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Pommes de terre
Des grenailles implantées comme des plants de pommes de terre

Agriculteur à Rouvillers dans l’Oise, Nicolas Sainte Beuve a mis au point une technique de plantation originale pour sa production, à savoir une plantation en planches, dénommées aussi «billons».  

«Au départ, quand j’ai commencé à produire des pommes de terre grenaille pour la restauration et la grande distribution, je plantais en buttes, comme les autres producteurs de chair ferme. Puis je me suis intéressé à la technique de la plantation en planches, ou billons, qui est pratiquée par les producteurs de plants, situés surtout en bordure maritime», témoigne l’exploitant. Les planches mesurent 1,80 m de large, adaptées à la voie des tracteurs. Dans le volume de terre des planches, sont implantés trois rangs. «C’est en fait le principal intérêt de cette technique adaptées à mes deux variétés de grenailles, Jazzy et Marilyne. Les plants mères colonisent mieux le volume de terre lors de la tubérisation. J’obtiens plus de tubercules fils et ils exploitent tous les éléments fertilisants. Chaque pied se développe mieux d’où une augmentation de la production. C’est possible car ce sont des pommes de terre de petit calibre, ce ne serait pas vrai pour d’autres productions», explique Nicolas Sainte Beuve.

Autre avantage de la planche pour ce type de production. Elle présente moins d’angles que de buttes, donc moins de risques de voir la terre se fendiller, la lumière entrer et les tubercules verdir. «L’achat des pommes de terre par les consommateurs se fait à l’œil, impossible de vendre des tubercules verts. Mais cet avantage de la planche par rapport à la butte est moins vrai aujourd’hui car lors de la défoliation sur buttes, un rappuyage du sommet de la butte est pratiqué, ce qui limite le verdissement», concède le patatier de la ferme de Warnavillers. 

 

Une conduite particulière

La conduite des 50 ha de grenaille est adaptée au produit souhaité par le client final, à savoir des petites pommes de terre avec un calibre assez homogène, une peau fine qui ne nécessite pas d’épluchage par la ménagère. Le rendement est moindre, de 30 à 50 t/ha, compensé par un meilleur prix de vente et surtout un itinéraire technique moins classique.

La plantation a lieu entre le 5 et le 20 avril, lorsque le sol est suffisamment réchauffé (10 à 12°C), sans crainte de gel tardif. «Le cycle de ce type de pommes de terre est court, il faut donc avoir une croissance rapide et régulière, le défanage a lieu fin juillet-début août», détaille Nicolas Sainte Beuve. L’implantation est donc particulièrement soignée. Après un labour à 20-22 cm, moins creux, qui assure une meilleure lavabilité, deux ou trois passages sont réalisés, avec d’abord un outil à dents qui affine la surface de labour sur 7 cm, puis une fraise qui travaille sur 20 cm et, enfin, un outil à disques si besoin. «Comme il s’agit de pommes de terre de petit calibre, il faut obtenir une structure du sol fine qui permettra un bon développement et facilitera la récolte à terme.» Une bonne semaine est nécessaire pour planter les 50 ha, avec un débit de chantier de 7 à 8 ha par jour, à l’aide d’une planteuse Agronomic dotée de trois coutres. «Le travail en planche est plus lent. Après la plantation, en début de végétation, je note un effet bénéfique sur l’irrigation, requis technique indispensable pour ce type de production, sans doute parce que le billon conserve un peu mieux l’humidité au sol car il présente moins de surface terre-air. Il a aussi ce léger avantage», pointe Nicolas Sainte Beuve.

Pour le reste, mêmes fertilisation et protection phytosanitaire. La récolte nécessite un pick-up à l’avant de l’arracheuse, adapté à la forme des billons. Elle dure un mois environ, là encore avec un débit de chantier moindre du fait de la petite taille des tubercules, qu’il ne faut pas oublier en terre. «J’ai peaufiné cette technique de conduite en planches et elle m’assure une récolte optimale, des lots homogènes et une qualité adaptée au marché», conclut Nicolas Sainte Beuve.

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