Aller au contenu principal

Le GIPT craint des distorsions liées à Egalim 2

L’interprofession de la pomme de terre (GIPT, produits transformés) alerte sur le risque de distorsions de concurrence lié à la loi Egalim 2. Autre écueil : le basculement en organisations de producteurs (OP). 

Le GIPT craint qu’Egalim 2 «amplifie la délocalisation des usines de pommes de terre».
Le GIPT craint qu’Egalim 2 «amplifie la délocalisation des usines de pommes de terre».
© Fotolia

Il y a un risque de «distorsion de concurrence» avec les acheteurs étrangers, soumis à des conditions différentes selon leurs pays destinataires, a estimé Piet Vander Ghinst (ex-DG de l’industriel Intersnack) lors de l’assemblée générale le 10 décembre. Invitée à répondre aux questions des professionnels, l’ambassadrice de la loi Egalim 2 Françoise Moreau-Lalanne (ministère de l’Agriculture) a paru botter en touche. «La loi prévoit de protéger les produits faits en France», grâce à une identification «avec le drapeau» bleu blanc rouge, a-t-elle souligné. Et d’ajouter que «l’évolution des importations sera suivie par les autorités». Le GIPT craint qu’Egalim 2 «amplifie la délocalisation des usines» de pomme de terre, selon Christian Vanderheyden, président sortant de l’organisation : l’acheteur étranger aura l’avantage de pouvoir vendre son produit fini moins cher en jouant sur sa marge d’un pays à l’autre.

 

Le passage en OP interroge 

Une autre difficulté concerne le passage en OP (organisation de producteurs). Le secteur fonctionne, de longue date, avec des groupements. Ce n’est pas le schéma d’organisation retenu par Egalim 2, qui fait référence à des coopératives ou des OP reconnues, lesquelles peuvent négocier avec les acheteurs sur la base de contrats-cadres. Or, la réglementation n’autorise l’agriculteur, même s’il produit pour le frais et le transformé, à adhérer qu’à une seule organisation de producteurs. «On étudie avec des juristes la possibilité d’OP comprenant plusieurs sections», confie le nouveau président du GIPT Arnaud Delacour (lire encadré). Lui-même est l’exemple d’une situation complexe, étant fournisseur à la fois de l’industrie des frites et des chips, dans le champ d’Egalim 2, et de l’industrie de la fécule, en dehors de cette loi. 

D’autres chantiers attendent Arnaud Delacour. Une «priorité» se dégage : «La filière fécule est en grand danger», a-t-il souligné lors de l’assemblée générale. Des baisses de rendement de la pomme de terre sont en cause, à 40,2 t/ha en moyenne pondérée sur trois ans (de 2018 à 2020) quand «l’équilibre économique se situe plutôt autour de 50 t/ha», d’après le GIPT, qui note toutefois une meilleure campagne 2021-2022 entre «47 et 50 t/ha» à 17 % de richesse. Même évolution négative côté prix, en lien avec la Covid qui a provoqué un engorgement du marché de la fécule. «Si ce pilier (de la fécule) s’affaisse, on aura un déséquilibre de la filière pomme de terre», a expliqué Arnaud Delacour. Il s’agit de «retrouver des leviers de compétitivité» chez les producteurs et les industriels, par le biais d’un accompagnement des pouvoirs publics mais aussi de la Pac, selon lui. 

 

Du changement à la tête du GIPT

À l’issue de l’AG, Christian Vanderheyden, qui représentait le collège des transformateurs, a quitté ses fonctions de président en raison de son départ en retraite. Il est remplacé à la présidence du GIPT par un représentant des producteurs (UNPT). C’est Arnaud Delacour qui a été élu. Âgé de soixante ans, il est spécialisé en grandes cultures dans l’Aisne, produit des pommes de terre pour l’industrie des chips et des frites, et pour l’industrie féculière. Le nouveau comité de direction du GIPT est ainsi composé : Arnaud Delacour, président ; Marie-Laure Empinet, vice-présidente ; Philippe Quennemet, trésorier ; Geoffroy d’Évry et Bertrand Achte, membres.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

Gros rendement pour la campagne 2023-2024 de collecte des pneus

Au cours de l’hiver, pendant trente jours, 370 exploitations agricoles de la Somme ont participé à la collecte des pneus…

Quatre kilomètres de haies pour protéger un captage d’eau

En s’associant à un partenaire privé, Christophe Desmis, un agriculteur du Santerre, fait le pari de planter quatre kilomètres…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde