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bovin lait
Enfin un juste niveau de marge brute lait !

Avec une moyenne de la marge brute équivalente au prix moyen perçu en 2016, la campagne laitière 2022-2023 offre une respiration plus que nécessaire à la filière laitière. Enfin, les producteurs peuvent percevoir une part plus juste, et «normale» du fruit de leur travail quotidien. Néanmoins, l’analyse des résultats montre des écarts encore très importants. 

L’an dernier, la production par élevage avait encore progressé pour flirter avec les 900 000 litres. Cette tendance se poursuit en 2022-2023 avec une moyenne de production qui atteint 944 000 litres. Produire davantage de lait peut être une solution pour accroître la marge globale de l’atelier, mais à plusieurs conditions. Le volume à produire doit être en adéquation avec les infrastructures présentes ou à venir et la main-d’œuvre disponible. De plus, l’efficacité technique, mesurée par la marge brute, est un préalable indispensable. 

Calculer régulièrement la marge brute de l’atelier lait est incontournable pour mesurer les impacts de la conduite technique de son élevage, puis actionner les leviers prioritaires d’amélioration. Les 350 éleveurs qui ont fait appel à Avenir conseil élevage pour calculer la marge brute 2022-2023 (période du 01/04/2022 au 31/03/2023) de leur atelier lait ont été conviés aux réunions de remise des résultats dès le mois de juin. «Grâce au travail de toute l’équipe d’ACE, les éleveurs connaissent leurs résultats rapidement et peuvent les comparer à une base solide et caractérisée selon leur système fourrager. Cette réactivité est un atout majeur dans le contexte actuel de volatilité des achats et de vente de leur production», commente Dominique Manneville, conseiller spécialisé Stratégie économique à Avenir conseil élevage avant de poursuivre : «La moyenne des marges brutes atteint cette année 301 €/1 000 litres. C’est le meilleur résultat enregistré dans les archives d’ACE (CF graphique évolution des résultats MB depuis 1997). Enfin, les producteurs de notre région ont connu une campagne laitière avec un juste niveau de performances économiques. Les cours du lait et de la viande ont atteint de très bons niveaux sur la campagne, mais la tendance inflationniste s’est aussi faite sentir sur les charges et la disparité des résultats s’accentue notamment avec la dépendance aux intrants extérieurs.»

 

89 200 € d’écart de marge brute
Il existe une différence de 98 €/1 000 l entre le quart inférieur et le quart supérieur de l’ensemble des calculs de MB 2022-2023, c’est 12 € de plus que l’écart constaté sur la campagne 2021-2022. Selon les caractéristiques moyennes des 350 élevages, cela représente plus de 89 000 € de marge brute totale. «Les impacts de la sécheresse 2022 ont été importants pour tous les systèmes fourragers. La tentation d’acheter, parfois au prix fort, pour produire les derniers litres a pénalisé des systèmes déficitaires. Mais il est logique que l’écart en valeur augmente compte tenu du niveau de marge brute de l’année. En proportion, les explications de l’écart restent identiques», explique Dominique Manneville. Un tiers de l’écart est expliqué par les produits et deux tiers par les charges. Le poste «Alimentation» est encore à l’origine d’une part importante de l’écart et notamment la quantité de concentrés distribués. Très souvent, la maîtrise de ce poste passe par l’amélioration de la valorisation des fourrages : des récoltes de qualité en quantité suffisante réduisent le recours aux concentrés. 

«Ces écarts entre quarts inférieur et supérieur sont intéressants pour fixer le cap et les objectifs de l’élevage. Ils sont disponibles selon chaque système fourrager et pour les systèmes bio et robot. Se comparer à la moyenne est une première étape, mais lorsqu’on entre dans une démarche d’amélioration technico-économique, le niveau du quart supérieur donne la mesure du possible pour chaque type d’élevage. Lorsqu’il est atteint, des améliorations sont toujours possibles, mais le but des mesures de l’efficacité économique est aussi de maintenir les bons résultats et d’éviter les dérives», conclut Dominique Manneville.

3 indicateurs, 1 objectif : répondre au besoin de marge globale de l’exploitation


Pour être significative et comparable, la MB lait est exprimée selon une unité de référence. Il peut s’agir d’un litrage ou d’une vache qui mesure l’efficacité de production du système ou d’une surface qui mesure l’intensification de l’atelier. L’analyse combinée de plusieurs indicateurs permet de mesurer la cohérence du système.

301 €/1 000 litres de lait
Par rapport à l’an dernier, la valorisation du produit lait progresse de 23 % et le produit viande de l’ordre de 30 %. Globalement, le produit de l’atelier lait progresse de 100 €/1 000 l et s’établit à 530 €/1 000 l.
Dans le même temps, le poste «charges» augmente de 21 % et représente 229 €/1 000 l. Cette tendance résulte uniquement de l’évolution du coût alimentaire (185 €/1 000 l) puisque les frais d’élevage restent stables par rapport à l’an passé. 

2 621 € par vache
En moyenne, la productivité par vache gagne 146 litres. En combinaison avec les évolutions évoquées précédemment, elle affiche une évolution positive de 27 %. À tout système équivalent, une vache produit une MB de 2 621 € soit 566 € de plus par rapport à la campagne 2021-2022. Cette donnée fournit un ordre d’idée de la marge brute globale que devrait dégager un troupeau.

3 377 €/ha de SFPc 
La Surface fourragère principale corrigée (SFPc) correspond à la SFP de l’atelier lait à laquelle sont ajoutés les surfaces extérieures et les achats de concentrés et de coproduits énergétiques. La MB lait par hectare de SFPc progresse également, mais dans une proportion plus mesurée. Avec 3 377 €/ha de SFPc, le résultat 2022-2023 est 10,8 % supérieur à celui de l’an dernier. La production fourragère de l’année 2022 a pénalisé la capacité de chargement de l’ensemble des systèmes. En effet, un hectare de SFPc permettait de nourrir 2,14 vaches lors de la campagne précédente contre 1,85 vache cette année. Les systèmes herbagers (60 à 85 % herbe) ont été les plus pénalisés. «Pour faire simple, le résultat moyen (3 377 €/ha de SFPc) correspond à la moyenne du quart supérieur des systèmes herbagers, à la moyenne des systèmes mixtes (40 à 60 % d’herbe) et à une «petite» moyenne des systèmes maïs, dont le ¼ supérieur a même une MB proche de la barre des 5 000 €/ha de SFPc, redonnant ainsi des arguments économiques à la production laitière dans les zones de cultures industrielles», précise Dominique Manneville.
Néanmoins, attention aux effets à long terme. Les systèmes davantage tournés vers l’herbe ont subi immédiatement le déficit de rendement alors que les silos de maïs se sont vidés après la clôture de la campagne. Certains élevages pourraient donc ressentir des conséquences sur la campagne en cours si la jonction avec les ensilages en cours ou à venir n’a pas pu être assurée cet été. 
Dans tous les cas, les aléas d’approvisionnement fourragers doivent inciter à allonger les stocks. L’été 2023, certes chaotique pour les moissons, est une opportunité à saisir pour constituer ou reconstituer un matelas suffisant.
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