Interdiction de l’acétamipride : les agriculteurs réclament une application totale, y compris pour les particuliers
Alors que le Conseil constitutionnel vient de censurer la possibilité d’utiliser l’insecticide acétamipride dans l’agriculture, les représentants agricoles de Seine-et-Marne tirent la sonnette d’alarme. Pour Samuel Vandaele, président de la FDSEA, cette interdiction doit être étendue à tous les usages, notamment ceux des particuliers, où les produits à base de néonicotinoïdes continuent de circuler librement.
Alors que le Conseil constitutionnel vient de censurer la possibilité d’utiliser l’insecticide acétamipride dans l’agriculture, les représentants agricoles de Seine-et-Marne tirent la sonnette d’alarme. Pour Samuel Vandaele, président de la FDSEA, cette interdiction doit être étendue à tous les usages, notamment ceux des particuliers, où les produits à base de néonicotinoïdes continuent de circuler librement.

Alors que depuis plusieurs mois, les agriculteurs de Seine-et-Marne comme leurs collègues ailleurs en France soutiennent des propositions législatives visant à assouplir les règles contraignantes qui pèsent sur leur métier, une partie de leurs espoirs vient d’être douchée avec la décision du Conseil constitutionnel concernant l’utilisation de l’acétamipride. « Le Conseil constitutionnel a décidé de censurer la décision des parlementaires à commencer par la possibilité d’utiliser un insecticide, l’acétamipride », déplore ainsi Samuel Vandaele, président de la FDSEA de Seine-et-Marne qui souligne dans un communiqué du 7 août la contradiction entre la réglementation européenne et la législation nationale.
Un produit indispensable mais vilipendé
L’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, est accusé par les médias et certains groupes environnementaux, mais reste un produit largement utilisé non seulement en agriculture, mais aussi dans la lutte contre les parasites domestiques comme les punaises de lit, les tiques ou les puces.
« Nous n’avons eu de cesse de dénoncer l’acharnement médiatique contre ce produit de protection des plantes », insiste le président de la FDSEA, rappelant que l’interdiction ne devrait pas se limiter aux seuls agriculteurs.
Une interdiction qui doit être globale
Face à ce qu’ils considèrent comme une incohérence majeure, les agriculteurs réclament une application rigoureuse de l’interdiction sur tous les fronts. Samuel Vandaele appelle l’État, les médecins et les juges à interdire immédiatement la vente des produits contenant des néonicotinoïdes dans les jardineries, supermarchés, pharmacies et cliniques vétérinaires.
« Ces produits doivent être immédiatement interdits à la vente. Si l’État ne prend pas ses responsabilités, les agriculteurs le feront », prévient-il fermement, évoquant même la possibilité de vider les stocks de ces insecticides dans les points de vente.
Des produits toujours présents dans les foyers
Le paradoxe est flagrant : plusieurs insecticides à base de néonicotinoïdes, interdits en agriculture depuis 2018, restent autorisés pour le traitement des animaux domestiques et en milieu confiné. Parmi ces produits, on trouve notamment des pipettes antiparasitaires pour chats avec 10 % de fipronil ; des sprays et colliers pour chiens et chats ; des anti-fourmis en spray ou en piège contenant de l’acétamipride ou de l’imidaclopride…
« Il est essentiel que les services de l’État, comme la douane et la répression des fraudes, interdisent aussi la vente et l’acheminement de denrées alimentaires traitées aux néonicotinoïdes, comme les noisettes ou le sucre », ajoute Samuel Vandaele.
La lutte pour une réglementation cohérente est désormais plus que jamais au cœur des préoccupations des agriculteurs, avec un message clair : pas de demi-mesure. Ce qui s’applique désormais à l’agriculture doit aussi s’appliquer à d’autres domaines d’utilisation. Et Samuel Vandaele de conclure : « Il est temps que l’État s’engage pleinement et protège aussi les consommateurs et les particuliers des risques liés à ces produits. »