Faune sauvage
Loup contre sanglier, la drôle de proposition d’écologistes pour endiguer la peste porcine africaine
Face à la réapparition de la peste porcine africaine en Espagne, une organisation écologiste espagnole critique les mesures du gouvernement régional qui privilégient la chasse aux sangliers et au loup, en soulignant le rôle régulateur des grands prédateurs dans le contrôle des populations de suidés sauvages.
Face à la réapparition de la peste porcine africaine en Espagne, une organisation écologiste espagnole critique les mesures du gouvernement régional qui privilégient la chasse aux sangliers et au loup, en soulignant le rôle régulateur des grands prédateurs dans le contrôle des populations de suidés sauvages.
Alors que de nouveaux foyers de peste porcine africaine ont été détectés dans une localité de Barcelone, touchant déjà neuf sangliers, cette résurgence inquiète les autorités et les associations environnementales.
La ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Environnement de La Rioja, Noemí Manzanos, a annoncé des mesures visant à intensifier la chasse aux sangliers, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur d’une réserve régionale. Mais ces mesures ne plaisent pas aux écologistes qui mettent en avant une autre méthode.
La science plaide pour le rôle du loup
Ecologistas en Acción s’appuie en effet sur une étude scientifique récente, publiée en 2024 par SpringerLink et menée par l’Université de Valladolid et le CSIC, qui met en évidence les limites de la chasse récréative pour réduire efficacement les populations de cervidés, chevreuils et sangliers à l’échelle régionale. Selon les chercheurs, ces populations surabondantes sont à l’origine de dommages socio-économiques, de la transmission de maladies au bétail et d’accidents de la route.
L’étude recommande donc de combiner la chasse récréative avec la protection des grands prédateurs, notamment le loup, pour réguler naturellement ces populations. Elle précise : « La mortalité naturelle par prédation pourrait être favorisée par la protection des superprédateurs. Or, leur gestion létale, souvent dictée par des pressions sociopolitiques plutôt que par les niveaux de dommages, entre en conflit avec les stratégies visant à limiter l’impact des ongulés. »
En d’autres termes, le loup contribue à éliminer naturellement les individus malades ou affaiblis, freinant ainsi la propagation de maladies comme la peste porcine africaine.
La controverse autour de la chasse au loup
Malgré ces recommandations scientifiques, la ministre Noemí Manzanos a ouvert la chasse au loup en La Rioja. Un quota de six individus a été fixé dans la Réserve Régionale de Chasse de Cameros-Demanda, avec la possibilité de tuer davantage dans les autres territoires de chasse. Ecologistas en Acción s’interroge : « Ne serait-il pas plus opportun de ne pas tuer un animal comme le loup, qui inclut les sangliers dans son régime alimentaire et aide à freiner la propagation des maladies ? »
L’association écologiste appelle donc les autorités à reconsidérer leur stratégie, en intégrant les prédateurs naturels comme éléments essentiels de la régulation écologique.