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Un pâturage des couverts hivernaux gagnant-gagnant

Chaque hiver désormais, les brebis de Manuel Verscheure, éleveur à Revelles, pâturent dans les couverts d’interculture du polyculteur voisin, Benoît Ghesquière. Un partenariat gagnant pour tout le monde.

La pratique implique du travail de clôture (deux heures tous les deux jours), mais le gain en fourrage est conséquent.
La pratique implique du travail de clôture (deux heures tous les deux jours), mais le gain en fourrage est conséquent.
© Alix Penichou

Chaque jour, l’assiette des brebis de Manuel Verscheure est pleine de produits frais. Au menu : un couvert d’interculture composé de moutarde, féveroles, radis fourragers, facélie, avoine, lin, vesces et tournesols. Une centaine de bêtes, sur les 320 moutons de l’éleveur, pâturent dans cette parcelle de Benoît Gehesquière, polyculteur voisin. «Je suis installé sur 25 ha, dont 10 cultivés en céréales. Cette surface n’est pas suffisante pour mon troupeau. Ce partenariat avec Benoît est donc le bienvenu», commente Manuel.

 

Les agriculteurs ont débuté leur alliance avec un échange paille-fumier. Il se sont ensuite accordés sur le pâturage des couverts hivernaux il y a quelques années. Les brebis gestantes sont entrées dans la parcelle début octobre, et rentreront à la bergerie en début d’année, puisque l’agnelage est prévu le 15 janvier. L’éleveur n’y voit que des avantages : «Elles sont mieux dehors que dedans, surtout du point de vue respiratoire. Côté nutritionnel, le mélange de légumineuses, de crucifères et de graminées et parfaitement équilibré. La fin de gestation est une période essentielle qui déterminera la production de lait.» La pratique nécessite un couvert bien développé et ligneux. Cette année, celui-ci a pâti d’un semis tardif, dans des conditions sèches. «D’habitude, il atteint 1,50 m et on ne voit plus les moutons», assure Benoît.

 

Du travail de clôture 

Ce pâturage implique cependant une charge de travail conséquente. Manuel passe environ deux heures tous les deux jours à clôturer le nouveau parc. «Je fais des carrés de 70 x 70 m, soit 50 ares tous les deux jours. Il ne faut pas que les brebis aient faim !» L’éleveur est néanmoins bien équipé, avec un kit spider. Le même mécanisme permet de porter, de poser et de ré-enrouler les clôtures mobiles rapidement, grâce au boîtier de vitesse qui démultiplie l’enroulement. 

Benoît, lui, parle d’une «opération blanche». «J’ai réalisé un reliquat d’azote dans une modalité avec pâturage de moutons et dans une autre sans pâturage. Le résultat est le même. Ce qui signifie que les moutons apportent autant qu’ils n’exportent», assure-t-il. Le polyculteur y voit des avantages : «Outre l’aspect environnemental intéressant, cela m’économise un broyage avant les semis. L’effet piétinement permet de réguler les rongeurs.» Il n’est pas rare de voir un rapace, friand de campagnols, perché sur un piquet de coin.

 

Une pratique qui se répand

Le pâturage des couverts hivernaux est une pratique de plus en plus répandue. L’association Mouton boulonnais réunissait d’ailleurs ses adhérents lors d’une réunion technique à ce sujet, lundi 6 décembre chez Olivier Desmarest à Sainte-Segrée (80). «Il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant avec un réel intérêt agronomique pour la parcelle : restitution de fertilisants, maintien de la matière organique, stimulation de l’activité biologique du sol, minéralisation accélérée et diminution de la présence des limaces et mulots, note Stéphane Pype, ancien conseiller ovin désormais éleveur. Les bénéfices environnementaux sont non négligeables avec des réductions des rejets de dioxyde de carbone, des augmentations de la biodiversité naturelle et du stockage de carbone dans le sol. Les bénéfices économiques sont chiffrables.» Les brebis sont en bonne santé et reprennent de l’état, les problèmes de parasitisme et de boiterie sont peu fréquents.

D’autres journées techniques sont programmées dans les prochains mois. Plus de renseignements auprès de l’Association mouton boulonnais, 03 20 67 03 51.
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