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Ferme "Les Reines des Prés" : cultures bio et agritourisme

A Méréaucourt, vaches, abeilles, citadins et paysans font bon ménage au sein de la ferme «Les Reines des Prés» de Mathilde Blarel et Vianney Janssens.

Méréaucourt, en mars dernier, sur l’exploitation familiale 
de Mathilde, où ils font du maraîchage, de l’apiculture et reçoivent des citadins via le réseau «Oh la Vache !».
Méréaucourt, en mars dernier, sur l’exploitation familiale
de Mathilde, où ils font du maraîchage, de l’apiculture et reçoivent des citadins via le réseau «Oh la Vache !».
© F. G.




Qu’est-ce qui a bien poussé un ingénieur agronome belge et une géologue samarienne à tout plaquer pour s’installer à Méréaucourt, village de six habitants, et consacrer leurs journées au maraîchage, à l’apiculture et à l’accueil de citadins pour des immersions d’une journée à la ferme via la plateforme numérique «Oh la Vache !» ? C’est du côté de leur goût de la liberté et de leur désir profond d’être au plus près de la nature qu’il faut chercher. «L’environnement m’a toujours motivée. Mais en tant qu’ingénieur géologue, je passais plus de temps dans les bureaux que sur le terrain. J’avais besoin de revenir à la terre», raconte Mathilde.
Ce retour à la terre, Vianney l’avait déjà entrepris, en Belgique, en quittant son métier pour se lancer dans le maraîchage et l’apiculture dans un village aux abords de Bruxelles. «J’avais besoin d’avoir mon indépendance», dit-il. Mathilde, elle, après avoir travaillé aux Pays-Bas et en Angleterre, pose ses valises à Bruxelles dans un nouveau cabinet. C’est dans cette ville que leurs destins se noueront. Leur rencontre, en 2017, incite Mathilde à prendre des cours du soir en agriculture pour pouvoir s’installer sur l’exploitation de Vianney.
Mais le terrain en location qu’ils occupent, du fait de sa proximité avec Bruxelles, n’est sans doute pas voué à rester agricole très longtemps. L’un comme l’autre ayant la volonté de s’installer en agriculture de façon pérenne décident alors de chercher une terre où s’installer. La Belgique étant inabordable en termes de prix, le couple sillonne la France durant trois mois pour trouver la perle rare.
Ils craquent pour une ferme en Auvergne, mais son propriétaire, enclin à la vendre dans un premier temps, fait machine arrière. Après moult péripéties, c’est finalement dans la Somme, à Méréaucourt, que leur «chasse au trésor» s’achève. «On avait mis, au départ, la Picardie de côté, car c’est une terre céréalière, avec des pratiques agricoles plutôt conventionnelles. Or, nous, nous souhaitions nous engager dans des pratiques agricoles plus alternatives, comme l’agriculture biologique», indique Mathilde.

Agriculture bio et…
C’est dans la ferme familiale du père de Mathilde, Marc Blarel, que leur périple prend fin, en mars dernier, quand ce dernier leur ouvre ses portes, trop heureux à l’idée que sa relève soit assurée et que l’exploitation reste dans le giron familial. Sur la cinquantaine d’hectares de la ferme, la majeure partie des terres est consacrée à des prairies permanentes, et une petite partie à des cultures dédiées à l’alimentation de la centaine de bovins viande, de race Blonde d’Aquitaine, que Marc élève. Vianney et Mathilde disposent, eux, de 70 ares, où ils cultivent des légumes, des petits fruits (framboises, fraises, cassis, groseille) et quelques plantes aromatiques. Ils produisent également du miel avec leur soixantaine de ruches installées dans les prés.
La vente de leurs produits se fait, pour le moment, à l’entrée du champ, tous les mercredis (1). Légumes, miel, fruits, tisanes et herbes aromatiques côtoient des colis de viande de l’élevage des Blonde d’Aquitaine. Et, été oblige, Mathilde et Vianney, jamais à court d’idées, produisent depuis peu des sorbets à base de petits fruits et de plantes aromatiques et médicinales, issus de leur ferme ou de celle de paysans voisins certifiés bio. Enfin, une grande partie de leur miel est vendue en Belgique, chez d’anciens clients de Vianney. Mais diversifier leurs débouchés fait aussi partie de leurs projets.

… agritourisme
Diversifier, c’est aussi ce qu’ils ont fait en rejoignant le réseau «Oh la Vache !». Dans le temps, les parents de Mathilde accueillaient des touristes à la ferme en mode camping. Si accueillir des hôtes à la ferme séduisait aussi Mathilde et Vianney, le mode camping était trop contraignant pour eux en termes de temps et d’organisation. Aussi quand ils découvrent le concept de «Oh la Vache !», soit des propositions d’immersion à la ferme pour des citadins suivant la disponibilité des agriculteurs, ils n’hésitent pas un instant et deviennent membres du réseau. «Nous avons été aussi séduits par le contact privilégié que permet cette immersion, et la possibilité que cela nous donne d’expliquer notre métier et de le partager avec eux», ajoute Mathilde.
Au programme de la journée en immersion : accueil du matin, dégustation des produits de la ferme, visite de la ferme, des ruches, des vaches, du champ, et participation aux travaux, suivant le temps et l’activité, sans oublier le partage du déjeuner avec tous les produits faits sur place. «On fait en fonction de leur intérêt, mais l’idée est de les intégrer dans notre activité», détaille-t-elle. Intégration réussie au vu des commentaires laissés par la famille accueillie en juin sur le site web de la ferme (2). Heureux, Mathilde et Vianney l’ont été aussi. «Quand on les voit s’émerveiller de ce que l’on fait, c’est motivant, comme de pouvoir partager avec eux l’importance qu’il y a à respecter la nature», conclut-elle. Message reçu cinq sur cinq.

(1) Tous les mercredis, de 16h à 19h
(2) https://lesreinesdespres.fr/ ou sur Facebook

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