Loi Duplomb
FNSEA et JA saluent la validation du texte mais alertent sur des filières « abandonnées »
Après la décision du Conseil constitutionnel validant l’essentiel de la loi Duplomb mais censurant certains articles, notamment sur l’usage de produits phytosanitaires, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs demandent une promulgation rapide et la reprise des points supprimés.
Après la décision du Conseil constitutionnel validant l’essentiel de la loi Duplomb mais censurant certains articles, notamment sur l’usage de produits phytosanitaires, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs demandent une promulgation rapide et la reprise des points supprimés.

Pour la FNSEA et les JA, la loi Duplomb est « une réponse concrète » aux revendications exprimées lors des mobilisations de l’hiver 2024.
Adopté malgré « la dissolution, la censure, les manœuvres d’obstruction » et des pressions, le texte conserve l’essentiel de ses mesures : simplification des procédures pour les élevages, reconnaissance du stockage d’eau d’intérêt général majeur, allègement administratif, encadrement des contrôles. « Cette loi a été débattue, concertée et adoptée selon les règles républicaines, ce que confirme la décision du Conseil constitutionnel », soulignent les deux syndicats, qui appellent le Président de la République à promulguer le texte « au plus vite » et à publier ses décrets d’application.
Des filières fragilisées par la censure
La décision des Sages a invalidé les articles 2 et 8, concernant notamment l’usage de certains produits phytosanitaires autorisés au niveau européen, comme l’acétamipride. Pour la FNSEA et les JA, cette censure laisse des productions dans l’impasse, notamment la betterave sucrière, la noisette ou les vergers de pommes et poires.
« Cette décision marque l'abandon pur et simple de certaines filières de l'agriculture française, alors même que notre dépendance aux importations s'accentue », déplore Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Les syndicats réclament que ces dispositions soient reprises « rapidement dans un prochain texte agricole», afin d’éviter que la France ne soit « le seul pays d’Europe à imposer à ses agriculteurs des contraintes que les autres ne subissent pas ».
Rétablir la confiance avec l’opinion
La pétition contre la loi a mis en lumière l’inquiétude de certains Français sur leur alimentation, leur santé et l’environnement. Les organisations agricoles disent avoir entendu ces préoccupations, mais refusent « les caricatures » et « contre-vérités » ayant circulé, parfois jusque dans les rangs politiques. « Rien de positif et de durable n’est possible en dressant les citoyens contre les agriculteurs », insiste Arnaud Rousseau.
Même tonalité chez Pierrick Horel, président des JA : « Les Jeunes Agriculteurs sont exaspérés car certains ont relancé une énième guerre de tranchées visant à opposer agriculture et écologie. »
Un appel à un « pacte agricole »
Pour JA, il est urgent de dépasser la polémique et de se concentrer sur l’adaptation au changement climatique. « Sécheresses, incendies, stress hydrique… le changement climatique est là, ravageur et inévitable. Il est temps d’aller de l’avant et d’entrer dans une nouvelle phase, celle d’un pacte agricole fondé sur la réorganisation des filières, la planification territoriale et la valorisation du revenu agricole », affirme Pierrick Horel. La FNSEA et les JA en appellent à « un dialogue franc et respectueux » entre citoyens et agriculteurs, avec un objectif clair : restaurer la confiance pour préserver la souveraineté alimentaire française.