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Chaudières au fioul : vers une fin annoncée

L’installation de chaudières au fioul, considérées trop polluantes, sera interdite à partir du 1er janvier 2022. Des aides peuvent alléger la facture des millions de particuliers qui devront changer de système de chauffage.

Les chaudières au fioul devront être remplacées progressivement à partir de 2022 quand elles arriveront en fin de vie.
Les chaudières au fioul devront être remplacées progressivement à partir de 2022 quand elles arriveront en fin de vie.
© Commission européenne

La nouvelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili et sa ministre déléguée en charge du Logement, Emmanuelle Wargon, ont présenté les premières mesures réglementaires, c’est-à-dire celles qu’il est possible de mettre en œuvre, par décret ou arrêté. Ces dispositions, directement inspirées des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, s’accompagneront d’un projet de loi qui sera présentée fin septembre. La discussion au parlement devrait avoir lieu en janvier prochain, après avis du Conseil d’État.
Parmi ces mesures, la fin des chaudières au fioul est décidée. Effectivement, la Convention citoyenne pour le climat préconise l’interdiction des chaudières au fuel et au charbon, ce qui signifie qu’à partir du 1er janvier 2022, tout remplacement de chaudières au fuel et au charbon devra se faire par des chaudières moins polluantes et elles ne pourront plus être installées dans des logements neufs. Des aides financières sont prévues.
La Convention citoyenne demande également l’obligation du «changement des chaudières au fioul et à charbon d’ici à 2030 dans les bâtiments neufs et rénovés». «Il est impossible d’obliger les ménages à changer leur chaudière à fioul ou charbon d’ici 2022», précise Barbara Pompili. «Si votre chaudière arrive en fin de vie, nous interdisons donc son remplacement, vous devrez la remplacer par une pompe à chaleur, une chaudière à gaz ou à granulés.»
Et pour cause, une chaudière au fioul rejette 50 % de CO2 de plus qu’un équipement marchant au gaz naturel, précise l’Ademe. Déjà en 2018, Édouard Philippe avait déjà fixé l’objectif de zéro chaudière au fioul d’ici à dix ans. Depuis, seulement 200 000 installations sont remplacées chaque année alors que 3 millions de logements sont chauffés au fioul.

La réparation reste possible
Barbara Pompili a apporté des précisions. «Ne relayons pas de fausses informations.» «En 2022, il sera interdit d’installer de nouvelles chaudières à fioul, pas de réparer des modèles déjà installés. Et pour aider à passer à des chauffages écologiques et économiques, l’État prend en charge jusqu’à 80 % du coût d’installation.»
Si un particulier fait face à une panne en 2022, il ne sera donc pas tenu de procéder au remplacement de sa chaudière au fioul par un autre moyen de chauffage. L’entourage de Barbara Pompili souligne que «si un brûleur est cassé, il est tout à fait possible de le réparer». «Les particuliers pourront évidemment réaliser des travaux ou changer des pièces, si besoin, pour entretenir leur chaudière.» En revanche, il ne sera pas question de renouveler une chaudière au fioul «en fin de vie» par une autre similaire ou de même nature. Mais en aucun cas par un équipement aussi polluant. «Et il n’est pas question non plus de les obliger à changer de mode de chauffage si le leur fonctionne encore.»

Des aides de l’État
Le gouvernement vante, par ailleurs, les mérites de la pompe à chaleur, dont les performances environnementales s’avèrent bien meilleures. Pour faire face au surcoût à l’achat, des dispositifs d’aide conséquents sont mis en place, et peuvent, comme l’a mis en avant la ministre, en atteindre. Une aide dégressive en fonction des revenus, mais qui a été pensée pour rester attractive même pour les ménages les plus aisés. Au sein du ministère, on espère ainsi parvenir à convaincre un maximum de Français, y compris les propriétaires de résidences secondaires qui seraient équipés d’une chaudière au fioul.
Pour soutenir les ménages et les aider à définitivement abandonner le fioul comme énergie de chauffage, le gouvernement prévoit de renforcer “très massivement” les aides existantes. Deux milliards d’euros supplémentaires seront ainsi alloués dans les deux prochaines années à MaPrimeRénov, l’aide venue se substituer au CITE (crédit d’impôt pour la transition énergétique).
La ministre du Logement a, au passage, de nouveau confirmé que celle-ci serait prochainement ouverte aux ménages aisés, jusqu’ici exclus du dispositif, ainsi qu’aux propriétaires bailleurs. Au final, et après mobilisation de toutes les aides (MaPrimeRénov, les certificats d’économies d’énergie...), c’est près de 80 % du coût de remplacement d’une vieille chaudière qui sera couvert, pour les ménages les plus modestes.
Vous pouvez bénéficier des certificats d’économies d’énergie (CEE), mais la prime n’est que de quelques centaines d’euros (maximum 600 €). Ces CEE disparaîtront en janvier 2022.
Pour y voir plus clair, le plus simple est sûrement de se connecter sur le site public «Faire.gouv.fr». Là, un spécialiste de la rénovation énergétique peut accompagner gratuitement chacun dans son projet. Et faire le point sur les aides auxquelles vous pouvez prétendre. Il existe aussi les sites du ministère du logement.

Quelles alternatives au chauffage au fioul ?
Plusieurs solutions existent pour remplacer sa chaudière au fioul, mais elles s’avèrent souvent coûteuses à l’achat.  On peut citer entre autres : la chaudière biomasse qui exploite l’énergie dégagée par la combustion des matières organiques, comme le bois. Elle est moins polluante et le prix du bois reste stable. C’est une solution qui peut s’avérer économique. Ensuite, la pompe à chaleur dont le gouvernement prône cette solution de chauffage innovante, qui ne nécessite aucun combustible et seulement un peu d’électricité pour faire fonctionner la pompe. Celle-ci va récupérer les calories dans l’air, l’eau ou le sous-sol pour les restituer sous forme de chauffage dans l’habitation. Et pour terminer, la chaudière au gaz qui présente de bonnes performances avec un coût peu élevé, mais qui a inconvénient majeur, celui de se trouver à proximité d’un réseau de gaz.

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