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Qualifié de « chapon » par un député, Willy Schraen lui vole dans les plumes

Un second procès a été intenté par Willy Schraen, le président de la fédération des chasseurs du Pas-de-Calais et de France pour des insultes et injures publiques dont il a fait l'objet. L'affaire est passée à la barre du tribunal de Saint-Omer, le 1er décembre.

Willy Schraen et son avocat lors d'une première audience, le 24 septembre où le tribunal de Saint-Omer jugeait des particuliers pour des menaces de mort envers le président des chasseurs de France.
Willy Schraen et son avocat lors d'une première audience, le 24 septembre où le tribunal de Saint-Omer jugeait des particuliers pour des menaces de mort envers le président des chasseurs de France.
© V.F.

Le président de la Fédération des chasseurs du Pas-de-Calais (FDC62) et de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) a décidé depuis quelques temps de rendre coup pour coup à ses adversaires lorsqu’il fait l’objet d’insultes, menaces et intimidations. Mardi 1er décembre, une nouvelle affaire d’injure publique dans laquelle Willy Schraen est la victime était jugée devant le tribunal de Saint-Omer (62). Face à lui – il était en réalité représenté par son avocat -, le député LR des Bouches-du-Rhône, Eric Diard – également représenté -, pour avoir tenu sur le réseau social Twitter des propos qualifiés par M. Schraen d’injurieux.

Dans une série de messages courts écrits par le député en mai 2020, il aurait qualifié d’abord M. Schraen de « con sacré » après que celui-ci ait été placé sous protection policière après avoir reçu des menaces de la part de particuliers après ses propos sur le piégeage des chats. Puis, Eric Diard le traitera d’« abruti », avant de le menacer « de le faire courir s’il vient à l’Assemblée », le qualifiant de « chapon ».

 

Pour l’avocat de Willy Schraen, dont les propos ont été rapportés par nos confrères de l’Indicateur des Flandres à l’issue de l’audience, l’injure publique est bel et bien caractérisée : « Oui, con est une insulte. Et un chapon est un animal castré, et peureux, qui évoque l’impuissance masculine », a-t-il dit.

Selon l’avocate du député Diard, dont les propos ont également été repris par la presse locale, il ne s’agirait pourtant que « des jeux de mots potaches », de la part de l’élu. Quant à la référence au chapon, « animal couard », elle aurait été utilisée par Eric Diard « en référence aux propos violents de Willy Schraen contre les anti-chasse : c’est facile de mettre le feu aux poudres et de laisser courir… ».

Eric Diard, un député proche des animalistes

Parcourir le fil Twitter d’Eric Diard permet d’en savoir un peu plus sur cet élu de la 12ème circonscription des Bouches-du-Rhône. Avocat de formation, à l’Assemblée Nationale, il est membre de la commission des lois et a été rapporteur de la mission d’information sur la radicalisation dans les services publics. Pas franchement « ami » de la chasse et des chasseurs, il a dernièrement dénoncé certaines pratiques de chasse, notamment sur le continent africain, les considérant comme « la connerie humaine dans toute sa splendeur », et s’oppose à la corrida.

En juillet dernier, il s’est également prononcé en faveur du référendum d’initiative partagée pour les animaux lancé par Hugo Clément (le 9 juillet) et s’est illustré au cours des derniers mois par son engagement envers le bien-être animal, notamment en s’exprimant pour l’interdiction de l’élevage de lapins en cages, celle des visons ou encore en jugeant que les abattoirs étaient « insuffisamment contrôlés ».

Le président de la Fédération nationale des chasseurs n’est cependant pas le seul à faire les frais des propos parfois inélégants de la part du député. Le 1er septembre, toujours sur Twitter, il qualifiait ainsi le ministre de la Justice et Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti de « bateleur de foire » ; mais s’agit-il encore une fois d’humour potache.

A Saint-Omer, le 1er décembre, lors des réquisitions, le procureur de la République de Saint-Omer a demandé une amende de 2 000 euros à l’encontre du député, « pour délit d’injure publique à l’encontre d’un particulier ». La décision a été mise en délibéré. Le tribunal rendra sa décision le 2 février 2021.

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