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Zones d’actions renforcées (ZAR) : quid pour les agriculteurs ?

En Hauts-de-France, 56 captages d’eau potable font l’objet de mesures supplémentaires au titre du programme d’actions régional de la Directive nitrates. Il s’agit des captages supérieurs à 50 mg/l de nitrate, classés en Zones d’actions renforcées par arrêté préfectoral du 30 août 2018. Dans la Somme, six captages sont visés par ces obligations de renforcement de mesure.

Figure 1 : les zonages en Hauts-de-France.
Figure 1 : les zonages en Hauts-de-France.
© AAP



Tous les agriculteurs qui exploitent au moins un îlot cultural situé au sein d’une ZAR sont concernés par des mesures supplémentaires au titre de la Directive nitrate. Dans la Somme, six captages sont classées ZAR et cela concerne environ 3 400 ha et une centaine d’exploitations.
Les territoires concernés correspondent aux limites de l’aire d’alimentation du captage (AAC) si elle est définie ou, à défaut, aux limites du périmètre de protection éloigné (PPE).
Pour vérifier précisément la localisation des ZAR et si vos parcelles sont concernées, les Chambres d’agriculture des Hauts-de-France ont mis à disposition une carte interactive en ligne accessible depuis l’adresse suivante : https://hautsdefrance.chambres-agriculture.fr/environnement-territoires…

Quelles sont les mesures supplémentaires ?
Tout agriculteur exploitant un îlot cultural situé au sein d’une ZAR est tenu de :
• réaliser chaque année, en complément du reliquat azoté déjà obligatoire, des mesures de reliquat azoté en sortie d’hiver (RSH) supplémentaires dans la ZAR. Sont concernés les deux cultures principales hors prairie, dès lors que leurs surfaces sont supérieures à 3 ha, dans la limite de 2 RSH supplémentaire.
• suivre une formation au raisonnement de la fertilisation azotée abordant notamment l’interprétation des différents types de reliquats.
• réaliser, une seule fois au cours du programme d’action, des analyses de reliquats azotés début drainage (RDD) dans la ZAR. Sont concernés les trois cultures principales hors prairie, dès lors que leurs surfaces sont supérieures à 3 ha, dans la limite de 3 RDD.
• ne pas détruire chimiquement les Cipan ou dérobées quelle que soit la situation. Néanmoins, des dérogations peuvent être sollicitées auprès de la DDT(M) en cas d’infestation par des vivaces qui n’ont pas pu être maîtrisées par les techniques alternatives.
Toutes ces mesures en ZAR concernent le 6e programme d’action et s’appliquent depuis le 1er septembre 2018 (campagne 2018-2019) et cela jusqu’en 2022.

Qu’est-ce qu’un reliquat début de drainage (RDD) et quand faire les mesures ?
D’ici la fin du 6e programme, les exploitants qui cultivent plus de 3 ha en ZAR devront avoir réalisé au maximum 3 RDD (à faire une seule fois – cf. figure 2).
Ces reliquats début de drainage permettent de mesurer le stock d’azote potentiellement lessivable, qui est le résultat combiné des pratiques de fertilisation azotée, de gestion de l’interculture, de la succession culturale et du contexte pédoclimatique.
Pour être pertinents, les RDD doivent être réalisés lorsque les sols sont complétement réhumectés, avant que le drainage au-delà de la profondeur d’enracinement ne commence. La valeur ainsi mesurée nous donne le stock d’azote potentiellement lessivable. Afin de pouvoir estimer les pertes d’azote durant l’hiver, il est nécessaire d’avoir des couples de RDD et RSH. C’est pourquoi, l’année où les RDD sont prélevés, il faut également prélever les RSH sur les mêmes parcelles.
Si l’échantillon de sol est prélevé trop tôt, le stock d’azote mesuré ne sera pas pertinent : il pourra être aussi bien sous-estimé ou surestimé selon que la différence entre minéralisation d’une part et organisation et absorption d’autre part est positif ou négatif.
Si l’échantillon est prélevé trop tard, alors le stock d’azote mesuré sera sous-estimé puisqu’une partie aura déjà été lixiviée. Une fois entièrement réhumectée, l’eau arrivant en plus dans le profil entraîne les nitrates en profondeur.
Pour estimer la date adéquate pour chaque ZAR, Agro-Transfert propose dans le cadre du projet Gazelle (Gestion de l’AZote par les rEsultats, dont l’azote potentieLlement Lessivable – http://www.agro-transfert-rt.org/projets/gazelle) une méthode qui repose sur des simulations réalisées à partir de l’outil Syst’N (Figure 3).
Pour chaque ZAR, les simulations sont faites pour le ou les principaux types de sol. Les données météo sont issues essentiellement du réseau des stations des Chambres d’agriculture des Hauts-de-France, et complétées avec des données du Centre commun de recherche (JRC).
En actualisant périodiquement les données météorologiques et en se projetant à court terme dans un climat futur, Agro-transfert simule et suit l’évolution de l’humidité de chaque horizon de sol, jusqu’à la capacité au champ du dernier horizon et donc le début du drainage. La période optimale pour effectuer un RDD correspond alors à un prélèvement effectué entre le début de remplissage du dernier horizon prospecté par les racines et la fin du remplissage de cet horizon. L’actualisation périodique des précipitations et du climat permet de corriger cette valeur au fur et à mesure des périodes sèches et pluvieuses des semaines passées.
Les fortes précipitations de la fin du mois de septembre et du début du mois d’octobre ont accéléré par endroit le remplissage des différents horizons (Tableau 2), et avancé les périodes de drainage initialement simulées. Les précipitations à venir, si elles sont plus importantes que la normale, accélèreront ces vitesses de remplissage des horizons de sol.
Les données de simulations sont actualisées toutes les semaines par Agro-Transfert et renseignées sur le site internet des Chambres d’agriculture des Hauts-de-France.

Et les formations ?
Avant de réaliser ces reliquats début de drainage, il est souhaitable que les exploitants aient réalisé au préalable leur formation car les éléments spécifiques à la mise en place des RDD et leur interprétation y seront abordés. Les chambres d’agriculture proposent des formations spécifiques pour les exploitants situés en ZAR qui répondent aux exigences réglementaires. N’hésitez pas à nous contacter pour vous inscrire.

Pour en savoir plus sur les simulations Syst’N : Jean-Christophe Mouny, Agro-Transfert



Participer à la formation «Adapter ses pratiques de fertilisation azotée en zones d’actions renforcées»
Sessions :
- le 7 décembre 2020 et  le 11 janvier 2021 à Estrées Mons
Au programme :
• Les enjeux de la fertilisation azotée    
• Zones vulnérables et zones d’actions renforcées : zonage et règles à appliquer
• Les reliquats débuts de drainage : méthode et retour d’expérience
• Leviers techniques pour limiter le risque de pollution diffuse par les nitrates (raisonnement de la fertilisation azotée, les OAD, le pilotage…)
• La gestion de l’interculture (itinéraire technique, optimisation…)
Contact : Veronique Collache – v.collache@somme.chambagri.fr - 03 22 85 32 10

Autre formation programmée : «optimisation de sa fertilisation azotée : concilier la technique et la réglementation» - le 21/01/21 à Villers-Bocage
Contact : s.evain@somme.chambagri.fr - 03 22 93 51 20

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