin qu'il profite à «l'agriculture productive» ; que les éleveurs laitiers soient prioritaires sur l'obtention des 200 millions d'euros du plan de modernisation des bâtiments ; que tous les actifs soient reconnus dans les Gaec pour le versement des aides PAC et que les Earl puissent devenir des Gaec facilement.

 

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