Aller au contenu principal

Pommes de terre : toujours pas de débouchés

Les discussions entre les différents acteurs de la filière pommes de terre et les pouvoirs publics se poursuivaient en milieu de semaine pour trouver des solutions pour des volumes sans débouchés garantis.

Environ 250 000 tonnes de pommes de terre seraient encore dans des bâtiments de stockage sans débouchés garantis.
Environ 250 000 tonnes de pommes de terre seraient encore dans des bâtiments de stockage sans débouchés garantis.
© D. R.

Combien reste-t-il des 450 à 500 000 tonnes de pommes de terre privées de débouchés par l’épidémie de Covid-19 et le confinement qui avait conduit un certain nombre d’entreprises de transformation à réduire leur production ? Difficile de le savoir aujourd’hui avec précision, mais du côté de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), on tablait ce mercredi 20 mai sur un volume restant à écouler d’environ «250 000 tonnes». Pour Loïc Le Meur, chargé de mission pour les affaires techniques et économiques de l’organisation de producteurs, «c’est à peine la moitié du chemin qui a été parcourue, mais cela progresse». Le chiffre des 450 000 tonnes reste néanmoins celui qui est retenu par l’interprofession de la pomme de terre pour discuter avec les pouvoirs publics français d’un éventuel accompagnement pour sortir de cette crise. Ce même 20 mai, une rencontre entre l’interprofession française de la pomme de terre et le ministère de l’Agriculture devait avoir lieu pour continuer de réfléchir aux formes que prendrait un éventuel accompagnement des producteurs pour sortir de cette crise.

Des débouchés alternatifs recherchés
Depuis que l’on s’est rendu compte que ces volumes ne seraient pas acheminés vers les usines auxquelles elles étaient destinées, plusieurs voies de dégagement ont été explorées par la filière : méthanisation, alimentation animale, vente directe ou encore don à des associations d’aide alimentaire. En ce qui concerne cette dernière solution, Solaal Hauts-de-France indiquait ainsi avoir permis d’offrir environ 268 tonnes de pommes de terre de la région à diverses associations, depuis le début du mois de mai. À la clé, pour les agriculteurs donateurs, c’est la possibilité de bénéficier d’une déduction fiscale de 60 % de leur coût de production, mais aussi celle de venir en aide à des personnes dans le besoin. En ce qui concerne la vente directe, l’UNPT a jugé bon de rappeler en ce début de semaine un certain nombre de règles : respect de la réglementation applicable sur le marché du frais concernant la qualité, les calibres, les poids ds produits vendus, l’utilisation culinaire adéquate... Enfin, pour ce qui est du débouché «alimentation animale», l’UNPT indiquait avoir mis en place depuis plusieurs jours un système d’échange d’information entre producteurs de pommes de terre et éleveurs. Le principe ? «Il est simple, reconnaît Loïc Le Meur. D’un côté, on a des producteurs qui ont des volumes de pommes de terre à valoriser. De l’autre, on a des éleveurs qui peuvent être intéressés par cette source d’alimentation. Nous faisons simplement en sorte que les deux se rencontrent».

Interrogations sur le stockage
D’une manière générale, pour l’UNPT, la priorité reste à ce jour de mieux évaluer les stocks de pommes de terre restants sans débouchés : «Les choses bougent un peu, admettait il y a quelques jours, Arnaud Chombart, président de la section pommes de terre de la FDSEA 80 et administrateur de l’UNPT, même s’il reste des zones floues. McCain par exemple est en train d’établir des pré-planning d’enlèvement pour le mois de juin avec des usines qui pourraient reprendre progressivement leur rythme. Mais ce qui est sûr, c’est que les surplus au contrat ne seront pas pris». D’autres questions restent sans réponses en ce qui concerne le stockage de la prochaine récolte, notamment avec l’interdiction de l’anti-germinatif CIPC. La principale étant de savoir ce que pourront faire les agriculteurs dont les bâtiments ne pourront pas être nettoyés à temps ? S’il existe bien des alternatives au CIPC, ce qui inquiète le responsable samarien est la crainte de voir les tarifs de ces solutions s’envoler. «On redoute que les fabricants d’huile de menthe ou d’une solution comme Dormir profitent de l’occasion pour augmenter leur prix. Si cela arrive, ce n’est évidemment pas acceptable alors qu’on cherche au sein de l’interprofession à se serrer les coudes». Au niveau national, l’UNPT explique se montrer attentive au sujet, et vigilante : «L’un de nos chantiers en cours est bien de regarder quelles solutions alternatives au CIPC peuvent être proposées aux agriculteurs», affirme Loïc Le Meur. Et d’ajouter : «Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de solution unique».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

La transhumance des moutons dans les prés salés de la baie de Somme est l’occasion d’échanger avec les éleveurs sur les conditions d’exercice de leur métier.
Une marée humaine s’annonce pour la fête de l’agneau
La nouvelle édition de la fête de l’agneau AOP des prés salés de la baie de Somme qui se tiendra ce samedi 16 septembre à Saint-…
Olivier Devillers cultive 4 ha de pommes de terre bio robustes. Un choix  agronomiquement cohérent.
Davantage de pommes de terre robustes dans la plaine
100 % de pommes de terre robustes chez les producteurs bio de la région en 2026. C’est l’objectif de la coopérative Norabio et de…
Déployée sur 3 hectares, la canopée d’une puissance de 2,9 MWc devrait permettre de réaliser une économie en eau de près de 30 % pour les cultures irriguées.
À Brouchy, une canopée agrivoltaïque totalement inédite
Ce 21 septembre, Benoît Bougler inaugurait une canopée agrivoltaïque de 3 ha sur son exploitation de grandes cultures à…
Betteraves : la richesse doit augmenter
Le second prélèvement de betteraves a été réalisé par la CGB Somme, lundi 28 août dans quatorze sites répartis sur l’ensemble du…
betteraves
Cristal Union prêt à accueillir de nouveaux producteurs
Le contexte est porteur et le groupe coopératif assure qu'il dispose des capacités industrielles nécessaires dans ses sites.
Semés plus tard, comparativement aux années précédentes en raison d’une forte pluviométrie printanière, les conditions météorologiques qui ont suivi ont toutefois été favorables à leur développement, «ce qui permettra pour bon nombre  d’éleveurs de se reconstituer un stock».
Bien calculer le prix du maïs sur pied de 2023
L’achat et la vente de maïs sur pied sont une pratique courante dans le département. Pour calculer le juste prix, deux méthodes…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde