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Plant français : des parts de marché à prendre à l'export

Le Comité Nord Plants ambitionne d’atteindre la production de 400 000 tonnes de plants de pommes de terre en 2014.

La station d’Achicourt, inaugurée en septembre 2012, dispose de 1200 m2 de serre pour les testages virus.
La station d’Achicourt, inaugurée en septembre 2012, dispose de 1200 m2 de serre pour les testages virus.
© D R

L’objectif de production du Comité Nord nécessite d’aller chercher des parts de marché en dehors des frontières de l’Hexagone. La question des exportations est un enjeu majeur pour le plant français, puisque c’est une des conditions sine qua non de son développement futur. Le sujet a été abordé lors de l’Assemblée générale du Comité Nord Plant, qui s’est tenue à Arras le 31janvier.
Actuellement, les 450 adhérents du Comité Nord Plants cultivent 11600ha de plants et produisent plus de 300000t. «En France, 75% des plants de pommes de terre de consommation sont produites par les producteurs du Comité Nord, 98% des plants de fécules et 75% de la transformation», avance Bernard Quéré, président de France Obtention. Des chiffres qui en disent long sur la nécessité pour l’organisation d’aller à l’export. Et les possibilités existent: depuis quelques années, on assiste à une augmentation de la production des pays du Sud, et donc à une augmentation des besoins en plants.

La France, 2e exportateur mondial de plants
Chaque année, 2millions de tonnes (Mt) de plants de pommes de terre transitent dans le monde, dont 1,4 Mt proviennent d’Europe. Les Pays-Bas représentent 62% des exportations européennes de plants, soit 694375t; la France arrive au 2e rang, mais ne représente que 11%, soit 148253t. Pour les deux pays, le premier débouché (environ 50%) est l’Union européenne, puis le Maghreb (environ 20%).
Depuis les années 1990, en France, les exportations de plants français sont en augmentation constante (87000t en 1997-1998). L’Hexagone compte, en tout, 70 pays clients et la balance commerciale du plant est positive de 45millions d’euros.
Pour pouvoir prendre des parts de marché dans les pays émergents, la filière plant française doit jouer la carte de la qualité, car elle doit répondre aux besoins d’utilisateurs exigeants. «Ces clients connaissent bien la pomme de terre, ils sont soucieux de préserver leur environnement, recherchent un bon rapport qualité/prix, de bons rendements et des pommes de terre adaptées à leurs marchés finaux», énumère Bernard Quéré. Des pays comme l’Égypte ou l’Arabie ont par ailleurs des conditions de production particulières: zones désertiques, grands parcellaires. De plus, les producteurs sont ultra spécialisés: l’irrigation et le stockage sont modernes, le suivi est très poussé techniquement, et les rendements dépassent régulièrement les 50t/ha.

La qualité sanitaire du plant, une exigence incontournable
Le certificat sanitaire est la première exigence des pays tiers, qui ont souvent des exigences plus élevées que les acheteurs français. Le certificat comme le passeport sanitaire sont les documents officiels, dont la délivrance respecte un processus bien défini, qui permet de garantir la qualité des plants pour l’utilisateur. «Pourtant, arrivés à destination, certains lots, malgré la présence des documents, sont refusés en raison de problèmes sanitaires, de germination, de mauvais calibre, ou encore de dégâts liés au froid», note Bernard Quéré. En France, le tonnage de pommes de terre certifiées a augmenté de plus de 50% en 10 ans, passant de 281052t en 1999-2000 à 441971t en 2011-2012 (cf. graphique).
Pour Daniel Segons, président du Gnis, «si elle est primordiale, la qualité n’est pas le seul critère pour assurer la compétitivité du plant français. Le prix, la qualité perçue par les clients, l’efficacité des intrants, une main-d’œuvre qualifiée, la sécurité d’approvisionnement ou encore la technicité du réseau sont aussi des aspects à prendre en compte», affirme-t-il. Le président du Gnis estime également que la filière plant doit rester organisée et responsable si elle veut conquérir des marchés à l’export. «Il faut veiller à ne pas affaiblir les liens entre les différents maillons de la filière que sont les producteurs, les obtenteurs et les metteurs en marché», conclut-il.

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