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L’innovation est dans nos assiettes

Le Salon international de l’alimentation (Sial) vient de fêter son 50e anniversaire à Paris. L’occasion de faire le point sur les nouveaux produits et les tendances de consommation.

© Valérie Godement

De l’eau bleue à la spiruline, une julienne de vinaigre, du cidre doux aux herbes, du saucisson de volaille, des spaghettis d’algue, des pistaches enrobées de chocolat noir, des bols comestibles élaborés à base de farine et son de blé, voilà quelques uns des nouveaux produits alimentaires que le consommateur va bientôt pouvoir soumettre à ses papilles.
Au cœur du salon, l’innovation a occupé plus que jamais une place prépondérante. Elle s’est déroulée comme un fil rouge dans les allées de ce gigantesque cahier de tendances pour nourrir et inspirer les visiteurs venus du monde entier. Les industriels rivalisent d’imagination et sont toujours plus nombreux à présenter des aliments correspondant aux attentes des consommateurs par leur goût, l’originalité des ingrédients, leur présentation, leur facilité d’utilisation, leur valeur nutritionnelle.
Pour cette 50e édition du Sial, 78 % des exposants issus de 104 pays ont proposé des nouveautés et 1 757 produits ont été présentés au titre des produits innovants, soit + 70 % par rapport à 2012. Les membres du Grand Jury en ont retenu 675. Et au final, 15 Grands Prix ont été attribués.
Le Sial d’or est revenu à Twists, des plats cuisinés dans une box avec sauce séparée dans le couvercle. La simple rotation de ce dernier permet d’ouvrir l’opercule qui retient la sauce et de napper le produit qui conserve ses qualités gustatives. Le tout se réchauffe au micro-ondes. Cette innovation est à mettre au crédit d’une entreprise française. Le Sial d’Argent a été attribué à Yooji, des portions surgelées de viande, poisson ou légumes bio pour bébés, sans additifs ni conservateurs et sans sel ajouté. La texture est adaptée à l’âge du bébé et pour éviter le gaspillage, les aliments sont emballés individuellement.
Ces produits ont été élaborés par une entreprise française. Aujourd’hui, la frugalité et le contrôle sont de mises. La tendance est aux produits malins, anti-gaspillage, qui permettent de ne dépenser que ce qui est nécessaire : la juste dose au juste moment. Le retour du plat familial, la bonne conservation où l’aide à la gestion des restes sont aussi de mise.
C’est le cas de «Ma dose de farine» qui comme son nom l’indique propose de la farine en dose de 100 g, un conditionnement pratique et anti-gaspillage pour les petits consommateurs, avec un petit plus du fabricant français : des idées recette.
Le Sial de bronze est allé à deux kits pour champignons à faire pousser soi-même dans un carton. Pour le kit portugais, les champignons poussent dans du terreau à base de marc de café recyclé. Pour le kit à champignons prêt à pousser français, le terreau est à base de sciure de bois recyclée. Car une des principales tendances du moment est bien le «faire soi-même». Le consommateur devient acteur et expert de son alimentation. Il produit, prépare et cuisine sa propre nourriture.
Ces produits apportent un triple bénéfice : le plaisir de faire soi-même, une garantie sécuritaire et l’économie du fait maison. Une entreprise américaine a ainsi mis au point un kit pour réaliser sa propre bière qui présente l’avantage d’être réutilisable.
Les Français sont attachés à la tradition gastronomique qui sait aujourd’hui se conjuguer avec audace et innovation comme l’illustrent les boîtes de sardines à l’huile de homard proposées par une entreprise hexagonale. Les industriels savent aussi surfer sur la vague des objets connectées puisqu’une entreprise française a élaboré Footies, des biscuits en forme de maillots de foot présentés dans un packaging ludique permettant une interaction avec un smartphone.
Toutes ces nouveautés prennent donc tout leur sens car selon Xavier Terlet, président de XTC, cabinet spécialisé dans la veille des tendances alimentaires internationales : «L’innovation est fondamentale pour l’industrie agroalimentaire si l’on sait que la moitié des produits qui se vendront dans cinq ans n’existent pas encore et restent donc à créer».

Le drive, la nouvelle façon d’acheter

Le drive, cette invention française apparue en 2000 ne cesse de se développer. Cette activité a généré en 2013 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en augmentation de 50 %. Cela représente environ 3,5 % des dépenses alimentaires des Français. Leclerc a réalisé 1,47 milliard d’euros et détient environ 40 % de ce marché. En mars 2014, il y avait 2 839 drives. Intermarché est l’enseigne qui exploite le plus grand nombre de drives avec 781 sites, devant Système U (591) et Leclerc (467).
Parmi les catégories de produits les plus achetés : eau, lait, jus de fruits, jambon cuit, produits «secs» comme les conserves car les produits frais ne sont pas «drivables». Deux types d’organisation coexistent. D’abord, la préparation en magasin.
Des préparateurs sillonnent la grande surface et préparent la commande en prenant les produits directement dans les rayons. Avantage : un investissement faible. Inconvénient : la productivité de préparation est faible (de 60 à 80 articles par heure).
Second scénario : le drive-entrepôt. Généralement implanté à côté de l’hyper, il s’agit d’un entrepôt d’environ 1 500 m2 inaccessible au public dans lequel les préparateurs s’activent. Avantage : le niveau de productivité est élevé (environ 200 articles par heure).
Inconvénient : un niveau d’investissement de 2 à 3 millions par unité. Le drive est aujourd’hui encore loin de son potentiel lorsque l’on regarde sa courbe régulière de croissance, mais aussi en raison de la forte hétérogénéité sur le territoire français. Il y a ainsi un drive pour 12 000 habitants en Bretagne, alors qu’en Alsace, il y en a trois fois moins.
Ce qui laisse à penser que, par un simple effet de rattrapage, il y a au moins 1 000 drives à ouvrir en France.

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