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PAC et SIE : des retards de récolte préjudiciables pour la suite

FDSEA et Jeunes Agriculteurs demandent ce vendredi 6 août à la préfète de la Somme de lever dès à présent un certain nombre d’obligations réglementaires sur les surfaces d’intérêt écologique (SIE) estimant que le retard pris dans certains chantiers de récolte ne permettra pas à tous d’être dans les clous.

Réglementation SIE
FDSEA et Jeunes Agriculteurs demandent ce vendredi 6 août à la préfète de la Somme de lever dès à présent un certain nombre d’obligations réglementaires sur le semis des surfaces d’intérêt écologique (SIE) estimant que le retard pris dans certains chantiers de récolte ne permettra pas à tous d’être dans les clous.
© J-C. Gutner

L’an dernier, la sécheresse. Cette année, la pluie et cette question qui revient : est-il déjà trop tard ? Dans certains cas, et compte tenu de prévisions météo peu clémentes y compris dans les prochains jours, de chantiers qui tardent à être véritablement engagés, il semblerait que oui. Alors que la date butoir pour l’implantation des Surfaces d’intérêt écologique (SIE) est fixée au 7 septembre, FDSEA et JA ont écrit ce vendredi 6 août à la préfète de la Somme, Muriel Nguyen pour l’alerter sur le retard pris par nombre d’exploitations dans leurs travaux de récolte. Conséquence directe de cette situation exceptionnelle : « Il est matériellement impossible que l’ensemble des SIE engagées dans les dossiers PAC 2021 soient honorées conformément aux déclarations en temps et en heure », craignent les responsables des deux organisations syndicales.

« Pour les exploitations ayant des chantiers de récolte de grain, de paille, d’épandages et de gestion des adventices », le temps qui sépare les agriculteurs de la date fatidique du 7 septembre est d’ores et déjà qualifié « de trop court » par les deux organisations syndicales. « A moins d’avoir une baguette magique, et même en bossant jour et nuit, c’est matériellement impossible », jugeait ce 6 août un agriculteur du Vimeu. Pour la FDSEA et les JA de la Somme, la solution passe donc par « une levée de l’obligation de semis des SIE au 7 septembre, sans impact sur les versements des paiements verts de la PAC ».

Autre demande, et elle concerne cette fois le côté « agronomique » de la réglementation sur les SIE : celle de pouvoir déroger à l’obligation d’utiliser des mélanges d’espèces. « A une date aussi tardive (après le 7 septembre, ndlr), certains mélanges perdent tout leur sens agronomique et même leur chance de levée ».

Dans le même courrier daté du 6 août, FDSEA et JA profitent de l’occasion pour dresser un premier bilan des récoltes en cours. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’état des lieux est décevant. Alors que les rendements en grandes cultures s’annonçaient « bons » il y a quelques temps, ils sont aujourd’hui « dégradés », selon la profession : « Visuellement très prometteurs il y a encore deux mois, les champs de céréales, d’oléoprotéagineux, de lin et de graminées fourragères se sont particulièrement dégradés au cours des dernières semaines ». Si les conditions météo estivales y sont pour quelque chose, il faut aussi rappeler l’impact du gel printanier que d’aucuns avaient peut-être sous-estimé. En ce qui concerne la pomme de terre, même punition : « le mildiou particulièrement virulent en cette saison humide risque d’altérer fortement la production », estime-t-on à la Maison des agriculteurs.

Le risque aujourd’hui de ne pas être « dans les clous » en ce qui concerne la réglementation sur les SIE et les sanctions qui pourraient en découler ne font qu’ajouter un peu plus de morosité chez des agriculteurs « déjà fragilisés par les différentes crises successives de ces dernières années », soulignent les organisations professionnelles agricoles du département.

Plus de pragmatisme dans la réalisation des contrôles

« Chat échaudé craint l’eau froide ». Sans présager des suites qui seront données par l’administration à leurs demandes, FDSEA et JA donnent quand même le sentiment de vouloir « déminer » le terrain avec les services chargés de contrôler le respect de la réglementation sur les SIE, voire de sanctionner en ce début du mois d’août. A défaut d’être entendues sur leurs demandes de levée d’un certain nombre d’obligations, FDSEA et JA demandent en effet à la préfète « une compréhension pragmatique maximale de la situation de la part des services instructeurs et de contrôle ». Si cette requête s’adresse directement aux agents de l’Agence de service et de paiement (ASP) « qui réalisent les contrôles » et de la DDTM « qui les analysent », d’autres agents verbalisateurs sont visés par les propos de la profession agricole. Il s’agit en effet de ceux de… l’Office français de la biodiversité (OFB). « En théorie, ils (les agents de l’OFB, ndlr) ne sont pas concernés, mais nous avons la surprise de les voir se saisir de sujets agricoles qu’ils ne maîtrisent pas (sic) et nous craignons que ces derniers profitent de la situation pour mener une campagne répressive », écrit la profession agricole samarienne. Ce qui génère ce sentiment de crainte chez les agriculteurs du département ? Une récente déclaration du directeur général Pierre Dubreuil assurant que l’agriculture « est un des combats prioritaires » de l’OFB.
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