Aller au contenu principal

Éoliennes et santé animale : la préfète saisie

Dans un courrier du 8 février, la FDSEA interroge la préfète de la Somme sur les impacts des champs électromagnétiques sur la santé des animaux d’élevage et leurs conséquences sur leur bien-être.

Sans avoir les moyens de l’affirmer avec certitude, la FDSEA s’interroge sur «l’impact des champs électromagnétiques sur la santé des animaux d’élevage et les conséquences sur leur bien-être».
© Pixabay

Alors que la suspicion sur le rôle des éoliennes dans le disfonctionnement de troupeaux grandit, la FDSEA de la Somme interpelle la préfète de la Somme, Muriel Nguyen, sur le sujet. Pour le syndicat agricole, s’il ne s’agit pas de remettre en cause «le développement nécessaire des énergies renouvelables», il constate néanmoins que «face à la multiplication des projets (éoliens, ndlr), la grogne se fait entendre dans nos campagnes». Sans avoir les moyens de l’affirmer avec certitude, la FDSEA s’interroge sur «l’impact des champs électromagnétiques sur la santé des animaux d’élevage et les conséquences sur leur bien-être (…) Nous avons pu constater une certaine concomitance entre l’installation d’infrastructures d’énergie à proximité de bâtiments d’élevage et l’apparition de troubles comportementaux chez les animaux». Le problème reste, selon l’organisation professionnelle, «qu’il s’agit d’un sujet très peu connu, souffrant d’un manque flagrant de données scientifiques».

Fuite en avant


Les questions et craintes d’éleveurs confrontés à des phénomènes de perturbations au sein de leurs troupeaux ne laissent pas indifférente la FDSEA qui entend donc solliciter l’écoute de l’État sur le sujet : «Il est nécessaire d’améliorer l’état des connaissances», demande le syndicat. D’autant «qu’aucune étude à grande échelle et sur le long terme n’a été menée». La profession constate en effet que malgré un rapport de 2015 de l’Anses où il est fait mention du besoin de réaliser des recherches, rien à ce jour n’a avancé. Pour la FDSEA et son président Denis Bully, il est donc désormais nécessaire de «réaliser un état sanitaire systématique des élevages se situant à proximité des infrastructures électriques ou de télécommunication avant et après leur installation permettant d’inventorier, de caractériser et de documenter sur les exploitations concernées les difficultés supposées imputables aux champs électromagnétiques», peut-on lire dans le courrier adressé à la préfète. Une fois ces études en main, les éleveurs disposeraient d’éléments fiables permettant d’imputer (ou non) des perturbations constatées dans les élevages à la présence d’éoliennes.

Responsabilité des promoteurs


Dans l’hypothèse où les liens seraient confirmés, «cela permettrait de réfléchir à la meilleure prise en charge de la santé des troupeau», avance la FDSEA… et ouvrirait la voie à des compensations. L’ultime demande de la profession agricole sur le sujet concerne la participation des promoteurs éoliens eux-mêmes au financement des études d’impact sur les élevages, «au même titre que les études d’impact réalisées dans les dossiers de demande d’autorisation environnementale». Reste que si ces derniers – les promoteurs - acceptent le principe même de contribuer à des études, cela reviendrait à admettre une part de leur responsabilité. S’y soumettront-ils ? La balle est dans leur camp, mais l’idée pourrait faire son chemin. À quelques endroits dans les Hauts-de-France, existent ainsi des exemples de promoteurs éoliens participant à des plantations de haies et plus largement à des opérations de reconquête de la biodiversité en lien avec des acteurs locaux.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Menacé parce qu’il irrigue ses cultures
Un agriculteur installé dans une commune à l’est d’Amiens a reçu une lettre anonyme d’intimidation par un ou plusieurs voisins.…
Lors de l’assemblée générale du groupe qui se tiendra le 6 juin prochain à Troyes, 3 € de ristourne à la tonne de betteraves livrées seront proposés aux associés coopérateurs, ainsi qu’un intérêt aux parts.
Cristal Union veut donner confiance aux planteurs par le prix
Le groupe sucrier Cristal Union s’appuie sur ses performances industrielles et financières pour rendre la culture de la betterave…
Avec la baisse de l’efficacité du maïs récolté en 2022, les silos ont actuellement tendance à reculer de manière visible.
Que faire face à des stocks fourragers qui fondent ?
Les retards de semis de maïs actuellement constatés doivent conduire les éleveurs à repenser leur bilan fourrager. Le point avec…
Les amendements organiques ont une action globale et durable sur l’équilibre  et la fertilité du sol.
Des amendements organiques adaptés pour des sols fertiles à long terme
Comment va mon sol ? Pour le savoir, une analyse de terre est intéressante. Encore faut-il pouvoir interpréter les résultats, et…
Le coût maîtrisé de l’équipement et sa facilité d’utilisation ont séduit Sébastien Gras.
Un système d’autoguidage «maison», comment ça marche ?
La Chambre d’agriculture de la Somme accompagne les agriculteurs à l'installation d'un système d’autoguidage autoconstruit pour…
En 2022, des travaux de restauration pour le compte du Conservatoire du littoral. Ces travaux ont consisté à restaurer  des milieux ouverts de type «pré-bois» et à restaurer le fonctionnement hydraulique et l’hydrologie naturelle du marais.
Prairies cherchent vaches dans les marais de la Maye
Près de Rue, le Conservatoire du littoral et le Syndicat mixte baie de Somme Grand Littoral picard cherchent un éleveur bovin…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde