Santé animale
Influenza aviaire : la LPO pointe du doigt l’élevage
Alors que la France vient de relever son niveau de vigilance face à la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) profite de l’occasion pour remettre en cause les pratiques d’élevage.
Alors que la France vient de relever son niveau de vigilance face à la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) profite de l’occasion pour remettre en cause les pratiques d’élevage.
Depuis le 17 octobre, un arrêté ministériel a officiellement fait passer le risque IAHP de « modéré » à « élevé » sur l’ensemble du territoire métropolitain. Une décision motivée par plusieurs détections du virus de l’influenza aviaire chez des oiseaux sauvages en migration, mais aussi par la confirmation de foyers dans des élevages et des basses-cours. Comme le rappelle le ministère de l’Agriculture, l’Europe fait face depuis le mois d’août à une recrudescence des cas, notamment chez les grues cendrées, particulièrement touchées cette saison.
Des oiseaux migrateurs lourdement frappés
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plusieurs centaines de grues ont déjà été retrouvées mortes sur leurs sites d’hivernage, en Champagne-Ardenne, en Aquitaine ou encore dans le nord de l’Allemagne. En France, les services de l’État appellent à la vigilance sans pour autant alarmer le public. La consigne reste claire : ne jamais manipuler un oiseau malade ou mort, et prévenir immédiatement l’OFB pour transmission au réseau de surveillance sanitaire SAGIR.
La LPO, gestionnaire de plusieurs réserves naturelles et centres de soins pour la faune sauvage, indique quant à elle être « en première ligne » sur le terrain et relaie des consignes de prudence à destination du grand public.
Quand la LPO met l’élevage sur la sellette
Mais au-delà de la veille sanitaire, l’association en profite une nouvelle fois pour attaquer le modèle agricole. Dans un communiqué particulièrement virulent, son président, Allain Bougrain Dubourg, estime que « les élevages intensifs sont de véritables incubateurs à virus » et appelle à « repenser nos modes de production et de consommation carnées ». La LPO plaide pour une « décroissance » de l’élevage, des « installations de taille réduite » et davantage de « circuits courts ». « La succession d’épisodes pandémiques de grippe aviaire depuis une vingtaine d’années interroge également sur l’impact des pratiques industrielles d’élevage intensif sur la faune sauvage », peut-on également lire dans le communiqué de la LPO.
Une attaque contre la profession agricole
La critique de la LPO intervient dans un contexte déjà tendu. La loi Duplomb, qui a relevé les seuils d’autorisation environnementale pour les élevages de volailles, est pointée du doigt par l’association, qui y voit un « recul environnemental ». Pour les éleveurs, au contraire, cette simplification permet une meilleure lisibilité administrative.
Si la LPO se veut lanceuse d’alerte sur la biodiversité, son discours militant et anti-élevage pourrait mal passer auprès de ceux qui nourrissent la population et vivent au quotidien les conséquences économiques de ces crises sanitaires à répétition. Mais cela, est-ce que la LPO s’en soucie vraiment ? A la lecture de sa dernière sortie, on peut en douter.