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D’étonnants animaux ont pris place à Longuevillette

Il y a deux ans, les épouvantails créés par les habitants de Longuevillette avait attiré une foule de curieux. Cette année, les animaux, faits à partir de matériaux recyclés, sont tout aussi poilants.

Derrière la palissade de cette coquette maison, une girafe nous observe. Seule sa tête, savant assemblage de tubes et aux oreilles en bouchons de liège, dépasse d’un buisson. Plus loin dans la rue Principale, une taupe, faite d’une bouteille en plastique et de gants de ménage, sort de son trou. Devant l’église, quelques cochons en bidons customisés se pavanent dans une flaque d’eau, alors qu’un malheureux congénère grille sur une broche. Devant le bâtiment d’élevage des Lannoy, derniers agriculteurs du village, une vache laitière faite d’un bidon peint porte sur son dos un bac de fleurs. «Arrosez-moi le dos en cas de chaleur. Meuh…rci !», peut-on lire sur le seau posé à côté. Les Longuevilletois débordent d’imagination et d’humour. 

Pour la troisième édition, un original jeu concours est organisé dans le village de quatre-vingt habitants, à l’ouest de Doullens. «Nous organisons cela tous les deux ans. En 2017, il s’agissait d’un concours de vélos fleuris. En 2019, le thème était les épouvantails. Une foule de visiteurs étaient venus les admirer. Cette année, nous avons lancé les animaux», explique François Crépin, le maire. La règle est la même pour tous : pas d’achat pour la confection de ces œuvres. Seuls les objets de récupération doivent être utilisés. Presque tous les habitants ont joué le jeu. Un jury, composé de maires de communes voisines, viendra établir un classement des créations. «On organisera une remise des prix. Tous les participants auront un lot !»

 

De bons moments 

Cette remise des prix est une nouvelle occasion pour les locaux de vivre un bon moment ensemble. «Ce concours entretient une bonne ambiance et amène les discussions. Untel demande à untel un conseil pour la confection de son animal. Chacun va découvrir ce que les voisins ont imaginé…», sourit Claudie Crépin, participante investie. Guillaume, créateur d’une grenouille faite de pneus en guise de corps et de pattes et des gamelles du chien en guise d’yeux, approuve. «Participer au concours, c’est faire partie du village. Ça crée du lien !»

Certains ont tellement été piqués au jeu qu’ils ne s’arrêtent plus de créer. Élisabeth et Roger ont installé un bonhomme «propriétaire du zoo» sur une chaise. Son cheptel ne fait que grandir : une chouette en boîte de conserve est posé sur la clôture, tandis qu’un serpent, ancien tuyau d’arrosage, sort d’un arbre. Devant le portail, une girafe en tubes et une araignée au corps de bazooka sont attachées au bout d’une chaîne. «Je suis en train de créer un cheval», assure Élisabeth, enjouée. «Le plus long, c’est de réfléchir à la manière dont on va s’y prendre», rit Roger.

 

Se creuser les méninges 

Charlotte, s’est aussi creusée la tête pour confectionner son drôle d’oiseau. «Elle s’est dépêchée de le faire avant de partir en vacances, explique sa maman. Avec tous les objets que nous avions rassemblés, elle s’est dit qu’elle pouvait faire un oiseau, dont la tête serait un arrosoir. Elle a cherché quelle espèce pouvait présenter un long bec retroussé vers le haut, et elle est tombée sur l’avocette.» La jeune fille est désormais incollable sur la Recurvirostra avosetta (nom latin qu’elle a noté sur la pancarte explicative), emblématique de la Baie de Somme. L’espèce locale est particulièrement loufoque. 

Longuevillette, bordée par la randonnée balisée du circuit de la croix de pierre (10 km), est une joyeuse destination.

 

Des animaux et des fleurs 

Les animaux de récup’ sont un excellent prétexte pour découvrir Longuevillette. La petite commune peut se targuer de faire partie de la courte liste des Villes et villages fleuris récompensés de quatre fleurs dans la Somme. François Crépin, le maire amoureux de nature, a repris au sérieux le sujet du fleurissement de la commune après son élection, dès 2011. Ici, il s’agit d’une affaire collective. «Tout le monde participe à sa manière», explique l’édile. Encore un signe de bien-vivre. «Un village fleuri est un village dans lequel on se sent bien», témoigne Claudie Crepin. Les choix des plantations sont réfléchis : les variétés s’adaptent bien au milieu, pas plus de trois couleurs dans un massif, le paillage limite la pousse des adventices et conserve l’humidité… Surtout, les enfants sont associés au projet et sont sensibilisés à la biodiversité locale. Les nichoirs à mésanges qu’ils ont confectionnés à Pâques sont toujours en place, et ont permis à de nombreux oisillons d’éclore tranquillement. À Longuevillette, chaque nouveau né se voit aussi offrir un arbre à son nom, qu’il peut admirer grandir en même temps que lui. 
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