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X. Bertrand : «La France ne fait pas assez pour l'agriculture»

Xavier Bertrand était au Salon de l’agriculture mardi 25 février. L’occasion de discuter avec lui du soutien régional aux agriculteurs.

Présent au Salon de l’agriculture pour rencontrer les agriculteurs, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, échange sur sa politique agricole régionale.
Présent au Salon de l’agriculture pour rencontrer les agriculteurs, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, échange sur sa politique agricole régionale.
© ALDO SOARES

 

Quel bilan faites-vous de l’aide régionale apportée à l’élevage et comment va se poursuivre l’aide à la modernisation ?

Les aides mises en place en région ont bénéficié à près de 3 200 éleveurs. Nous avons réagi à la crise du lait, à la sécheresse mais aussi en janvier pour la filière lapin afin de financer la vaccination préventive (contre le VHD, ndlr). Certains nous reprochent ces aides d’urgence, je les assume totalement. On joue un rôle de pompier mais on a aussi un rôle d’architecte : on travaille avec les filières amont et aval car il faut un partage de la valeur qui soit équitable.

Au-delà de l’élevage, depuis 2016, sur 26 000 agriculteurs présents dans la région, nous avons financé 13 000 dossiers d’aides. Quasiment un agriculteur sur deux a donc été soutenu d’une façon ou d’une autre par le conseil régional. J’ai le sentiment que ce n’est pas assez. Notre action ne sera pas suffisamment efficace tant qu’on n’aura pas fait une remise à plat sur qui fait quoi, entre l’Europe avec la Pac, l’État et les Régions. La France ne fait pas assez aujourd’hui pour sauver notre agriculture.

Sur la Pac, le Premier ministre a déclaré que l’État allait reprendre la main sur le second pilier. Qu’en pensez-vous ?

Les Régions récupéreront la gestion et l’instruction de l’ensemble des mesures d’aides non surfaciques du second pilier et les mesures surfaciques seront gérées par l’État. La dotation Jeunes agriculteurs et les mesures de modernisation seront totalement instruites et gérées par les Régions. Enfin ! Parce qu’au- jourd’hui, sur le Feader, il y a deux pilotes, c’est du grand n’importe quoi. Là au moins, ce sera clair.

Comment assurer une cohérence dans le soutien à l’agriculture régionale entre le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, avec les différences existantes ?

Nous sommes en train de faire disparaître ces différences, elles ne peuvent plus se justifier. Les deux appels à projets du Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural) ont été harmonisés, notamment sur les aides à la modernisation. Nous ferons un bilan après la clôture de l’appel à projets, en septembre. Pour la prochaine programmation Feader, il y aura donc un seul document régional de programmation et un appel à projets unique. Enfin !

Comme beaucoup de secteurs, l’agriculture peine à recruter. Comment la Région peut-elle soutenir la profession ?

Normalement, le retour à l’emploi, c’est le boulot de l’État ! Mais ça fait partie des sujets sur lesquels on met l’accent. Nous investissons beaucoup dans l’enseignementagricole, avec 85 millions d’euros pour les 45 lycées agricoles de la région. Nous mettons également en place un hub de l’emploi agricole, qui démarrera en mars. Ce sera un lieu d’échanges, de partages et de coordination de l’ensemble des acteurs (la profession, l’État, les organismes de formation et la Région). Pour rappel, on a aussi mis en place des outils comme Proch’emploi, Proch’formation, Proch’orientation...

Vous avez annoncé récemment un plan pour l’agroécologie. Pouvez-vous en préciser les contours ?

Pour notre plan agroécologie, on ne travaille pas tout seul ; nous souhaitons une mobilisation collective avec l’État, la Région, la chambre d’agriculture, les structures d’accompagnement des agriculteurs, comme les centres de gestion notamment, et les agriculteurs eux-mêmes. Nous devons accompagner la transformation massive des pratiques et des modes de production sur le terrain. J’ai conscience que la Région devra dégager des moyens budgétaires.

Un guichet unique du conseil en agroécologie sera mis en place, ainsi que des diagnostics «agroécologie» pour les exploitations, et un plan de formation global en agroécologie des conseillers agricoles de la région. Nous allons également créer des outils d’aide à la décision et accompagner la régionalisation de la démarche lait bas carbone afin que les éleveurs soient rémunérés via le système de rachat de crédit carbone. Les commandes publiques devront prendre en compte les productions agroécologiques.

Si vous accédez à la présidence de la République en 2022, quelles seront vos priorités ?

Je suis président de Région et je me place aujourd’hui dans cette seule perspective. Je veux apporter des solutions concrètes aux problèmes de nos concitoyens, de nos paysans. Ils savent exactement ce que je fais depuis des années, et je continuerai inlassablement à les défendre.

Le soutien de la Région en quatre dates

  • 2016 : adoption d’un plan d’urgence pour venir en aide aux éleveurs de la région
  • 2017 : lancement de la nouvelle Dotation jeune agriculteur (DJA)
  • 2018 : lancement du dispositif regional de soutien à l’approvisionnement local
  • 2019 : mise en œuvre du fonds régional de garantie pour le monde agricole
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