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Alimentation
Consommation «record» d’œufs attendue en 2023

Dans le contexte d’inflation, la filière prévoit une consommation «record» en 2023, à 229 œufs par personne. Une situation qui profite aux importations, notamment aux ovoproduits ukrainiens, en forte croissance malgré des volumes encore modestes. 

Sur les sept premiers mois de 2023, les achats des ménages en magasins  ont progressé de 3,8 % par rapport à 2022, avec une pointe à + 6,3 % en juillet.
Sur les sept premiers mois de 2023, les achats des ménages en magasins ont progressé de 3,8 % par rapport à 2022, avec une pointe à + 6,3 % en juillet.
© Jean-Charles Gütner

Alors que l’inflation pénalise les achats alimentaires, l’interprofession des œufs (CNPO) s’attend à une consommation d’œufs «record» cette année, à 229 œufs par personne, (neuf de plus qu’en 2022), a-t-on appris le 21 septembre. Confirmant le dynamisme du début d’année, ce chiffre recouvre les ventes d’œufs coquille (45 % en magasins, 20 % en restauration), ainsi que les ovoproduits utilisés en restauration et dans les produits transformés (35 %). 

Sur les sept premiers mois de 2023, les achats des ménages en magasins ont progressé de 3,8 % par rapport à 2022, avec une pointe à + 6,3 % en juillet. Alors que la consommation de viande recule sous l’effet de l’inflation, la filière de l’œuf revendique son statut de «protéine animale la moins chère du marché». Un atout encore exacerbé par la récente détente des prix de l’alimentation animale (deux tiers du coût de production en moyenne). Le prix des œufs (environ 25 ct€ en GMS l’année dernière) «devrait diminuer dans les prochaines semaines en rayon», assure le CNPO. 

 

Rebond amorcé après l’influenza 

Quant à la production, elle est attendue à 14,9 milliards d’œufs sur l’année (+ 4 %), après une année 2022 et un premier semestre 2023 marqués par l’influenza aviaire dans l’Ouest et les Côtes-d’Armor (premier département producteur). Le rebond est amorcé, avec des mises en place en hausse de 26 % sur un an au mois de juin (+ 5,2 % pour l’ensemble du premier semestre). La production nationale devrait toutefois rester inférieure de 4,5 % au niveau de 2021. La hausse de consommation profite aux importations (notamment ukrainiennes), car «la balance commerciale continue de se dégrader» au premier semestre 2023 : en volume, les importations reculent de 8,5 % en un an, mais les exportations chutent presque deux fois plus (- 15 %). En 2020 et 2021, la filière avait connu «deux ans de croissance dynamique des échanges et une amélioration du solde commercial devenu excédentaire», rappelle le CNPO. Une dynamique cassée par l’épizootie d’influenza aviaire en 2022, qui a provoqué «un ralentissement sans précédent» en raison d’une «forte baisse des disponibilités». Alors qu’il était encore positif en 2021, le taux d’autosuffisance en œufs de la France est appelé à se dégrader une nouvelle fois en 2023, à 95,4 % (contre 96,5 % l’année dernière). 

En particulier, l’Ukraine a fortement progressé (+ 136 % en un an sur les huit premiers mois de 2023), devenant le «premier fournisseur d’œufs de l’UE». Avant l’accord de juin 2022 qui a supprimé les droits de douane et le quota sur ces importations, Kiev disposait d’un contingent de 3 000 téoc (tonnes équivalent œufs coquille) par an. Dans les faits, le pays n’envoyait vers l’UE que «1 500 tonnes par an», note Loïc Coulombel, vice-président du CNPO. Des volumes qui sont «montés en puissance» en 2023, autour de «5 000 tonnes par mois entre mars et juillet, puis environ 3 500 tonnes en juillet et aout», précise celui qui est aussi président du Snipo (industriels). 

Les importations ukrainiennes restent toutefois d’un niveau modeste : à titre de comparaison, la France seule a importé 93 000 téoc d’ovoproduits en 2022. Mais l’afflux d’œufs ukrainiens dérange aussi en raison de leurs conditions de production, avec des prix de revient «15 % inférieurs à ceux des cages aménagées européennes», selon M. Coulombel. Afin de se démarquer, l’industriel plaide pour «l’étiquetage de l’origine des ovoproduits dans les produits transformés au-delà d’une certaine proportion d’œufs». 

Après l’influenza, la pintade redémarre «timidement»

Affectée par l’épizootie d’influenza aviaire en 2022, la production française de pintades devrait augmenter en 2023 de 7,5 % en un an, a annoncé le CIP (interprofession) le 28 septembre. «Un redémarrage un peu timide», a commenté son président Jean-Louis Zwick lors d’une conférence de presse. Sur les sept premiers mois, les mises en place progressent de 2 % par rapport à 2022. Mais elles restent largement inférieures au niveau de 2019 (- 23 %) ; les éleveurs français avaient alors mis en place 29 millions de pintades. L’année dernière, seules 22 millions avaient été mises en place, l’influenza ayant touché des élevages de reproducteurs. Quant à la consommation, elle a été fortement ralentie par l’inflation et le manque de disponibilité dû à la maladie (achats des ménages en baisse de 13,4 % en 2022, puis de 14,5 % pour les sept premiers mois de 2023). Pour conquérir de nouveaux clients, la filière relance une nouvelle campagne de communication de trois ans financée par l’UE. D’après une enquête CSA pour le CIP*, 32 % des répondants ne consomment pas de pintades et ce, pour trois raisons : 45 % n’y pensent pas, 25 % n’en trouvent pas, et 22 % ne savent pas la cuisiner.
* Sondage réalisé du 4 au 11 juillet auprès de 1 008 personnes
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