Aller au contenu principal

Mobilisation
Menacée par des riverains récalcitrants, une ferme fait appel pour être respectée

Environ 200 agriculteurs se sont mobilisés le 30 décembre pour soutenir un de leurs collègues en conflit avec un collectif de riverains qui proteste contre sa présence et son activité dans la commune de Saint-Aubin-en-Bray (60). Condamné à verser des dommages et intérêts aux plaignants, Vincent Verschuere a fait appel. L’affaire est jugée demain, mardi 4 janvier, à Amiens.

Ils n’ont beau être que six, leur pouvoir de nuisance est énorme. Mardi 4 janvier, Vincent Verschuere, un agriculteur de Saint-Aubin-en-Bray, à l'ouest de Beauvais, sera présent devant une juridiction d’appel à Amiens pour savoir s’il aura à indemniser six riverains de son exploitation pour des nuisances liées à son métier.

Ce qu’il lui est reproché, c’est d’avoir construit en 2010 un bâtiment d’élevage dans la commune pour pouvoir réaliser la mise aux normes de l’exploitation familiale et conforter son projet d’installation. Pour mener à bien les travaux, Vincent Verschuere et sa mère – ils sont associés au sein d’une EARL – ont investi 600 000 euros. Mais la réalisation, bien qu’elle respecte la réglementation et les procédures administratives, n’a pas plu à quelques riverains qui ont porté le dossier devant les tribunaux administratifs.

"Des nuisances olfactives et sonores" 

Depuis près de 10 ans, l’agriculteur est opposé à ces habitants qui ont d’abord cherché à faire annuler les permis de construire du bâtiment délivré par la mairie de Saint-Aubin-en-Bray, avant de s’en prendre directement à l’EARL Verschuere en demandant indemnités et démolition du bâtiment. En 2018, le tribunal de Beauvais est condamné Vincent Verschuere à payer un peu plus de 100 000 euros de dommages et intérêts pour « nuisances sonores et olfactives ». Cette décision, l’éleveur la conteste, bien évidemment, et décide de faire appel. « Si on paye les dommages, on ferme l’exploitation », a-t-il déclaré, le 30 décembre.

Ce 30 décembre, c’est le jour où une marche de soutien a été organisée. Elle a réuni quelque 200 participants, agriculteurs de la région, mais aussi élus locaux et régionaux. « Ce qui lui arrive, cela pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous», a ainsi défendu Laurent Poolet, président cantonal de la FDSEA de l’Oise, auprès de nos confrères du Parisien. C’est lui qui est à l’origine de l’appel d’une mobilisation qui a reçu un écho jusqu’à l’échelon national. Président de la FDSEA 60, Régis Desrumaux veut désormais croire « au bon sens » et « qu’on le laisse travailler ».

Si la justice venait à donner tort à Vincent Verschuere, celui-ci devrait alors verser la somme demandée et déconstruire son bâtiment. Pour sa défense, l’agriculteur compte aussi sur la récente loi sur le patrimoine sensoriel qui vise à protéger le patrimoine des campagnes. Une loi dont le décret d’application se fait attendre.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

Gros rendement pour la campagne 2023-2024 de collecte des pneus

Au cours de l’hiver, pendant trente jours, 370 exploitations agricoles de la Somme ont participé à la collecte des pneus…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Quatre kilomètres de haies pour protéger un captage d’eau

En s’associant à un partenaire privé, Christophe Desmis, un agriculteur du Santerre, fait le pari de planter quatre kilomètres…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde