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La Brasserie de la Somme n’a pas fini de mousser

Trois amis se sont associés pour reprendre la Brasserie de la Somme, à Domart-en-Ponthieu. Depuis janvier, les bières artisanales y sont toujours brassées avec amour, et se dégustent dans la bonne humeur.

L’histoire de la Brasserie de la Somme, à Domart-en-Ponthieu, n’est pas prête de toucher à sa fin. Depuis janvier, Johann Le May, Mathilde et Emmanuel Clabaut en écrivent un nouveau chapitre. «Nous brassions déjà en amateur, et nous nous sommes passionnés pour l’activité. Nous nous voyions de plus en plus le week-end pour ça, alors nous nous sommes dit que nous pourrions en faire notre métier», racontent les amis. L’annonce de François et Marie-Laure Marié, qui souhaitent céder leur brasserie artisanale samarienne, tombait à pic. «On a visité les lieux, et on a eu un véritable coup de foudre.»

Une formation au lycée agricole de Douai, des semaines de montage de dossiers, et six mois d’apprentissage sur place plus tard, voilà les ex-ergothérapeutes et informaticien aux commandes des cuves de brassage. Depuis janvier 2021, les bières qui y sont fabriquées sont donc le fruit de leur travail. «L’idée était de poursuivre l’investissement de François et Marie-Laure. Ils ont mis des années à mettre au point leurs bières, qui nous ont séduites, et nous voulions les perpétuer», confie Emmanuel. 

Le rythme est intense, réglé sur des cycles de cinq semaines. 6 000 l de bières - 60 hectolitres en langage de brasseur - sont mis en bouteilles à chaque cycle. «Nous procédons d’abord au brassage, qui consiste au mélange du malt avec de l’eau, qui seront chauffés à différentes températures pour transformer l’amidon en sucre», résume Johann. Le tout est ensuite versé dans une cuve de filtration pour extraire les drêches. Ce sous-produit végétal sert à l’alimentation des bovins d’un éleveur de la commune. 

Le jus, lui, repart dans la cuve et sera porté à ébullition pour un effet de stérilisation. «À cette étape, on y ajoute le houblon, qui fait une grosse partie du goût de la bière. Chaque variété à ses caractéristiques. On le choisit en fonction du résultat qu’on souhaite.» Les associés mettent un point d’honneur à sélectionner un houblon français. Une trentaine de pieds poussent même dans la cour de l’ancien corps de ferme. «Nous ne pouvons pas garantir l’amertume de notre houblon du jardin, alors nous ne l’utilisons que pour une bière éphémère, au goût un peu surprise !» Le tout est ensuite embouteillé, puis placé en re-fermentation, à 26°C pendant deux semaines. «C’est là que les bulles se forment. Contrairement aux bières industrielles, nous n’injectons pas de gaz dans la bière.»

 

Blonde en Somme, Tulipe et Germinette

La Blonde en Somme, la Tulipe, bière blanche «florale», et la Germinette, ambrée chaleureuse aux arômes mêlés d’orge et de houblon, sont toujours les trois bières phares de la Brasserie de la Somme. En tout, treize bières composent la gamme. «Nous avons par exemple la Bête de Somme, assez corsée puisqu’à 10 % d’alcool, vieillie un an en fût de chêne, et dotée d’un parfum  cookies. Elle est excellente en dessert, accompagnée d’un gâteau au chocolat», se régale Emmanuel. Johann aime aussi présenter la Princesse des marais, «à la couleur bordeaux grâce au cassis récolté au Prieuré de Moreaucourt, également vieillie en fût de chêne», ou encore la Cervoise, qui n’est pas réellement une bière, «mais un ovni». Le breuvage des Gaulois a été développé avec les scientifiques de Samara, à base de plantes existantes à l’état sauvage au sein du parc historique de la Chaussée-Tirancourt. 

Les associés veulent aussi apporter leur patte à la création de bière. Début avril, il devrait être possible de déguster l’Hop O’Som, une bière IPA (pour India Pale Ale), à fort houblonnage. Des bières personnalisées sont aussi régulièrement créées sur demande. «Des entreprises, par exemple, nous commandent leur propre bière. C’est hyper intéressant. On discute du projet, on cherche, on crée, on goûte, on modifie…», se réjouissent les brasseurs. 

 

Un lieu d’échange

Cet esprit d’échange leur tient particulièrement à cœur. «Nous avons repris la brasserie dans l’idée d’en faire un lieu ouvert.» En plus de leur boutique, les passionnés imaginent déjà une salle de dégustation et de réception, l’organisation de concerts… Il n’y a plus qu’à éradiquer la Covid-19 pour retrouver l’esprit festif dont tout le monde rêve.

 

Une Ch’l’Agache pour la Saint-Patrick ! 

Triste Saint-Patrick 2021, saint patron de l’Irlande célébré le 17 mars, sous le signe des restrictions faute de crise sanitaire cette année. La bière n’a pas pu couler à flots dans les pubs, mais il est toujours possible de se faire plaisir à la maison, et de prolonger la fête ce week-end. Pour l’occasion, la Brasserie de la Somme a sa pépite, nommée Ch’l’Agache. Ce stout fermier (bière noire) a des arômes marqués de malt torréfié, mais reste très léger. Avec 4,5 % d’alcool, il s’agit d’une bière ale de fermentation haute, non filtrée et non pasteurisée, entièrement naturelle «Elle a d’ailleurs été inspirée de la Guinness irlandaise», assure Johann Le May, co-gérant de la brasserie. La boisson samarienne est notée 3* (bière exceptionnelle) et coup de cœur d’Élisabeth Pierre dans le guide Hachette des bières. 
 
 
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