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Pommes de terre : trouver des débouchés est capital

Avec une campagne 2017, qui s’achève par une augmentation des surfaces et des rendements par rapport à la campagne précédente, l’UNPT met l’accent sur l’importance de produire pour un marché dédié, condition nécessaire au maintien de prix rémunérateurs pour les producteurs.

Les quantités qui ne trouvent pas de clients se retrouvent bradées par la distribution, dégradant par la même occasion 
la valeur de l’origine France.
Les quantités qui ne trouvent pas de clients se retrouvent bradées par la distribution, dégradant par la même occasion
la valeur de l’origine France.
© J.-C. gutner

Avec une augmentation des surfaces de 5 % par rapport à la campagne précédente, qui avait déjà vu les surfaces augmenter de 5,3 %, la tendance à l’augmentation se poursuit, et la production est supérieure de près de 21 % par rapport à 2016, a indiqué l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), lors de sa conférence de presse du 26 janvier. Ce qui ne s’avère pas problématique dans la mesure où la demande de la transformation a également progressé.

En revanche, «un des vrais sujets sera de travailler sur la variabilité des rendements. Nous avons eu une augmentation des surfaces cette année, car l’année dernière, les rendements étaient trop faibles», explique Alain Dequeker, secrétaire général de l’UNPT. D’où, pour l’organisation, l’importance de défendre l’utilisation de l’irrigation en pommes de terre. «C’est un outil de régulation de la qualité et du rendement», insiste Arnaud Delacour, président de l’UNPT.

Ce dernier se félicite, par ailleurs, des résultats de la stratégie, co-construite avec l’Etat, pour redonner de l’attractivité à la fécule. Avec 22 000 hectares pour cette campagne, la perte des surfaces est enrayée, mais l’idéal serait d’atteindre 24 000 à 25 000 ha pour que les outils industriels puissent tourner à plein.

Pour la prochaine campagne de pommes de terre, l’UNPT ne se prononce pas sur les surfaces nécessaires, mais l’organisation met en garde contre les surfaces mises en production sans débouchés en face, en conservation comme en frais. «La pomme de terre est encore considérée comme une valeur refuge quand beaucoup de productions ne vont pas bien. Mais, avant d’en produire, il faut d’abord aller voir son client potentiel», avertit Alain Dequeker, qui explique que le coût de production d’un hectare de pommes de terre avoisine les 5 000 à 6 000 Ä. D’autant plus que les quantités qui ne trouvent pas de clients se retrouvent bradées par la distribution, dégradant par la même occasion la valeur de l’origine France.

L’UNPT a d’ailleurs dénoncé récemment des braderies excessives, dans un contexte où la signature de la charte de répartition de la valeur n’est pas respectée. «On ne peut pas être ambitieux en matière de durabilité et alourdir les exploitations en baissant leur niveau de responsabilité», dénonce Arnaud Delacour, qui attend beaucoup du gouvernement sur ce sujet.

Travail au sein de la filière

Les producteurs de pommes de terre se sont en effet mobilisés, dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation, dans la construction d’un plan de filière avec des engagements importants. Il faut maintenant que l’Etat accompagne cette dynamique, notamment en mettant des moyens dans la recherche. Parallèlement, un travail est en cours avec l’interprofession. L’UNPT a demandé une expertise pour analyser l’ensemble des facteurs de réussite d’une campagne. Le CNIPT est chargé de ce dossier, et devrait solliciter des économistes, des sociologues et des scientifiques.

Dans une dynamique de développement de services à ses adhérents, comme avec les outils Potatodata et Météoprotect lancés l’année dernière, l’UNPT va également travailler avec des juristes pour évaluer la qualité des contrats proposés aux producteurs : vert, le contrat est de qualité, orange, il est «borderline», mais peut être signé si le producteur connaît bien son client, rouge, l’UNPT juge le contrat déséquilibré et recommande de ne pas le signer.

Enfin, l’export reste l’un des axes de travail pour la recherche de débouchés : ce sera le thème du congrès de l’UNPT, qui se tiendra les 12 et 13 février au Havre. «Notre objectif est d’expliquer que l’export n’est pas une activité d’opportuniste. C’est une course de fond», précise Arnaud Delacour. Il y a, pour l’UNPT, des marchés à investir, comme l’Afrique ou le Moyen-Orient, et la France a des atouts indéniables pour y répondre. A condition «de ne pas se mettre des contraintes réglementaires qui empêchent d’accéder à certains marchés», tempère le président de l’UNPT.

Le ministre de l’Agriculture, et même le Premier ministre, ancien maire du Havre, ont ainsi été conviés à venir écouter ces messages politiques.

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