Aller au contenu principal

Vincent Laudinat (ITB) : «Les néonicotinoïdes sont la première préoccupation»

Les semis de betteraves de 2018 seront-ils les derniers à bénéficier des néonicotinoïdes ? Quelles solutions ensuite ? Vincent Laudinat, directeur général de l’Institut technique de la betterave (ITB), évoquait le sujet, en ouverture d’un comité technique, mardi 9 janvier.

Pour Vincent Laudinat, «la science doit permettre de prouver que nos pratiques culturales sont en accord avec les attentes sociétales». 
Pour Vincent Laudinat, «la science doit permettre de prouver que nos pratiques culturales sont en accord avec les attentes sociétales». 
© A. P.


Quelles sont les orientations de l’ITB en 2018 ?

Notre principale préoccupation est l’interdiction des néonicotinoïdes, prévue pour septembre 2018. Les semis de 2018 pourront en bénéficier, mais ensuite, rien n’est certain. Pour l’instant, ils sont la seule solution que nous avons pour lutter contre les pucerons, vecteurs de la jaunisse virale. Ce qu’on leur reproche, c’est d’être nocifs pour les butineurs. Or, la betterave n’est pas attractive pour ces derniers, puisqu’elle est arrachée avant son fleurissement.

Qu’espérez-vous de la part du gouvernement ?
Avec d’autres institutions agricoles, nous avons monté un dossier de demande de dérogation pour l’utilisation de ces produits sur les betteraves jusqu’à 2020, le temps de mettre au point des alternatives. Les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de la Transition écologique et solidaire rendront une réponse prochainement, nous l’espérons positive. En attendant, nous travaillons au niveau français, puisque nous avons répondu à l’appel à projet du gouvernement. Les recherches se font aussi au niveau international, au sein de l’IIRB (Institut international de recherche betteravière), à Bruxelles.

Sur quels axes travaillez-vous pour trouver ces solutions alternatives ?
Plusieurs pistes sont à étudier. Pour l’instant, les seules solutions chimiques sont les pyréthrinoïdes et les carbamates. Des produits utilisés il y a longtemps, mais 80 % des pucerons y sont résistants, donc le risque d’infestation virale est grand. Les autres solutions seraient d’élaborer de nouvelles molécules chimiques plus ciblées, de mettre au point des variétés de betteraves pas du tout attractives, ou encore de trouver un équilibre avec les ravageurs du puceron, comme les larves de coccinelles. Mais tout cela nécessite du temps… Beaucoup trop de temps pour être prêt en 2019 !

La science joue-t-elle un autre rôle pour la filière betteravière ?
Oui, et un rôle d’importance : elle doit permettre d’expliquer ce qu’on fait, et de prouver que nos pratiques sont en accord avec les attentes sociétales. A ce sujet, nous réalisons une enquête sur les pratiques de chacun. 2 500 planteurs de toute la France y répondent chaque année. Elle nous permet d’évaluer nos comités techniques, mais aussi de témoigner de la réalité des pratiques agricoles. Ces résultats ont, par exemple, été utilisés lors des Etats généraux de l’alimentation, pour appuyer nos témoignages.

Informations et enquête à compléter sur http://www.itbfr.org

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Avenir conseil élevage anime plusieurs groupes d’éleveurs, équipés de robot ou non, qui visent des performances élevées tout en maîtrisant les coûts de production.
Repenser la routine avec la traite robotisée

Dans les élevages laitiers, la robotisation de la traite est souvent perçue comme un gain de temps et de confort. Savoir s’…

Les premiers contrats 2026-2027 tombent… et s’effondrent

Les premiers contrats de pommes de terre 2026-2027 tombent... Et ils ne sont pas de bon augure. Agristo a ouvert la marche…

Ynsect insectes Poulainville
Liquidation d’Ÿnsect : la fin d’une promesse industrielle

Le tribunal de commerce d’Évry a prononcé, lundi 1er décembre, la liquidation judiciaire d’Ÿnsect. Une fin abrupte pour une…

En lien avec le Copa-Cogeca, la FNSEA et les JA organisent une manifestation à Bruxelles jeudi 18 décembre.  Des agriculteurs de la Somme s’y rendront. Ils dénoncent principalement l’accord du traité UE-Mercosur,  le contenu de la future Pac, et la taxe engrais. Explications et témoignages.
Le 18 décembre à Bruxelles : pourquoi ? comment ?

En lien avec le Copa-Cogeca, la FNSEA et JA organisent une manifestation à Bruxelles le 18 décembre prochain. Pourquoi cette…

Quatre ministres de l'Agriculture défendent la stratégie du gouvernement contre la DNC.
Dermatose nodulaire contagieuse : quatre anciens ministres de l'Agriculture défendent la ligne sanitaire de l’État

Dans un texte publié dans La Tribune Dimanche, Michel Barnier, Marc Fesneau, Stéphane Travert et Julien Denormandie,…

L’abattage, «un crève-cœur pour les éleveurs mais nécessaire»

Ce 12 décembre, Arnaud Rousseau, réunissait les médias pour alerter sur la tournure que prend le respect du protocole de lutte…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde