Aller au contenu principal

Elevage laitier
Avec la dissolution de Novissen, les éleveurs soufflent un peu

L’association Novissen qui s’était créée pour faire face à la Ferme des 1000 vaches de Drucat (80) a tenu son ultime assemblée générale le 25 novembre dernier. Une dissolution vécue comme un soulagement par la profession agricole samarienne.

Ferme des 1000 vaches
Après avoir organisé une lutte acharnée contre le projet et l’exploitation de la ferme dite « des 1000 vaches » à Drucat, l’association Novissen a cessé d’exister le 25 novembre 2022.
© D.R.

Après avoir organisé une lutte acharnée contre le projet et l’exploitation de la ferme dite « des 1000 vaches » à Drucat, l’association Novissen a cessé d’exister le 25 novembre 2022. Une assemblée générale s’est en effet tenue à la salle polyvalente de Drucat-Le Plessiel pour acter de la dissolution de l’association. Selon le Courrier Picard, qui y a assisté, une trentaine de membres étaient présents ; soit bien moins qu’à l’époque où l’association jouait à plein son rôle d’empêcheur d’élever des vaches en rond.

Novissen

Toujours selon le Courrier Picard, qui relate les propos du président de Novissen, « le but initial a été atteint avec la fermeture de la Ferme des 1000 vaches. L’association arrête, non pas parce ce que l’activité de cette ferme-usine a cessé, mais faute de forces suffisantes en son sein pour continuer le combat contre l’élevage industriel ».

Le 4 décembre 2020, après six ans d’activités, la SCEA de la Côte de la justice, l’exploitant de la Ferme des 1000 vaches annonçait son intention de mettre fin à son exploitation au 1er janvier 2021, contrarié à la fois par des difficultés administratives pour atteindre son seuil de rentabilité, et lâché par l’industriel qui collectait le lait produit sur place. Selon l’association Novissen, la Ferme des 1000 vaches ayant abandonné l’activité laitière à grande échelle, celle-ci a peu à peu perdu de sa raison d’être et la motivation de ses adhérents.

Souffrance des éleveurs

Vendredi 1er décembre 2022, la FDSEA de la Somme a réagi positivement à la dissolution de Novissen, avant de regretter la manière dont cette association a mené le combat contre l’élevage : « Novissen n’a pas rapproché les gens, Novissen a cultivé des raccourcis », a ainsi déclaré Denis Bully, le président de la FDSEA de la Somme. Aujourd’hui, pointe du doigt le responsable professionnel et lui-même éleveur, que reste-t-il ? Pas grand-chose, si ce n’est un sentiment de gâchis : « 15 ans plus tard, plus de ferme - du moins plus d’élevage – et hop ! Plus d’association. Comme quoi, le seul objectif fédérateur de cette communauté était d’obtenir le scalp de la ferme », poursuit Denis Bully. Et d’adresser un message de soutien à « des éleveurs qui ont trop souffert depuis 10 ans ». « Vous, vous êtes encore là et pour cela, merci ».

En décembre 2020, suite à l’annonce de la cessation de l’activité lait de la SCEA Côte de la justice, la FDSEA de la Somme évoquait déjà « une issue regrettable ». Les Jeunes Agriculteurs (JA) du département parlaient quant à eux d’une décision dure « à avaler ». « La ferme des Mille Vaches, d’un point de vue technique, était née du rassemblement d’une dizaine de troupeaux de producteurs locaux, et s’apparentait au final à une ferme comme les autres, mais 15 fois plus grande. Dès lors, elle a subi 15 fois plus de pressions, 15 fois plus de difficultés à fonctionner, 15 fois plus de difficulté à commercialiser ses produits. Aujourd’hui elle jette l’éponge. La casse sociale sera 15 fois plus important en comparaison d’un élevage familial qui disparait, et cela fera davantage de bruit que l’érosion lente mais continue de la filière laitière nationale », décrivait alors le syndicat majoritaire.

Depuis 2014, année du lancement de l’activité laitière de la ferme, la position de la FDSEA de Somme n’a pas changé d’un iota. Son président d’alors, Laurent Degenne, jugeait à cette épooque « inacceptable qu'à des fins politiques, personnelles et carriéristes, certains se soient invités dans ce débat (…) alors qu'en fait, ils n'en n'ont rien à faire du sort des centaines d'éleveurs du département. » A cette période, ce qui était redouté alors, c’est que la Ferme des 1000 vaches ne devienne « le théâtre ou le lieu d'accueil de toutes les anarchies nationales », toujours selon la FDSEA à la manière d’un « Notre Dame des Landes » dans la campagne samarienne. L’histoire lui a donné en grande partie raison. Et Laurent Degenne d’ajouter : « Quand on salit l'élevage, on salit tous les éleveurs. C'est intolérable ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

La réalité des rendements et de la qualité du grain ne pourra être réellement vérifiée qu’à la fin des récoltes.
Moissons 2024 : mauvaise année en céréales

La pluie aura eu raison des rendements de blé tendre, annoncés à 64 q/ha en moyenne, en baisse de 11 % par rapport à la…

Les premières tonnes de céréales ont été réceptionnées à Canaples le 1er juillet.
Un nouveau silo à Canaples pour accompagner le développement du négoce Charpentier

L’entreprise de négoce en grains Charpentier a inauguré il y a quelques semaines un silo sur la commune de Canaples. Une…

L’usine de Péruwelz compte six lignes de production pour un volume de produits fabriqués à base de pommes de terre  de 240 000 tonnes.
Ecofrost Péronne en campagne pour recruter

L’entreprise belge qui porte un projet de construction d’usine de transformation de pommes de terre à Péronne (80) se…

Dans son communiqué, le sucrier a aussi indiqué sa base de prix pour la campagne en cours (semis 2024), avec un prix minimum garanti de 36,47 €/t16° en betteraves entières, soit une nouvelle hausse par rapport à l’an passé (32 €/t).
Saint Louis Sucre dévoile ses prix et sa stratégie RSE à 2030

La filiale française du groupe allemand Südzucker a dévoilé des prix de base de nouveau à la hausse pour 2024, et une…

Selon les prévisions, le rendement national en blé tendre atteindrait 64 q/ha  en 2024, soit - 13 % par rapport à 2023.
Les conditions climatiques influencent déjà la moisson 2024

Selon Arvalis et Intercéréales, la récolte de blé tendre 2024 pourrait être caractérisée par des rendements en forte baisse…

Pour l’orge, la campagne européenne se présente sous de meilleurs auspices.
La moisson casse la dynamique des prix

Les prix des grains baissent depuis que la moisson a débuté dans l’hémisphère nord et donne un sentiment d’abondance sur les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde