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Action syndicale
«Les éleveurs ne gagnent pas leur vie au pays de la gastronomie»

Ce 30 septembre, les JA de la Somme, épaulés des responsables éleveurs laitiers de la FDSEA, organisaient une opération coup de poing au centre E. Leclerc de Rivery. Ils dénoncent la mauvaise rémunération du lait qu’ils produisent.

Ne pas être rémunéré du lait que produisent les vaches au pays de la gastronomie est tout de même un comble, grognent les responsables JA et FDSEA de la Somme. Ce 30 septembre, à l’appel des JA, ils étaient une trentaine à mener une action symbolique au centre E. Leclerc de Rivery, plus particulièrement au rayon lait. Leurs armes : des charriots de courses qu’ils remplissent de produits à prix trop bas, et des étiquettes à coller sur les bouteilles pour sensibiliser les consommateurs.

«La loi Egalim 2, appelée “loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs“, n’est pas respectée. Quand un litre est vendu moins de 1 € en rayon, c’est clair, les marges ne peuvent pas être équitables entre les différents acteurs de la filière. Et à chaque fois, c’est nous qui trinquons», scande Elie Vermersch, secrétaire général des JA80, lui-même éleveur laitier à Ville-le-Marclet.

On apprend aux enfants à ne pas jouer avec la nourriture. Mais quand j’ouvre un prospectus, les promotions sur le lait et la viande sont en première page.»

Les agriculteurs ont eu l’occasion de se faire entendre auprès du directeur du magasin en question, Romain Leclair, qui a accepté de recevoir une délégation. «Le lieu de l’action n’a pas été choisi au hasard. Vous êtes le noyau dur de la négociation. Votre patron, Michel-Edourad Leclerc, est clairement celui qui ferme la porte», précise Francis Herbet, élu FDSEA lui aussi éleveur laitier à Grandcourt,.

 «À l’étranger, le lait est payé 550 €/1000 l, alors qu’il dépasse à peine les 440 € chez nous. Ça ne passe pas», ajoute Valentin Crimet, président de l’UPLP (section lait de la FDSEA). D’autant que le lait fait partie des produits d’appel des grandes surfaces. «On apprend aux enfants à ne pas jouer avec la nourriture. Mais quand j’ouvre un prospectus, les promotions sur le lait et la viande sont en première page

L’éleveur tenait à alerter sur la menace très proche qui pèse sur la GMS. «La diminution du nombre d’élevages risque de s’accélérer à cause de la sécheresse de cette année. Certains veulent arrêter. D’autres n’auront pas d’autre choix. Il y aura des ruptures de produits. À vous de choisir si vous voulez des rayons pleins ou non.» Marie-Françoise Lepers, secrétaire générale de la FDSEA, précise que «l’augmentation que nous demandons représenterait 30 € dans le caddie des ménages. C’est une goutte d’eau pour les consommateurs. C’est beaucoup pour nous. Ça permettrait d’embaucher pour nous épauler et ainsi sécuriser nos élevages.»

 

«Pour tout casser, on sera nombreux»

Leur présence en petit comité s’explique par le ras-le-bol des agriculteurs. Les actions du genre se sont multipliées ces dernières années, et pourtant, le constat n’est pas meilleur. Des dizaines de briques et bouteilles de lait à moins d’1 €/l ont été repérées, et agencées en forme de cercueil au milieu du rayon. Des bouteilles de «lait végétal» côtoient le lait de vache, alors que la réglementation l’interdit. «Les éleveurs en ont marre. Ils ne se déplacent plus pour coller des étiquettes. Mais pour tout casser, ils seront présents. L’action d’aujourd’hui est un avertissement», soutient Francis Herbet. De son côté, Romain Leclaire promet de «faire remonter les informations», mais plaide non coupable. «Ce n’est pas moi qui gère les achats.»

Il indique tout de même que le pack de lait Candia vendu 5,95 € (0,99 € le litre) a été acheté 4,39 €. «Vous réalisez une marge de 26 % sans rien faire ou presque. C’est bien moins que l’éleveur, ou même le transformateur qui a transporté, transformé, conditionné…», relève Elie Vermersch.

 

Démission des éleveurs

Les responsables syndicaux ne comptent pas en rester là. «La prochaine action, c’est d’aller présenter notre démission aux transformateurs, parce que nous ne pouvons pas continuer à ce prix. Nous sommes les éleveurs laitiers les moins bien payés d’Europe, et même du monde», s’agace Francis Herbet.

 

 

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