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Pommes de terre
Gérer le désherbage pendant un printemps sec

La stratégie de désherbage en prélevée reste la meilleure façon de lutter contre les adventices. Afin de garantir un bon désherbage, il faut choisir une stratégie adaptée à la flore rencontrée, au niveau d’infestation de la parcelle, aux conditions climatiques de l’année, à la qualité de buttage et au choix variétal. 

Avant de choisir sa stratégie de désherbage, il est essentiel de connaître le sol et la flore à venir de sa parcelle.
Avant de choisir sa stratégie de désherbage, il est essentiel de connaître le sol et la flore à venir de sa parcelle.
© V. Marmuse / CAIA

La période de sensibilité à la concurrence des adventices s’étend de la levée à la fermeture des rangs. L’enjeu du désherbage est donc de limiter la concurrence des adventices afin de réduire leur nuisibilité sur la culture en place (rendement, qualité), d’éviter le resalissement de la parcelle et, donc, l’augmentation du stock semencier pour les cultures suivantes, mais également d’éviter de créer un milieu favorable à l’installation et au développement des maladies, virus... 

 

Adapter son mélange en fonction de la flore rencontrée 

Avant de choisir sa stratégie de désherbage, il est essentiel de connaître le sol et la flore à venir de sa parcelle. Morelle, chénopode, matricaire, renouées liseron, renouées des oiseaux et gaillet sont généralement les adventices les plus fréquentes. De par leur important développement, ces adventices se révèlent souvent problématiques, notamment pour les chantiers de récolte. Mercuriale, séneçon, fumeterre, sanves, ravenelles ainsi que le datura sont des adventices de plus en plus présentes en culture de pomme de terre. À ce cortège de dicotylédones annuelles, on peut ajouter des graminées (ray-grass, pâturin, sétaires, panic...) et des plantes vivaces comme le chardon des champs, le chiendent, le laiteron des champs... 

La maîtrise des dicotylédones se joue principalement en pré-levée. La sélectivité des herbicides est dite de position, c’est-à-dire que l’herbicide doit être réparti dans la couche superficielle du sol pour être absorbé par les racines des adventices alors que la pomme de terre doit se développer dans une zone sans produit. Il faut donc réaliser les traitements sur butte définitive, suffisamment émiettée, légèrement humide, et au moins une semaine avant la levée. La persistance des herbicides étant loin de couvrir toute la durée de la culture, l’utilisation d’un plant sain et bien préparé ainsi qu’un sol réchauffé permettront d’avoir une couverture rapide du sol et, donc, de résoudre le problème de manque de persistance des herbicides. 

Pour la campagne 2021, le climat de ce printemps est plutôt sec, au risque d’avoir une moins bonne efficacité du désherbage de prélevée. Dans ce cas, et si il n’y a pas de pluies prévues, privilégiez plutôt les mélanges à base de clomazone, cette matière active est capable de se «réactiver» très tard après l’apport avec un retour des pluies, éviter l’utilisation de produits à base de métobromuron. Le métobromuron appartient à la famille des urées et risque donc d’avoir une moindre efficacité en conditions sèches. 

 

Des conditions particulières pour l’application de certains produits

La métribuzine – elle est présente dans les spécialités commerciales Almeria 70 WG, Bretteur, Sencoral SC, par exemple - n’est pas tolérée par toutes les variétés. Il faut vérifier la sensibilité variétale avant son application. De même, avant d’utiliser cette molécule, il faut suivre un arbre de décision qui aide à définir le type de parcelle où la mise en place d’un dispositif de cloisonnement des inter-rangs est nécessaire pour éviter le ruissellement et protéger les organismes aquatiques. 

Le prosulfocarbe (Defi/Spow/Minarix, Roxy 800 EC, Arcade) doit obligatoirement être appliqué avec un matériel homologué pour réduire la dérive (buses à injection d’air en particulier - Liste tenue à jour des matériels homologués sur https://www.arvalis-infos.fr/view-9619-arvarticle.html). 

D’autre part, étant donné la nécessité de renforcer les conditions d’emploi du produit afin d’éviter la dissémination de la substance actives, en cas d’application sur une parcelle adjacente à des cultures non-cibles (cultures maraîchères, légumières, aromatiques ou médicinales), il est important de noter certaines recommandations. Ainsi, si des cultures non-cibles sont situées à moins de 500 mètres de la parcelle traitée, ne pas appliquer le produit avant la récolte de ces cultures. Si les cultures non-cibles sont situées à plus de 500 mètres et à moins d’un kilomètre de la parcelle traitée, ne pas appliquer le produit avant la récolte de la culture. En cas d’impossibilité, appliquer le produit uniquement le matin avant 9 heures ou le soir après 18 heures, en conditions de température faible et d’hygrométrie élevée. Le Challenge 600 ne peut pas être utilisé sur Monalisa en terre crayeuse. 

 

Quelques exemples d’associations de produits

Parcelles «propres» : L’association Défi + Sencoral SC (3 à 4 l + 0,5 l) ou Arcade (4 l) reste toujours une base intéressante. Il est également possible d’utiliser des produits tels que le Toutatis Damtec (2,4 kg/ha), Metric (1,25 l/ha), Bastille (2,5 kg/ha), et Tavas (1,2 l/ha). 
Infestation faible à moyenne (renouée liseron, mercuriale, gaillet, morelle) : on favorisera plutôt des associations à base de Challenge 600 + Arcade (2 l/ha + 3 l/ha), Toutatis D. + Sencoral SC (2,4 kg/ha + 0,3 l/ha), Toutatis D. + Défi/Roxy (2,4 kg/ha + 2,5 l/ha). 
Parcelles très «sales» ou méconnues : le mélange de trois produits peut s’avérer intéressant avec, par exemple, Défi/Roxy + Proman/Soleto/Inigo + Metric (3 l/ha + 2 l/ha + 1,25 l/ha) ou encore Défi/Roxy + Proman/Soleto/Inigo + Sencoral SC (3 l/ha + 2 l/ha + 0,3 l/ha). 
Dans le cas d’un printemps sec, si la prélevée n’est pas complètement efficace, un rattrapage en post-levée n’est pas à écarter.
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