Aller au contenu principal

Des parlementaires touchés par la jaunisse

Dans l'attente d'une modification législative qui permettrait la réutilisation de substances néonicotinoïdes en enrobage pour protéger la betterave de la jaunisse virale, la CGB 80 poursuit son travail de sensibilisation.

Les députés Jean-Claude Leclabart et Stéphane Demilly, les conseillers régionaux Patricia Poupart et Jean-Michel Serres ou encore le président du Département de la Somme, Laurent Somon ont répondu à l'invitation de la CGB80 ; une rencontre à laquelle étaient associés des représentants des coopératives sucrières, de la Chambre départementale d'agriculture et de l'ITB.
Les députés Jean-Claude Leclabart et Stéphane Demilly, les conseillers régionaux Patricia Poupart et Jean-Michel Serres ou encore le président du Département de la Somme, Laurent Somon ont répondu à l'invitation de la CGB80 ; une rencontre à laquelle étaient associés des représentants des coopératives sucrières, de la Chambre départementale d'agriculture et de l'ITB.
© V.F.

« Messieurs les parlementaires, on attend de vous que vous sensibilisiez vos collègues et que vous les informiez de ce que vit actuellement la filière betteraves, même si certains d'entre eux peuvent se sentir éloignés du sujet parce qu'il n'y a pas de betteraves dans leurs départements... » Ce message d'alerte, c'est celui porté par Jérôme Fourdinier, agriculteur à Montigny-sur-L'hallue et président de la section Sainte-Emilie de la coopérative Cristal Union ce mercredi 26 août aux députés de la Somme, élus du Conseil département et de la Région Hauts-de-France qui ont répondu présent à l'invitation de la CGB80. La rencontre se déroulait chez Jean-Philippe Jeanson, à Marcelcave, où les betteraves n'ont pas échappé au virus responsable de la jaunisse.

Impasse technique cherche solutions

A quelques semaines du vote d'un texte de loi qui permettrait de déroger pendant une période de trois ans à l'interdiction d'utiliser des néonicotinoïdes pour protéger la betterave du virus de la jaunisse, le syndicat betteravier ne veut pas baisser la garde : « Nous avons reçu un engagement de la part du ministre de l'Agriculture, mais cela ne veut pas dire que tout est réglé. Il nous faut maintenant transformer l'essai », rappelait ainsi Dominique Fievez, président de la CGB80. Pour éviter une désillusion, la CGB France comme ses antennes départementales continuent donc de mobiliser autour d'arguments pour rallier un maximum de parlementaires à la ré-autorisation temporaire des NNI. Pour cela, le syndicalisme betteravier sait pouvoir aussi compter sur l'expertise de l'Institut technique de la betterave (ITB). Dans le département de la Somme, les premiers pucerons sont apparus début avril avant une montée en puissance de la maladie progressive. Les traitements insecticides réalisés pour tenter de lutter contre le phénomène se sont bien souvent montrés insuffisants, laissant nombre de betteraviers « dans une impasse technique », a rappelé Dominique Fievez. « Etant donné que nous n'avons pas de solution pour traiter la jaunisse, il faut que l'on s'occupe de son vecteur, c'est à dire le puceron vert », indiquait pour sa part Ghislain Malatesta, responsable du Département expérimentation et expertises régionales de l'ITB. Pour l'heure, ni les auxiliaires – ils sont arrivés cette année avec un décalage de cinq semaines par rapport aux infestations de pucerons -, ni des solutions alternatives aux NNI n'ont fait la preuve d'une efficacité comparable.

Une recherche engagée

La rencontre de terrain aura été aussi l'occasion « de remettre les pendules à l'heure » dixit le directeur de la CGB Hauts-de-France, Emmanuel Pigeon, après les affirmations entendues au cours des derniers jours sur le risque pour les abeilles d'utiliser des NNI pour la culture de la betterave ou l'irrigation. Ainsi, affirme Ghislain Malatesta (ITB), « la betterave n'attire pas les abeilles, on est en sûr ». En ce qui concerne la rémanence des NNI, là encore les risques seraient « limités » : « Après une betterave, dans 99% des cas, vient un blé, un escourgeon ou un orge de printemps, rappelle Dominique Fievez. Ce sont des plantes qui ne fleurissent pas et qui ne sont pas mellifères ». Pour conclure la rencontre, ITB et CGB sont finalement revenus sur les programmes de recherche en cours : utilisation de solutions de biocontrôle, sélection variétale, association de plantes... Et s'il semble aux yeux d'aucuns que la recherche n'avance pas assez vite, ou encore qu'elle aurait du se mobiliser plus tôt, Dominique Fievez rappelle des engagements passés : « La betterave ne devait pas être concernée par l'interdiction des NNI. Les efforts de la recherche se sont donc concentrés sur l'amélioration de la richesse de sucre à l'hectare, sur les techniques de désherbage jusqu'à ce qu'une décision politique n'en fasse autrement ». Aujourd'hui encore, c'est donc à l'Etat et au monde politique qui « fait » la loi que la CGB demande de corriger le tir.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Depuis 2005, afin de couvrir les emprises liées à cet ouvrage, la Safer a procédé à l’acquisition de terres agricoles pour  constituer une réserve foncière qui s’élève à ce jour à plus de 1 100 hectares.
A qui vont profiter les 1100 ha de réserves du canal Seine-Nord ?
Pour exploiter ces réserves foncières, il faut déposer sa candidature auprès de la Safer avant le 23 juin 2023.
Avec la baisse de l’efficacité du maïs récolté en 2022, les silos ont actuellement tendance à reculer de manière visible.
Que faire face à des stocks fourragers qui fondent ?
Les retards de semis de maïs actuellement constatés doivent conduire les éleveurs à repenser leur bilan fourrager. Le point avec…
Les amendements organiques ont une action globale et durable sur l’équilibre  et la fertilité du sol.
Des amendements organiques adaptés pour des sols fertiles à long terme
Comment va mon sol ? Pour le savoir, une analyse de terre est intéressante. Encore faut-il pouvoir interpréter les résultats, et…
Le premier Frison de la saison, Wagner de Selincourt, est né il y a deux semaines. Marien Dezoteux et Patrick Abauzit  attendent onze naissances cette année.
Les Frisons véhiculent l’image de Selincourt à l’international
À Selincourt, hameau d’Hornoy-le-bourg, une équipe de passionnés a fondé un élevage de Frisons et de KWPN Tuigpaard. Ces chevaux…
Le coût maîtrisé de l’équipement et sa facilité d’utilisation ont séduit Sébastien Gras.
Un système d’autoguidage «maison», comment ça marche ?
La Chambre d’agriculture de la Somme accompagne les agriculteurs à l'installation d'un système d’autoguidage autoconstruit pour…
Les quatre digesteurs sont capables d’ingurgiter près de 100 tonnes de matières organiques par jour.
Un méthaniseur avant-gardiste inauguré
Les associés de la SAS Sanamethan ont accueilli du monde (beaucoup) le 23 mai dernier à Vraignes-en-Vermandois pour l’…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde