Contre la Loi Duplomb, la Fédération nationale de la pêche s’y met aussi
La Fédération nationale de la pêche en France dénonce un recul environnemental majeur après l’adoption de la loi Duplomb, notamment sur la protection des milieux aquatiques et la ressource en eau.
La Fédération nationale de la pêche en France dénonce un recul environnemental majeur après l’adoption de la loi Duplomb, notamment sur la protection des milieux aquatiques et la ressource en eau.

Dans un communiqué publié le 11 juillet, la Fédération nationale de la pêche en France (FNPF) a dénoncé l’adoption définitive de la loi Duplomb, estimant qu’elle « compromet gravement la protection des milieux aquatiques et menace la ressource en eau ». Selon la FNPF, ce texte va à l’encontre des ambitions affichées pour atteindre le bon état écologique des eaux, alors que la moitié des cours d’eau français restent en mauvais état et qu’un poisson d’eau douce sur cinq est déjà menacé.
L’organisation met également en garde contre la réintroduction de certains néonicotinoïdes, dont l’acétamipride, qui pourrait aggraver la pollution des nappes phréatiques et affecter la biodiversité aquatique. La loi faciliterait par ailleurs la construction de méga-bassines, avec des conséquences néfastes sur des ressources en eau déjà fragilisées par les sécheresses et le recul des débits.
« La crise agricole réelle ne doit pas hypothéquer la place de l’eau et de l’environnement dans les préoccupations politiques », alerte Claude Roustan, président de la FNPF, qui qualifie la loi d’« écocide ». La Fédération réaffirme en outre son soutien à l’Office français de la biodiversité (OFB) et aux Agences de l’eau qui œuvrent pour la connaissance et la protection des milieux aquatiques.
Une pétition citoyenne dépasse le million de signatures
Parallèlement à cette prise de position, la pétition contre la loi Duplomb a dépassé le cap des 1,4 million de signatures le 21 juillet, un record depuis la création de la plateforme dédiée de l’Assemblée nationale. Cette mobilisation citoyenne, portée par une étudiante de 23 ans, Éléonore Pattery, critique une « aberration scientifique, éthique et environnementale », dénonçant la réintroduction de l’acétamipride et les reculs environnementaux du texte.
Le succès de cette pétition ne remet toutefois pas en cause la loi elle-même. Elle ouvre la voie à un débat dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, sans vote à l’issue, conformément au règlement de l’institution. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, s’est dite favorable à l’organisation de ce débat, tout en rappelant que celui-ci ne pourra pas annuler la loi votée.
La loi Duplomb reste actuellement en attente de la décision du Conseil constitutionnel, saisi par les groupes de gauche qui contestent la procédure législative suivie. Les « Sages » doivent rendre leur décision d’ici le 11 août.
Si la loi est promulguée, elle pourrait revenir sur le devant de la scène lors des futures « niches parlementaires » où l’opposition pourrait déposer des propositions d’abrogation. En attendant, le nombre de signataires de la pétition continue d’augmenter, symbolisant une contestation citoyenne qui entend maintenir la pression sur ce texte devenu l’un des marqueurs environnementaux et agricoles du débat politique de rentrée.